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samedi 26 mars 2016

Apologie du carnivore, Dominique Lestel

Pfiouuu… Il ne va pas se faire que des camarades le maître queux Dominique, avec cet essai iconoclaste. C’était remarquable.

Quatrième de couverture :

«Vous aimez manger de la viande et vous en avez assez de vous entendre accuser par les végétariens de mépriser les animaux ?
Ce livre est fait pour vous.
Dans cet essai mordant, Dominique Lestel pousse le raisonnement des végétariens «éthiques» à l’extrême. Loin de remettre en cause l’empathie pour l’animal, essentielle à notre humanité même, il montre que le carnivore est en fait plus proche de l’animal qu’aucun végétarien ne le sera jamais. Pourquoi ? Parce qu’en mangeant de la viande il assume sa propre nature animale, quand le végétarien manifeste, lui, le désir de supprimer l’animalité et de réactiver le statut d’exception accordé à l’humain.
Cet éloge du carnivore à contre-courant du discours dominant n’empêche pas le philosophe de reconnaître l’urgence éthique d’aujourd’hui : ce n’est pas l’abolition de la consommation de viande qu’il faut obtenir, mais celle des élevages industriels intensifs, véritable ignominie des temps modernes. Et il appelle végétariens et carnivores à s’unir dans ce combat.»

Hein ?

Tout cela m’a l’air finement observé. Qu’en penses-tu farang-véganiste ?
C’est même quelques fois assez ébouriffant, quand par exemple, le cannibalisme atterrit dans ton assiette ou quand tu te prends à imaginer la rareté des futures messes que deviendront les repas carnés.

Bref, je me suis bien régalé avec le menu “viandard” du Chef Dominique Lestel : il mérite son étoile ! J’ai, bien sûr, lu et entendu pas mal de choses assez désagréables sur sa cuisine, mais je suppose qu’il s’agit encore d’un coup des néo-jésuites végétariens…

Merci au Chef Dominique Lestel pour l’excellent repas, et surtout merci à Adèle van Reeth de nous avoir invité à goûter cette bien bonne apologie des canines.

… Hum, ça sent bon, je crois que maman a fait revenir un magret de canard qu'elle nous servira avec des petits pois, des carottes, des oignons et des petits lardons mélangés. Putain, je commence à saliver !  
Ah, elle m’appelle : à table !



 Cot... Coot...
Quelqu’un a vu mon oeuf ?

3 commentaires:

  1. Certes le plus urgent est de lutter contre l'industrialisation effrénée de toute la filière agro-alimentaire, carnée ou pas. Mais, et sans vouloir nier notre part d'animalité, il me semble tout de même que ce qui distingue l'homme de l'animal, c'est la conscience de nos actes. Lorsqu'on tue un cochon, un bœuf ou un poulet, que la chose soit faite proprement ou pas, il s'agit toujours de mettre fin à l'existence d'un être vivant.
    Alors doit-on pour autant cesser de manger de la viande c'est à chacun de se faire son opinion. Mais l'argument selon lequel (dixit la 4ème de couv) je suis un animal donc je peux/dois me comporter comme tel, me semble un peu court. Il ne faut sans doutepas avoir honte de manger de la viande, mais il faut aussi assumer notre responsabilité dans le processus qui conduit l'animal à l'abattoir.
    Petite précision au cas où : je ne suis pas végétarien. J'avoue cependant que si j'étais un peu plus courageux j'essaierai de franchir le pas. Malheureusement, presque cinquante ans de "Tête de veau sauce gribiche", de côte à l'os, de coq au vin et de steak tartare ça ne se change pas du jour au lendemain !

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    1. Ami Lek-76, j’ai d’abord écouté Dominique Lestel sur France Cul, dans le cadre d’une semaine sur le langage, et ce jour là, vers la 43ème minute de l’émission, le présent essai est arrivé sur le tapis. Je te donne le lien afférent et l’occasion de passer une heure très agréable :
      (http://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance/le-langage-34-peut-comprendre-le-langage-animal)

      Il faut donc prendre cet essai pour ce qu’il est : une provocation constructive. Il n’est pas aussi binaire que le laisse accroire la 4ème de couv. C’est très documenté sur l’histoire des mouvements végétariens et, en regard d’une morale quasi comminatoire du végétarien «éthique», l’ami Lestel développe à l’extrême le concept du carnivore «politique» qui préfigure peut-être un mode de consommation carnée plus raisonnable, voire d’exception. Et oui, nous serons bientôt plus de 10 milliards de Sapiens-carnosaurus sur la planète ; tout le monde n’aura pas droit à son morceau de barbaque quotidien : c’est un fait !

      Vive le débat, et avançons d’un pas…

      Sergio Continuo

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  2. Absolument ami Sergio. Seuls le débat et la contradiction permettent de faire évoluer les choses.
    Mon petit commentaire n'était pas une critique du livre de ce monsieur que je n'ai d'ailleurs pas lu. Je me contentais juste de rebondir sur une phrase de la 4ème de couverture (on ne s'en méfie jamais assez) qui me semble opposer assez maladroitement le carnivore qui assumerait sa nature animale et le végétarien qui souhaiterait s'en affranchir.
    Or, je ne pense pas que les végétariens pensent avoir un statut d'exception. Pour ma part (mais une fois encore je ne suis pas végétarien même si je mange de moins en moins de barback), j'estime que les hommes et les femmes sont des animaux comme les autres, juste plus intelligents (plus cons aussi mais c'est un autre débat) ce qui ne leur donne pas plus de droits sur leur milieu naturel mais au contraire plus de responsabilités.
    Mais l’homme est surtout un animal bourré de contradictions. Moi le premier qui, en dépit de mes jolies théories et de mes nobles pensées (haem !) continue de bouffer des sushis sous les yeux globuleux de Jojo le poisson rouge de la famille qu'on bichonne depuis 8 ans et qui, à force de grandir, nous a déjà coûté trois aquariums !

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