Pages

vendredi 24 octobre 2014

Train de nuit pour Lisbonne, Pascal Mercier

Encore un coup de Nounours :
- T’as lu Train de nuit pour Lisbonne ?
- Heu… Non.
- Bon, écoute, je le met de côté pour la prochaine fois, il faut absolument que tu lises cela, c’est… c’est…
C’était la première fois que je le voyais chercher ses mots l’autre Cicéron :
 «’tain, me suis-je pensé en mon for intérieur - et oui, moi aussi j’ai un for intérieur -, ça doit “envoyer le bois” c’te affaire de Train de nuit pour Lisbonne !»
Je me le suis procuré sans attendre.

Ce qu’il y a de sûr, farang-tignous, c’est que tu ne ressortiras pas de ce livre indemne. Et d’ailleurs, ressortons-nous jamais de pareille lecture ?
J’en ai encore des étoiles pleins les yeux ! 

Ce livre est une grâce, un voyage dans le temps et l’espace, à la poursuite d’une ombre venue d’un passé portugais.
Une parfaite leçon de philo, une trajectoire balistique entre Socrate et Sartre ou Camus, disons.

Raimund Gregorius, depuis toujours prof assez falot de langues anciennes dans un lycée de Berne, va littéralement exploser en plein vol suite à une rencontre anecdotique impliquant une lusitanienne. Cézig va immédiatement éprouver un manque : un désir de “português”. Durant cette matinée fatale, il quitte abruptement ses cours, erre un moment dans Berne, entre dans une librairie de vieux bouquins et achète un livre en portugais. Là, c’est le drame, tout s’enchaîne : train de nuit, direction Lisbonne…
Une quête initiatique qui se déploie comme une explosion lente dans une Lisbonne détemporalisée, une version mélancolique du polar à étages ; flash-backs, histoires dans l’histoire, avec en fil rouge ce fameux bouquin du docteur-poète portugais Amadeu de Prado.
Mille temps, lieux, personnages qui se concrétisent par la patiente agrégation des morceaux d’un puzzle historique et métaphysique ; destins croisés dans les heures noires de la dictature de Salazar ; les bons, les salauds ; les hommes, les femmes ; les morts, les vivants ; les estropiés, les joueurs d’échec ; et aussi les mille simagrées du théâtre de la vie : intimité, amour, solitude, apparence, faux-semblants, dignité ou indignité...


Finalement, combien d’entre-nous se posent-ils les bonnes questions en attendant la mort ?


...
S’il est vrai que nous ne pouvons vivre qu’une seule partie de ce qui est en nous, qu’advient-il du reste ?
...


Je n’ai pas pu le lâcher pendant 432000 secondes (ok, ok, cinq jours), et pourtant il ne fait qu’à peine cinq cents pages ; te dire si ce fut une lecture attentive !

Merci à l’ami Pascal Mercier pour ce voyage entre jadis et maintenant, et surtout merci pour la leçon d’humanité.






Mefie-toi Marcel, j’en ai vu un monter sans billet....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire