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mercredi 8 octobre 2014

La ferme des animaux, George Orwell

Comment est-il possible ?
Comment ai-je pu laisser passer une merveille pareille ? Ah, je te vois ricaner, toi la hyène érudite, la méduse lettrée : 
- Putain, ça la fout mal pour un kosmonaute agricole, non ? penses-tu en ton for intérieur - car je te sais fort de cet endroit-là -, et je te l’accorde, tu peux ricaner trois secondes de plus…
- Gnarg, Gnarg, Gnarg…
- STOP ! ...
Cela dit, peut-on avoir lu la Révolution d'Octobre sous toutes les plumes que tu voudras ; être l’exégète (auto-proclamé) de toutes les Internationales socialistes sises entre le paléolithique supérieur et le Congrès de Tours ; avoir ahaner amèrement sous le joug de Marx et Engels ; presque compris comment escroquer l’intelligence de son prochain à l’aide de la dialectique matérialiste, il est vrai  épaulée par une pratique consciencieuse des Exercices Spirituels de Saint Ignace de Loyola ; et nonobstant, avoir raté “La ferme des animaux”, de George Orwell ? ! Cette pure critique du stalinisme en particulier, et de toutes les autres vilaines choses en “ismes” en général.

J’en suis à me demander ce que j’avais réellement compris de 1984…

Un acte de contrition s’impose :
Mon Dieu, j'ai un très grand regret de Vous avoir offensé, parce que Vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et que le péché Vous déplaît. Je prends la ferme résolution avec le secours de Votre sainte grâce de ne plus Vous offenser, de faire pénitence... et de relire 1984 à la lumière tyrannique de cette “sus scrofa domesticus-story”.
Amen, ‘tain !

Ok, ok, je vois que tu t’énerves, farang-accidentogène, alors voila finalement le topo :

La Ferme du Manoir c’est la terre sacrée de la Sainte Russie sur laquelle triment les animaux prolétaires depuis toujours. Les exploiteurs capitalistes sont les humains, en l'occurrence les Jones.
Bon, un beau matin, Sage l’Ancien, un très vieux cochon, rêve d’une révolution qui mettra à bas l’intolérable domination des hommes et libérera les animaux de la ferme. Là on tient notre Karl Marx. Ensuite tout s’enchaîne ; surgit rapidement un Staline (c’est vrai, je te le concède, l’étape Lénine est zapée) qui déclenche et mène la Révolution ! Bastons, bagarres, mauvais coups et voila nos animaux vainqueurs.  
Il y a toute la nomenklatura ; Staline c’est le cochon Napoléon, les membres du politbureau étant les autres cochons. Bien sûr, à l'instar de Staline qui avait son Trotsky fiché dans le pied, Napoléon à son Boule de neige coinsaresse entre les sabots, et ça commence sérieusement à le chauffer… il va sévir ; va y avoir des purges, des procès de Moscou, de la manipulation éhontée du peuple (les moutons, les poules, les oies) via Brille-babil, la réécriture de l’histoire et des commandements originaux… tout le cirque, ch’te dis ! C’est incroyable tant ça colle à l’historiographie stalinienne ; j’ai même reconnu Beria dans un des neuf molosses… Brrr.

Sous préteste d’un petit fabliau animalier, Môssieur George Orwell (baptisé Eric Blair en 1903), décortique de façon terrifiante la mécanique de la mise sous tutelle de la majorité par une minorité bien organisée, sanguinaire et décidée.

Une pantomime glaçante, un conte fulgurant sur l’éternelle mauvaiseté des cochons de toutes obédiences…

Merci, George.





Neurf… Neurf… Fais bien gaffe ma Pougne, les chats on les pêle, on leur met un long bâton dans le cul, et on les fait cuire à la broche… Miam, miam...

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