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samedi 17 mai 2014

Les trois mamans du petit Jésus, Alphonse Boudard

Le petit Jésus dont il est question a réellement existé, lui. C’est Nono, ou Monsieur Noël pour les gonzesses et les sous-fifres et il se surblazait bien Jésus quand il était môme car la crèche où il est né le soir du 25 décembre 1895 n’était pas à Nazareth, mais se situait à Pantruche, dans le quatrième, rue Brantôme, et l’étable en question était le porche d’un claque de bonne tenue : La Cigale d’Or.

...

Imaginez donc la scène, le panier sur la table basse du salon. Ces demoiselles qui n’en reviennent pas du cadeau. Une nuit de Noël… un bébé. Elles se penchent.
- Qu’il est beau ! dit Marthe la blonde, la joufflue de partout… encore en tenue de travail à poil sous un peignoir transparent.
- C’est le petit Jésus, murmure Lucie qui garde au coeur de bons sentiments chrétiens malgré les péchés qu’elle accumule chaque jour…
D’ailleurs elle avait l’intention d’aller à la grande-messe de onze heures à Notre-Dame. Elle s’est acheté un joli chapeau pour la circonstance.
Le petit Jésus au bobinard, ça laisse tout de même ahurie Madame Louisa. Elle a eu un peu de religion dans la jeunesse, elle respecte les choses sacrées. Lorsque parmi ses chalands elle repère un ecclésiastique, elle le fait soigner tout particulier… qu’on le suce avec un peu de respect, c’est bien le moindre.
Rachel est juive comme son prénom l’indique, elle a aussi un peu de religion dans la tête mais ce n’est pas tout à fait la même, n’empêche que ce bébé l’émeut… les larmes lui coulent.
- Pauvre gosse ! Qu’est-ce qu’on va en faire ?
La grande question…

Tu captes maintenant pourquoi le petit Jésus avait tant de mamans…
Les gentilles gagneuses de ce boxif réussirent à convaincre le taulier d'imiter Joseph (roi des cocus s’il en fut) et d’adopter ce gentil Jésus, de lui donner son nom, pourvoir à son éducation et tout le toutim.
Tu penses bien qu'élevé aux mamelles putassières d’une maison de passes, le môme ne pouvait pas échapper à son destin… l’était toute tracée la trajectoire et on peut même dire que l’enseignement fut excellent car le petit Jésus devint un grossium du pain de fesse.

Après ces jeunes années bobinardeuses, direction les curetons de choc dans un pensionnat  des frères Maristes, histoire de s'initier à quelques humanités plus classiques. Puis, dépucelé successivement par toutes ses mamans, c’est vite l'ascension vers l’univers des merlans de haut vol et, la Grande Guerre arrivant, il se projette courageusement vers l'international... ouais, il n’est pas adepte des fantaisies militaires qui s'annoncent, qu’elles se déroulent aux Dardanelles ou à la côte 304 des environs de Verdun. En fait, le truc de cézigue c’est la traite des blanches, alimenter les garimpeiros d’Amérique Latine en fesses fraîches et si possible parisiennes…
Carrément devenu richissime, il renoue avec la mère patrie à la fin des festivités mortifères de 14-18 et lance le Cythéria, à Paname ; “The bobinard”, l’excellence française en matière de fesse tarifée, le nec plus ultra du lupanar des années folles… et malgré la fin brutale des hostilités sifflée le 13 avril 1946 par Marthe Richard, on peut affirmer que Monsieur Noël, le petit Jésus, a été le Bill Gates des french proxos.  


Fesses&Tétons, le dernier des signes du zodiaque à Boudard

Marie Vador,
gagnante de l'eurovison 2015





Luc, je suis ton père...

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