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jeudi 24 avril 2014

Chère Visiteuse, Phonfonse Boudarluche

Antépénultième ? pénultième ? Où en est-on réellement ?

Le prêtre-matelot Hugo joue avec mes papilles depuis qu’il pêche dans les eaux de la bibliothèque de Saint Jean-Louis, son glorieux frangin ; il me livre sa petite marée de boudarluches encore frétillants presque chaque semaine. Il n'y a pourtant pas à se plaindre, je me régale, la qualité est là, mais entention ! Méfiance ! Tu te souviendras que ce voyou a essayé de m’empoisonner au mois de février avec un arrivage de Guy Breton avarié… intoxication alimentaire et tout, des clients se sont plaints, y en a même qui sont devenus aveugles ; pirate, vaï !
Quoi qu’il en soit, cette Chère visiteuse était succulente, merci les T. Brothers…

Pour te  portraiturer la situasse, ça démarre dans une cellote de la Santuche, sous René Coty, et la visiteuse en question, c’est la comtesse Wilfried (armoiries fraîches et forte odeur de pognon), une âme soudainement éclairée de la haute, qui s’était plutôt agrémenté l’existence aux gourmandises du fion jusqu’aux abords de la cinquantaine et qui, via une nouvelle lubie et le Secours Catholique, consacrait désormais une partie de son temps à soulager les peines de l’humanité dans les endroits où la Quatrième gardait au frais les condamnés à mort avant de les massicoter.
C’est ainsi qu’elle rencontra le Beau Gilles, véritable Arsène Lupin et roi de la cavale des années quarante-cinquante.
L’histoire du Gentil Bandit et de Sainte Salope, disons.

Le Beau Gilles n’est pas le dernier des naves, c’est assez rare ça, chez messieurs les hommes ; il va vite entraver la coupure, le Gilou... la sabrer comme un forcené cette comtesse bienfaitrice, l’égoïner à mort, à même la cellote, la subjuguer... et parvenir à s’arracher de l’ergastule en toute légalité, sans les glandilleuses gymnastiques dont il était coutumier : forage de tunnels, prises d’otages à base de 6.35 en mie de pain, cisaillage de barreaux, etc.
C’est pas pour rien qu’on le surblaze le Beau Gilles, il va l’avoir à sa pogne la comtesse, et elle a du pognon, beaucoup, et de l'influence sous les ors de la gueuse-république…

… mais dans l’ensemble elle se tenait de la fesse et du téton. Beau raconter ceci cela que le pognon ne fait rien à l’affaire, il lui avait tout de même permis de tenir la rampe avec le sport, les soins esthétiques… genre lifting… les onguents magiques… et surtout, mais cela elle n’en avait pas conscience, parce qu’elle n’avait jamais été soumise aux lois du Dieu Travail. Se décaniller du lit aux aurores… se faire coincer dans le métro entre les voyageurs repoussant de la gueule et des arpions… l’atelier qui bourdonne comme une ruche bien sûr… la cadence à tenir… la cantine où l’on se fabrique plutôt de la mauvaise graisse que la silhouette haricot vert de M’sieur Dior. Pour s’extirper de la mouscaille prolétarienne, lorsqu’on est belle môme, on peut éventuellement se mettre le cul en position de tirelire… D’ici que ça devienne un coffre-fort faut tout de même en écosser sérieux…

Quel délice… quelle savoureuse jactance… quelle plaisante façon d'écrire !

Et pour être tout à fait affranchi, farangmuche, il te suffira de savoir que le Beau Gilles a réellement existé (René La Canne, dix-sept évasions) et que la comtesse de Wilfried n'était autre que la princesse Charlotte de Monaco (la grand mère de Steph de Monac, si j'ai bien entravé le prône du Père Hugo).

Hum... je sais maintenant que le boudarluche m’est progressivement devenu indispensable, j’ai réellement les jetons que ça s’arrête un jour, cette savoureuse pourléchade, et pour être tout à fait franc, farang-comtois, je plains tout ce trèfle qui ne tastera jamais de ces gâteries, tous ces lavedus qui n’ont pas encore réussi à désapprendre Pascal pour se panardiser à la plume Marc-Dorcello-Kantienne du scepticisme existentiel de l’ami Alphonse Boudard…

Encore merci les amiches.


Les frères inconnus...
  
- Je suis la mère du père de Stéphanie, qui suis-je ?
- Stéphanie de Monacôôô !...
- Non, réfléchissez bien.
- Heu, vous pouvez répéter la question ?

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