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jeudi 3 mars 2016

L’éveil du léviathan, James S-A Corey

The Expanse, T1

Po.... Po… Poooo  ! 

Bon, je sais que ça fait prétentieux, mais au niveau SF, j’estime que je ne suis pas un perdreau de l’année, hein ? Depuis bientôt cinquante piges, mon scaphandre et moi avons trimardé sur un paquet d’orbites, cumulé plusieurs gigasecondes d’heures de vol à travers tout le système solaire, arpenté de la photosphère du soleil à la ceinture d’Oort, soit en prospecteur d’astéroïde à bord de poubelles volantes à peine pressurisées, ou soit en Marine hyperstéroïdé embarqué dans un croiseur interplanétaire pour aller mater une révolte de la colonie jovienne, ou même ficelé en tant que pilote, dans le cockpit d’un chasseur à propulsion matière/anti-matière, pourchassant des cargos pirates martiens... Bref, on peut dire que j’en ai visité du planétésimal, et pourtant là, il m’en a bouché un coin le camarade James ! Ce tour de piste, mes cadets (de l’espace) !
Ce James, là, je sens qu’il va nous pondre un space opéra du calibre de L’Aube de la nuit, tu vas voir le coup.
Ok, James, y sont deux - le wiki afférent te montrera deux jeunes branleurs qui sont nés quand nous tétions du Asimov, du van Vogt & Co. - mais tu verras aussi qu’ils ont déjà un gros pedigree ces deux zèbres, ils sont doués ces salauds, et je vois bien le truc arriver : on va y passer des piges et des piges sur cette putain d’Expanse ! On nous assure neuf tomes ! Deux traduits chez Actes Sud (je les ai en pognes), le troisième promis en juin 2016 ; ils vont nous distiller ça sur une décennie… Tu vois pas qu’on claque avant ? Et oui, reufléchis, il y a bien une série dont on ne verra pas le bout… Ah, je préférerais me faire… heu… patafioler, disons, que de ne pas assister à la fin de celle-ci car ces duettistes sont en train de nous saucissonner un petit blot qui, à défaut de dater, restera de la SF d’excellente facture.

Il y a tous les ingrédients d’un bon space-opéra ; ce n’est donc pas un truc qui va bousculer les codes du genre, c’est même presque vieillot, façon SF à papa, d’autant que nos deux lascars ont pris le parti de faire profil bas sur les technologies de haut vol, du genre hyper-espace, trou-de-ver et compagnie, non, là on reste cantonné dans notre système ; un vague propulseur Epstein, largement infraluminique mais très suffisant pour doter nos bagnoles, tondeuses à gazon et autres truks interplanétaires de la propulsion idoine au grignotage des blocs de glace des anneaux de Saturne, à la colonisation de Mars, de la Lune, des satellites intéressant des géantes gazeuses et aux plus gros cailloux de la ceinture de Kuiper.

Il y a le détective Miller qui traque les crapules sur CérèsW et qui va tomber raide dingue de Julie Mao, la gonzesse qu’il a pour mission de rechercher ; il y a Holden, second à bord d’un transport de glace qui sera propulsé au premier plan d’une intrigue interplanétaire ; il y a un croiseur martien qui va méchamment morfler quand six vaisseaux d’attaques furtifs vont lui tomber sur le râble ;  il y a aussi des Mormons qui fabriquent un gigantesque vaisseau interstellaire sur la station Tycho ; et il y a une protomolécule alien qui sera expérimentée sur Éros, la Las Vegas spatiale de la ceinture, et qui va nous chier du zombie en veux-tu, en voilà ; il y a la guerre qui arrive, la guerre entre la Terre, Mars et les rebelles des planètes extérieures ; il y a même Rocinante, la vieille haridelle de Don Quichotte...


Tout cela magistralement mené sur un tempo d’enfer.
Sept cents pages d'instants volés et de nuits blanches.
Soixante douze heures de fébrilité.


Bulletin paroissial de de l’Oscar, rubrique «Message personnel» :
Merci au Frère Claudio d’avoir mis son missel à la disposition de la communauté.

Je m’en souviendrai de ta messe...

Jeff Zugale,

Rocinante concept





La Rocinante de Don Holden de la Mancha...


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