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samedi 18 octobre 2014

Exercices spirituels, Saint Ignace de Loyola

Texte définitif (1548)

Je me demande, des fois, quelle perversion me pousse à lire des choses pareilles ? !
Quelle est cette folie qui me possède, quelle est le nom de cette maladie, de cette addiction ? Une schizophrénie aiguë, peut-être ? Seul le Dieu des athées le sait, et quoi qu’il en soit je me suis glissé dans la bure de l’exercitant pour m’injecter ces Exercices dans la veine céphalique. 
Sans dec, ça fait un bail que j’y suis dessus ; ok, je n’ai jusqu’à présent pas réussi à faire les quatre semaines d’affilée, loin s’en faut, mais nombre des processus de mon hémisphère droit progressent, et je devrais bientôt commencer à léviter vers toujours plus de lumière et de grâce, malgré les quolibets de mon hémisphère gauche me serinant logiquement que je n’y arriverai pas, pour me décourager… Ah, quel salaud ! Quel gauchisse ! Quel nihilisse !

Avec ces Exercices spirituels, le gars Ignace, patron de la Compagnie de Jésus (ces enfoirés de Jésuites), donne un vade mecum extrêmement pointu dans sa folie de l’observance millimétrée. En fait il s’agit d’un guide pour moine-instructeurs, comment suivre, épauler, orienter d’autres religieux dans leur parcours en leur proposant un code de conduite organisé heure par heure en fiches, actions, additions, pensées et prières.

5ème exercice de la 1ère semaine
Le premier point est de regarder par l’imagination les feux immenses des enfers et les âmes prisonnières dans des sortes de corps enflammés comme dans des prisons.

Le deuxième : écouter par l’imagination les lamentations, les cris, les vociférations et blasphèmes qui en sortent contre le Chritz et ses seins… heu, Christ et ses saints.

Le troisième : par l’odorat imaginaire, bien sentir la fumée, le soufre et la mauvaise odeur comme de sentine ou d’excréments et de pourriture.

Le quatrième : goûter de la même façon les choses très amères, comme les larmes, l’aigreur et le ver de la conscience.

Le cinquième : toucher en quelque sorte ces flammes dont le contact brûle même les âmes.

S’entretenant entre-temps avec le Christ, il faudra se remettre en mémoire les âmes de ceux qui ont été condamnés aux peines de l’enfer ou bien parce qu’ils refusèrent de croire à la venue du Christ, ou bien parce que, bien qu’y croyant, ils ne rendirent pas leur vie conforme à ses préceptes.
[...]
On terminera en disant un “Notre Père”.
[...]
Quant au temps des exercices, il faut l’organiser de telle façon que le premier exercice se fasse à minuit, le deuxième au matin dès que nous sommes levés, le troisième avant ou après la messe alors qu’on n’a pas encore déjeuné, le quatrième vers l’heure des vêpres, le cinquième une heure avant le souper. Cette distribution du temps est constante pour les quatre semaines[...]
...

Pfiou...
A force de vouloir une chose, on finit parfois par l’avoir et si c’est quand même impossible, ben on la crée, cette chose ; plus trivialement dit, à force de pousser, tu finis par faire caca dans ta culotte. C’est ce qu’ont toujours fait les fous de Dieu, à force de vouloir que Dieu existe, ils en créent un, ces cons ! Ch’te dis pas l’état de nos falzars, après, avec toute cette divine merdasse qui nous dégouline dans les Convers(™) ; floc, floc…

Je comprends bien cependant, que cette chose, cette perversion magnifique, cette propension à préférer le magique au réel, à croire à ce qui n’est pas et à tuer le doute, nous est quasi-génétiquement liée depuis que l’homo a endossé le costard de sapiens, et, si l’on veut bien que le rire nous différencie des animaux, alors on peut bien plus sûrement poser comme axiome que cette capacité à éprouver le sentiment de dieu nous singularise définitivement du reste du vivant, de Gaïa.
Susciter et codifier du surnaturel est notre marque de fabrique.

Au nom du Chritzmeu.


yannick-g.over-blog.com

huitième addition :
M’abstenir complètement du rire et des paroles qui provoquent le rire.

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