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jeudi 3 octobre 2013

Un bonheur parfait, James Salter

Un livre parfait,
Une écriture parfaite.
Un tableau parfait.
C’est beau… mais c’est beau !

C’est tellement beau que tu passeras tout le livre à être prisonnier de la phrase suivante, de ce qu’il reste à lire ( à vivre ?) et à ressentir.

Alors bien sûr, farang-dépuratif, ensuite, tu aimeras faire des comparaisons, traquer l'écho de quelque chose de déjà lu, oser des raccourcis scabreux et si en plus tu t’aventurais à exhiber ta pitoyable érudition, tu te laisseras aller à trouver qu’il y a du Richard Yates avec son “Fenêtre panoramique” dans ce bouquin, qu’il y a certainement du Fitzgerald de "Gastsby le magnifique" et du Henning Mankell des "Chaussures italiennes", qu’il y aussi une fragrance de Proust en surfil nostalgique (pourquoi pas ?), et tu te goureras immanquablement car comme je te l’ai déjà fait remarquer, tu manques d’imagination.

Oui, l’ami Salter est plus qu’un écrivain, c’est un passeur d’émotions et de vérités essentielles, sa plume tient lieu tour à tour du pinceau et de l’archet ; dans ce qu’il écrit il y a la magie polychrome de la lumière, de ce que l’on voit, de ce que l’on sent, il y a une petite musique qui se joue de nos sentiments, il y a tous ces moments fractionnés qui s’enfilent sur le fil d’une vie, qui finissent par faire masse et qui nous tirent vers un automne de pastels et de contrebasses, un hivers de blancs et de bleus glacés, poudreux… pulvérulents ?


Un texte beau, naturel et qui possède le temps… Le constat de notre mortalité au milieu de la beauté indifférente de l’Univers.

Généralement, nous échouons à prendre la mesure de notre temps, par peur (pour les plus lucides), paresse (les plus malins), aveuglement (les cons et les salauds), ou peut-être incapacité intellectuelle à le faire (les farangs), ben rappelle-toi que Mestre Ji-Salter (Maison Targaryen) nous octroie ici une putain de piqûre de rappel… si tu ose ce livre tu vas chialer mon cadet !


Un hymne à la vie, à la mort et à la nostalgie… un éblouissement  !







Je vous demande de vous noyer dans ce bonheur parfait...


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