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dimanche 10 mars 2013

Passant par la Russie, Denis Lavant

Tout est qualifié dans le sous-titre :
Ethno-poétique d’un voyage.

Voyage contemporain à travers la Russie éternelle ; voyage en train. Ça donne du temps, de la perspective, des tranches de temps, des forêts de bouleaux, des îlots d'izbas vétustes et floutés qui défilent derrière le carreau de la vitre du train, des aggloméras de tâches colorées, des villes presque imaginaires : Ekaterinbourg, Samara, Rostov, des réminiscences de cerisaie, et surtout une réflexion résolument passée au tamis du théâtre et de la littérature.
Un voyage derrière les clichés.

Crois-moi, farang-shakespearien, ce Denis Lavant est un être singulier, un maître du pastel bleu, un polète de la slavitude, un passeur de mondes métissés ; c’est comme prendre un grand bol d’air pur et froid juste après avoir tété un samovar de thé brûlant... ça peut briser les dents. Heureusement, il y a de la vodka pour se soigner... pour absorber, amortir...

J’avoue cependant que sans la consultation frénétique et incessante des trois glossaires (in-dis-pen-sables!) qui corsètent d’importance ce “journal de voyage”, je n’eusse pu goûter la substantifique moelle de cette insolite pérégrination poétique (trop d'inculture).

Vers Samara, à travers l’Oural, à travers rien de connu, comme si j’y étais né, j’y nais chaque jour un peu plus tant tout m’y est étrange et familier. Des collines à présent, tellement rondes et vertes, aux lignes tellement douces, mamelons maternellement terrestres qu’on aimerait suavement s’y rouler, en dévaler, en rigoler, culbutant dans leur frais gazon, s’y étendre face au soleil pour y dormir tout un jour, y rêver pour toujours, "la tête dans le frais cresson bleu", ni flanc troué de rouge, ni heure dernière, simplement évanoui, épanoui de la nature, heureux autant sinon mieux qu’avec toute autre femme.
...

Hein ? Hein ? ch't'avais pas averti ? C'est-y pas rimbaldien, hum ?

Tiens, tu veux que je te dise ? Denis Lavant, je t'aime ! Ouais, maintenant je te vois... en plusse d'avoir une vrai gueule, t'as une vraie griffe ; je vais réviser bien à fond tout mon Léos Carax pour commencer !





Tss-tss... je vous demande de finir votre thé...

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