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samedi 11 juillet 2015

Fabre d’Églantine, Chef des “Fripons”, Louis Jacob

Ça y est, on tient le vainqueur !
Tu en voulais de la crapule, du magouilleur, du «Bernard Tapie» de la Révolution ?
Ben tu l’as avec Fabre d’Églantine. 
Oncques ne vit jamais pareil coquin !

Cela dit, je vois bien que ce nom ne te dit rien. Et pourtant, tout le monde connaît la petite chansonnette qui dit : Il pleut, il pleut, bergère, rentre tes blancs moutons, etc., sans compter que nous sommes quelques uns à connaître le calendrier révolutionnaire - ouais, figure-toi que je dis “quelques uns” car un sondage express que j’effectuais tantôt sur mes jeunes camardes me laissa pantois : très peu de moins de trente ans savent qu’il fut utilisé entre 1792 et 1806 et que les mois d’automne s’appelaient  : Vendémiaire, Brumaire et Frimaire ; que les mois d’hiver étaient Nivôse, Pluviôse et Ventôse ; que le printemps se découpait en Germinal, Floréal et Prairial ; et que l’été se déclinait sous la forme de Messidor, Thermidor et Fructidor.
Ouais, hé bé tout ça on le doit au zigue Fabre d’Églantine, à cette grande gueule extrémiste par calcul, à ce fripon indécrottable.
Tu vois, farang-du-18-brumaire, il en ressort que peu de citoyens savent de quoi on parle quand on évoque le 9 thermidor, et c’est désolant car cette période est notre matrice.

Quoi qu’il en soit, le citoyen Fabre d’Églantine fut un drôle de zigoto : comédien ambulant, escroc patenté, kidnappeur de jeunes filles, mari volage et inconséquent, père indigne, etc., il va littéralement s’éclater pendant la révolution ; c’est un opportuniste, il se placera toujours remarquablement bien dans les engrenages de la Montagne, se fera des couilles en or en accaparant le marché des fournitures militaires, aura même du succès avec une de ses pièces de théâtre. Hélas, l’affaire de la Compagnie des Indes sera la mise de trop et il glissera sa tête dans l’orifice guillotinal idoine le 17 germinal An II (5 avril 1794), en même temps que Danton et consort. TSHAC ! Brrrr… Et oui, tu te souviens que jusqu’au 9 thermidor c’est encore Robespierre qui a le dernier mot.

Tu l’as finalement compris, c’est une époque qui me convient, je me régale avec toutes ces lectures sur les personnages exotiques ou patentés qui firent la Révolution Francaoui ; il appert clairement que la situasse était bien plus complexe que ne le laissent supposer les exégètes “officiels” - Michelet m’apparaissant comme l’«inventeur» de cette tranche de notre histoire, ou, du moins, l'artisan principal d’un traitement scientifique d’icelle. Cependant, il ne faut pas céder au sentiment que tout est plié, que les mecs qui savent ont tout dit, non, il faut farfouiller et par exemple s’intéresser à ce Fabre d’Églantine de Louis Jacob [ Librairie Hachette, Paris - N 4101, Dépôt légal 2e trim. 1946].

Tu le vois, de Michelet en Mona Ouzouf, de Lamartine en Louis Jacob, de Ferry en Max Gallo, nous avançons gentiment dans cette Histoire de la Révolution et, de fil en aiguille, nous sommes devenus relativement savants quant aux événements qui firent la France entre 1789 et l’an II (1794). Il reste maintenant à s’intéresser à la période qui nous amènera au 18 brumaire de l’an VIII, à la fin de la partie, disons.  
Sieyes en approche rapide, donc.






Neige en Frimaire, Noël en Nivôse...

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