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mercredi 16 septembre 2015

«Moi, j’écris pour agir», Vie de Voltaire, Max Gallo

Évidemment, la vie de Voltaire vue par Max Gallo, c’est du pur romantisme, presque du Lamartine. Mais je te l’ai déjà assez seriné, j’aim’ beaucoup ce qu’il fait, l’ami Max.
Alors, bien sûr, quand la plume de ce bougre d'académicien raconte Voltaire, là, c’est du grand art !

Or donc, notre bon Voltaire est né François Marie Arouet en 1694 et rendit l'âme à son Dieu du cosmos en 1778 en tant que «Messire François Marie Arouet, chevalier, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, comte de Tourney, Prégny et Chambésy, seigneur de Ferney».

Tout du long de sa vie il va inlassablement commettre des dizaines de pièces, de Lettres, de pensées, de pamphlets, etc., presque tous aussi polémiques les uns que les autres, s’attirant toujours plus de haine de la part de ses puissants comptenteurs ; il jettera l’opprobre sur les affaires Callas, Sirven ou du chevalier de la Barre ;  il traquera l’intolérance religieuse grâce à son arme de destruction massive : l’ironie.
Une ironie qui confine presque à la méchanceté, une propension certaine à mettre la plume là où ça fait mal, au plus profond des incohérences des «Arlequins anthropophages» du christianisme, car c’est cela qui le motive, il hait les religions et ses tristes zélotes tyranniques, c’est le champion toutes catégories de la lutte anticléricale. Son leitmotiv :  «Écrasons l’infâme», où, tu l’auras compris, l’infâme n’est autre le christianisme en particulier et toutes les formes de dogmatisme religieux en général ; il n’en est pas moins cruel et incisif avec les Juifs, les mohametants, les hindous, et autres sectes déraisonnables.
Pourtant il ne sera jamais athée ; c’est un déiste (théiste au sens philosophique), il est convaincu qu’un grand ordonnateur, Dieu, pour nous totalement insaisissable, préside à la bonne marche de la nature afin que tout son fourbi (les soleils, leurs planètes, notre ciel bleu, la marée des océans, l’herbe, les vaches, les gens, bref, tout !) tourne correctement et de la façon la plus harmonieuse possible. Contrairement à Diderot qui a commencé déiste, mais a fini athée, il ne mettra pas le pied dans le vide d'une absence de Dieu.
Fan de Newton et de sa métaphysique par le biais d’Émilie du Châtelet, il s’opposera aussi à la spiritualité dynamique des monades de Liebnitz et pour t’en convaincre, infâme farang, qu’il te suffise de relire l’entrée «Âme» de son dictionnaire philosophique portatif !
C’est le chef de file des philosophes des Lumières : les Diderot, d’Alembert, Helvétius, etc., et, cerise sur le gâteau, il finira par s’essuyer les pieds sur le triste sire Jean-Jacques Rousseau… Bien fait !
(Quel faux-cul, ce crypto-calviniste de Rousseau ! )

Quant aux turpitudes de la fesse et sans être un Don Juan, l’ami Voltaire a eu son content de frangines ; Olympe Dunoyer ; les actrices Suzanne de Livry et Adrienne Lecouvreur ; bien sûr, Émilie du Châtelet ; et il a même fini à la colle avec sa jeune nièce Marie-Louise Denis !

Ceci étant, il comprend très vite qu’il ne fait pas bon être pauvre dès lors qu’on taquine les puissants et ce qui sauve réellement notre glorieux écraseur d’infâmes, c’est qu’il gagne une petite fortune en 1728 grâce à une astuce du mathématicien La Condamine, lequel a trouvé le moyen de légalement détourner sans coup férir les gains de la loterie que vient de lancer le contrôleur général des Finances.
Bingo ! Les dollars affluent et notre homme s'avèrera être un investisseur habile, avisé, voire carrément cupide.
Fortune faite, il est libre et ne se gênera plus pour traquer l'injustice et tourmenter de sa plume acide tous les bigots qui comptent dans l’Europe du XVIIIe. Hélas, il y a un revers à cette médaille : il va souvent déménager. Très refroidi par ses onze mois à la Bastille, il sera obligé de rester loin de Paris, de sa cour et des Jésuites.
Au bout d'une longue errance d'une capitale l'autre, il finit cependant par se poser à Ferney, un pied en France et un pied en Suisse et continuera inlassablement à bouffer du curé jusqu’en 1778, l'année où Louis XVI lui permet enfin de regagner Paris, après vingt huit ans d’exil. Il y mourra trois mois plus tard, non sans avoir triomphé avec sa dernière pièce, Irène.

Il sera le deuxième personnage de France à être panthéonisé (1791), derrière Mirabeau (1791-1794) et, contrairement à ce dernier, il devrait y être encore...
Je ne peux pourtant pas m’empêcher d'être bien aise qu'il soit mort, grâce à Dieu, avant la Révolution ; m’est avis qu’il n’aurait pas goûté le tranchant des rasoirs de Robespierre : TCHACK !!!

Mais trêve d’uchronies hasardeuses, la vie de ce géant du génie français (cocoricoooo !) était passionnante.

Mille merci l’ami Max.

Ecr. L’inf.





Exercice numéro 1 :
Identifiez l’infâme...

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