Suivies du «manuel d’Épictète»
Marc Aurèle (121-180).
Adepte de la doctrine du Portique, la vénérable école du stoïcisme créée par Zenon de CitionW, ses différents maîtres vont très tôt lui donner le goût de la lecture, de l’écriture, de la philosophie, de la musique, de la peinture, etc.
Mais notre bon Marcus Aurelius est un cumulard et au lieu de faire le phisolophe ou l’artiste, le gaillard se fait bombarder César de l’Empire Romain, le Number One de la plus puissante holding du moment : «SPQR». (riez pas, vous autres, au deuxième siècle ça équivalait à Apple, Google et Microsoft réunis !)
Hélas, dès le début de son règne c’est Les Rosbifs qui se rebellent, comme quoi c’étaient déjà des spécialistes pour faire chier le monde, ensuite il y a les fridolins du Kolonel Klink qui se soulèvent, et à nouveau : ferraille que j’te ferraille, là-bas dans le noreux... puis les Parthes, à l’est, qu’il doit aussi mater jusque sur les rives de l’Euphrate, etc. ; c’est bien simple, à par les esquimaux et les aborigènes d’Australie, lui et ses armées ont mis des branlées à tout le monde ! Et pas que ça, il lui fallut compter avec les Dieux : inondations, peste, tremblements de terre... et surtout cette petite secte de djihadistes chrétiens qui commençait à échauffer sérieusement les oreilles des honnêtes citoyens. Bref, l’ami Marc Aurèle s’est tapé une gouvernance par «gros temps», disons.
L’Empereur philosophe, justement parce qu’il était les deux, fut à la hauteur de sa tâche.
Il réfléchissait, philosophait et écrivait tous les matins, jusque sur les champs de batailles, sur les qualités nécessaires aux hommes telles que : sincérité, gravité, endurance, continence, résignation, modération, bienveillance, liberté, simplicité, austérité, magnanimité, etc., et une fois ses exercices spirituels terminés, il sortait de sa tente et allait mettre une sévère correction aux Parthes, ou donner aux lions quelques excités chrétiens.
Ses «pensées pour moi-même» sont le livre de bord philosophique où il organisait et formalisait nombre de ses réflexions :
Livre V
XXII. - Ce qui ne lèse point la cité ne lèse pas non plus le citoyen. Toutes les fois que tu te figures qu’on t’a lésé, applique cette règle…
Livre X
XXXVII. - Prends pour habitude, à toute action, si possible, que tu vois faire à quelqu’un, de te demander à toi-même : « A quel but cet homme rapporte-t-il cette action ?» Mais commence par toi-même, et examine-toi le premier.
Marc Aurèle aura donc été une figure du stoïcisme dont il restera un des plus fameux représentant à la suite de Sénèque et d’Épictète.
Hélas, on ne peut pas être bon dans tous les domaines et notre Empereur philosophe a particulièrement raté l’éducation de ses propres et nombreux rejetons car tu as certainement déjà entendu parler de l’épouvantable tyran que fut son fils CommodeW qui pour le coup ne l’était pas du tout. Pauvre romains qui, après avoir eu le meilleur des empereurs, eurent le pire !
Manuel d’Épictète.
Les percepts philosophiques d’ÉpictèteW, cet autre pur produit de l’école du Portique, influencèrent Marc Aurèle, et les rares écrits qui nous parvinrent de lui trouvent justement leur place à la fin de ce livre tant est flagrante la filiation entre le maître (Épictète) et l’élève (Aurèle).
Ce manuel d’Épictète est évidemment plus radical que les pensées de Marc Aurèle car celui-ci n’eut pas les contraintes de celui-là.
Le stoïcisme d’Épictète ? Une profonde indifférence aux choses du monde.
Tant de pureté et de détachement font un peu peur, quand même...
Mêm’ pas peur...
C'est marrant, j'ai acheté ce bouquin (le même que toi aux éditions GF)quand j'avais 19 ou 20 piges et que je tâtonnais du côté des philosophes (un peu de Platon, une pincée de Kierkegaard, un soupçon de Gérard de Villiers...). Mais pour autant que je m'en souvienne je ne l'ai jamais lu, tout juste feuilleté. J'y reviendrai peut-être un jour puisque, je viens de le vérifier, il est toujours dans ma biblio.
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