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mercredi 21 octobre 2015

L’Espace de la Révélation, Alastair Reynolds

Depuis le début des années deux mille, le camarade Alastair nous distille ce qui se fait de mieux dans le genre Hard SF, ou plutôt ce que les grosses têtes anglo-compatibles du petit circuit de la SF appellent New Space Opera. Quoi qu’il en soit, ce gallois nous tient la dragée haute depuis plus de dix ans. La SF qu’il envoie est du calibre de celle des Banks, Vinge, Hammilton ou Simmons pour ne parler que des monstres les plus récents, sinon il faudrait convoquer tous les Gibbson, Varley, Herbert, Vance, Van Vogt et autres Asimov ; bref, on n'en finirait plus d’essayer de lui trouver un père putatif à ce cher aficionado du XV du Poireau.
Te préciserai-je que je ne compte plus le nombre de fois que je lis ce premier quart du «cycle des Inhibiteurs» ?

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il maîtrise son sujet l’ami Alastair ; imagine un petit lascar qui aurait tété tout son Asimov et son Clarke dès le plus jeune âge et qui ensuite serait devenu docteur en astrophysique, et si en plus cet animal galactique possède une plume remarquable, ben tu peux commencer à te figurer l’excellence de son travail littéraire, surtout quand sézigue décide de planter une saga hyper-réaliste de quatre fois huit cents pages sur l’avenir proche de l’homo-spatio-pérégrinus.
Quel talent !
Ceci dit, si tu ne vois pas bien de quoi on parle quand on évoque Epsilon Eridani, si tu n’aimes pas les histoires où les vaisseaux spatiaux font quatre bornes de long et sont semi-intelligents, où les hommes ont la cervelle farcie de nano-machines, où les étoiles à neutrons sont de vastes calculateurs quantiques et où le moindre frigo possède un Q.I. supérieur au tien, farang-démarchiste, alors cette série des Inhibiteurs n’est pas pour toi !

Nonobstant, si tu embarques à bord du gobe-lumen «Spleen de l'infini», tu vas en faire des bornes, tu vas en voir du pays ; tu feras des fouilles archéologiques sur Resurgam, planète orbitant autour de Delta Pavonis, avec Dan Sylveste, le fils d’une grand famille de Yellowstone (Epsilon Eridani), pour tenter de comprendre pourquoi les Amarantins ont brutalement disparus il y a neuf cent mille ans ; tu voyageras aussi à un bon pourcentage de la vitesse de la lumière avec une clique d’Ultras, à bord de ce fabuleux gobe-lumen sus évoqué, côtoyant la dangereuse “triumvira” Ilia Volyova flanquée de sa nouvelle recrue pour le poste de tir, Ana Khouri ; tu devras aussi survivre au “Voleur de soleil” qui rode dans la soute des quarante armes de classe Enfer ; et surtout, tu prendras bien soin de ne pas déclencher le piège à cons que les inhibiteurs ont placé autour de Hades, l'étoile à neutrons, il y a deux ou trois milliards d'années...
Pfiouuuu, tu vas souffrire dans ce premier opus !

Bref, tu auras sept cents pages pour t'immerger dans le monde formidable de l’ami Alastair, pour savourer cette probable histoire d’un futur qui nous attend là-haut, d'une étoile l'autre, et qui n'est autre que la mesure de notre fragilité en regard de l’univers... et de son centre, qui, comme chacun le sait, est «La Garrre de PerrrpignAN» !

Bravo, et encore merci cher camarade cosmonaute, plus de dix ans après c'est toujours aussi bien ; une régalade cosmologique !



Charles Baudelaire (1821-1867).
Wikimedia Commons



Autres temps, autres Spleen...


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