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samedi 10 octobre 2015

Pour la Science, Octobre 2015 - n° 456

Tu l’auras compris, farang-ségrégationniste, tout ce qui peut se lire en français me fait ventre, et pour ma part, il n’y a pas plus de «littérature» qui serait noble par rapport à une autre qui le serait moins, qu’il n’y a des arts majeurs en regard d’aucuns qui leur seraient mineurs, quoiqu’en ait pensé Gainsbourg quand il n’était plus qu’un ivrogne pathétique. Il n’y a donc pas de raisons valables pour que je continue de zapper la presse mensuelle de cette glorieuse tribune. Après tout, un bon "Pour la Science" vaut mieux qu’un mauvais Dan Brown, non ?

Après avoir flashé sur les amours particulières des quarks dans le numéro précédant, j’ai immédiatement été attiré par l’article sur les trous noirs dans celui-ci : «L’horizon des trous noirs brûle-t-il ?». (p 84-92)

De quelque façon qu’on le prenne, un trou noir reste un des objets les plus singuliers de l’étrange bestiaire cosmologique qui s’offre à nos télescopes ; soleils innombrables, galaxies de toutes les formes, quasars, pulsars, rayonnements tous plus exotiques les uns que les autres, supernovae, etc.  
Einstein avait prédit leur existence avant qu’on les découvre. Hélas et c’est dans leur nature, on ne les voit pas, ou du moins pas directement. Quant à leur organisation interne, deux visions s’affrontent : soit qu’on considère un trou noir du point de vue de la relativité générale, soit qu’on l’appréhende par le biais de la physique quantique. Car oui, la relativité générale n’autorise aucune entropie à cet objet, aucune information ne doit en ressortir, or c’est sans compter avec le rayonnement de Hawking : les trous noirs s’évaporent, ‘tain! 
Comment est-il alors possible qu’un truc qui ne peut pas être soit quand même ?
Heureusement, une troisième approche va peut-être mettre tout le monde d’accord, à moins que ça ne complexifie encore plus tout le bintz, car les zélotes de la théorie des cordes suivent une piste prometteuse ; tu n’es pas sans ignorer que l’espace, le vide, le rien, n’est en fait qu’une formidable machine à fabriquer d’innombrables paires de particules-antiparticules qui passent leur non-existence à s’annihiler, créant ainsi toujours plus de «rien» dans notre univers einsteinien. Là, il faut ce souvenir que dans le cadre de la théorie des cordes, une particule est une sorte de petite corde qui vibre dans un paquet de dimensions différentes (une bonne dizaine pour le moment). Et d’après toi, qu’en est-il de ce monstrueux bordel quand ça se passe pile sur la frontière d’un horizon événementiel, hein ? Il y aura forcement nombre de paires de particules - intriquées deux à deux et qui partage des sucs, des saveurs, du sexe et de l’information -, qui verront leur liaison existentielle brutalement brisée, de sorte qu’une des particules se retrouvera forcement dans le trou noir, perdue à jamais (?), tandis que l’autre sera resté dehors (chez nous), et elle est drôlement en pétard d’avoir été séparé de sa meilleure copine ; une particule à haute énergie carrément furax qu’elle deviendra ! Le voila notre mur de feu. Qui plus outre, et bien que strictement interdit par sinon les liens du mariage, du moins par la théorie quantique des champs, cette mégère énervée va immédiatement chercher à s’intriquer avec une particule mâle du rayonnement Hawking. Te dire l’impudeur et l’irréligiosité de ces bestioles !
À ce stade de la démonstration on peut naturellement se poser cette question : si l’horizon événementiel d’un trou noir signe la fin de l’espace-temps, comment de l’information peut-elle en ressortir  ?

T’inquiète mon cadet, même si tout cela te laisse couillon, sache cependant qu’il existe de part le vaste monde toute une flopée de labos bourrés de jeunes gars carburant à la coke et au Redbull qui calculent tout ça aux petits oignons ; bravo les mecs ! Ça c’est de la S-F de première bourre.

Bien sûr, ce numéro de Pour la Science traite de pleins d’autres sujets tous aussi intéressants ; CRISPR-Cas9, la nouvelle cisaille à ADN qui fait désormais fureur chez les mécanos es génétique ; les turpitudes des tyrannosaures sur au moins 100 millions d’années ; l’étonnant cerveau des adolescents (?) ; l’hydrogène naturel que nous avons sous les pieds, etc.

Satisfecit particulier à Jay Giedd pour l’article «L’étonnante plasticité du cerveau adolescent» car en plus de leur trouver un cerveau à ces petits merdeux, il a réussi à voir comment il fonctionnait ; te dire s’il doit posséder un microscope performant, l’ami Jay ! Moi, je pensais qu’il n’en avait pas de cerveau les ados...

Bref, encore une grosse régalade ce numéro d’octobre 2015.

Merci et bravo les gars pour ce voyage aux extrêmes...





Cerveau d’un adolescent schizophrène grossi 10 000 fois...

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