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lundi 6 janvier 2014

Mission en mer Ionienne, Patrick O’Brian

Aubrey-Maturin, t. 8

Les missions s’enchaînent, les armements se succèdent et l’infatigable Jack est toujours prêt pour le Service de Sa Majesté. 

… Mais ses affaires étaient à présent si terriblement embrouillées qu’il avait accepté volontiers un commandement temporaire peu enviable, celui du Worcester, soizante-quatorze canons, l’un des survivants des Quarante Voleurs, cette série tristement célèbre de vaisseaux de ligne construits sous contrat avec tant de malhonnêteté dans les échantillonnages, les fixations, les couples - dans toute leur construction - que cela excitait les commentaires même à une époque de corruption généralisée : des commentaires fort vifs, d’ailleurs, de la part de ceux qui devaient les conduire en mer.
... 

Première étape : blocus de Toulon. Les navires de Napoléon ne doivent pas sortir de la rade !
Las, ce satané Worcester va presque lui couler sous les pinceaux au premier coup de chien !
Heureusement, cette chère vieille Surprise est disponible ; exit le blocus de Toulon et direction la mer Ionienne pour de nouvelles aventures.
Là-bas, la situasse est complexe, il faut déloger les méchants Français tout en misant sur le bon des trois Beys locaux, eux-mêmes assujettis à la dominance de la Sublime Porte...
Hélas, et je le vois, ta simplicité d’âme ne t’a même pas encore permis de situer la mer Ionienne… putain, c’est pas gagné !
Pouf, pouf...
La mer Ionienne c’est la parcelle de mer Méditerranée sise entre Grèce et Italie avec son chapelet d’îles que nous découvrîmes (souviens-toi, merde !) grâce à la noble Ithaque du rusé Ulysse et puis bien après, grâce à la remarquable Corfou où vécu l’aimable judéo-céphalonique et croquignolesque tribu de Mangeclous, si chère au cœur de notre ami Albert Cohen.

Ceci-dit, dans cet opus et au moins le suivant (Le port de la trahison), nous sommes à nouveau dans le monde d’une Méditerranée qui va de Homère à Fernand Braudel (et oui, et oui, tout est lié, figure-toi.), à la merci des éternelles houles historiographiques de Mare Nostrum… encore Elle.
Car oui, que ce soit celui de Homère, de Braudel, de Cohen ou de O’Brian, cet ancrage topologique et civilisationnel, ce bassin méditerranéen barycentré entre Europe, Levantin et Afrique nous reste éminemment familier ; nous sommes le produit singulier de cette confluence baryonique multi millénaire. 
Et en étant le si scrupuleux et enthousiaste romancier de cette époque, sans aucun doute Patrick O’Brian nous restitue-t-il ces formidables segments de notre Histoire qui sinon gésiraient à jamais coincés dans de vagues et juvéniles souvenirs de lycée…

Que le Grand Septon Patrick O'Brian en soit une nouvelle fois remercié, 
Amen.

Ali-Fernand



Non, mais moi je n’ai rien à voir avec vos “Forty Thieves”.
Ouh là là, non moi c'est une autre histoire, hein...

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