Bon, si tu n’as pas bien aimé l’incroyable «monstruosité» qu’est La Recherche, ou mieux, si tu ne l’as pas lue, par ignorance, procrastination ou incapacité, oublie ce livre, farang-entre-deux-siècliste, car le citoyen Antoine finit de nous mettre les points sur les “i”.
Oui, peut-être n’avais-tu pas bien saisi pourquoi l’ami Marcellus, en pleine gestation de La Recherche, remplaça telle phrase du carnet vingt-deux, écrite en 1907, par une paperolle qu’il colla en 1911, puis qu’il modifia à nouveau en 1917, pour finalement l’écarter définitivement de la version de 1919, ben là, tu vas l’apprendre mon cadet !
Dans cet ouvrage extrêmement savant, cette ethno-exégèse très pointue, tout le réel de la tribu de Proust est décortiqué en regard de son oeuvre, et on comprend bien que la musique de Fauré, le théâtre de Racine, la critique de l'art de Huysmans, les étymologies de Brichot et ses fréquentations mondaines l’influencèrent, le motivèrent, et que tout cela suscita nombre des personnages de La Recherche.
Ce livre te donnera à voir Proust de l’autre côté du miroir, en somme.
Dommage que je ne l’ai pas lu dans la foulée de mes heures proustiennes, fin janvier, quand j’étais encore bien chaudasse et enthousiaste, car en l’occurrence, deux mois après, dès les premières pages, je me suis souvenu de l’étendue de La Recherche et je me suis dit : «Putain… il va falloir retraverser tout ça dans l’autre sens ! »
T’inquiète matelot Patriçounet : beau temps, petit noroît à hunier de misaine sur la hanche tribord, la traversée fut plaisante. Il faut cependant que tu saches une chose :
Moi non plus, «je ne serai jamais ta madeleine, tant mieux» !
"Jeannette" mon amour...
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