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mercredi 9 octobre 2013

Les princes du sang, Gilbert Schlogel

Once upon the time, in Picardie, Frankreich…

Hélas, Christian Barbier n’aura l’heur de naître que dans 193 ans ; nous commençons dans une Picardie figée dans l’attente de son homme à la péniche… autant pour les mariniers !

En attendant, nous sommes en 1731, c’est la saint Aubin.
Forcément, malvenu puis abandonné, le nouveau né qui atterrit ce jour-là dans le giron de la jeune Soeur Clotilde de la Charité est immédiatement nommé Aubin de La Verle ; la Verle étant la petite rivière qui baigne les murs du château des Malemort de Saint-Yé, sur la rive de laquelle  il fut soit disant trouvé en ce petit matin brumeux du 1er mars.
Dans l’hospice où officie Soeur Clotilde de la Charité s’entassent pèle-mèle une centaine de malades, d’indigents, de fous et une cinquantaine d’autres petits n’orphelins.
Donc, dès son plus jeune age, Aubin va fréquenter de très près le “chirurgien” de l’hospice, maître Hippolyte, barbier de son état, qui passe pratiquer tous les matins son art en saignant, emputant ou redressant les malades que lui désignent ces braves soeurs. Très vite il va devenir l’apprenti du barbier-chirurgien et, de fil en aiguille (si j’ose dire) il réussira à faire sa médecine à Paris. 
Vient de naître le premier maillon d’une lignée de “chirurgiens de père en fils”  qui va traverser les siècles (deux) et l’Histoire.
C’est passionnant et tu vas même comprendre le pourquoi des noms d'hôpitaux tels que : Desault, Bichat ou Larrey. Au passage, très, très déçu de n’avoir rien entendu sur les frères Purpan, mais brèfe.

Tu vas en bouffer de l’épos, farang-ruthénois, tu vas coller aux zévènements depuis le 18ème siècle avec la tribu des “La Verle” ;  les Aubin, Benoît, Damien, Florian et Guillaume.
Tu vas vivre l’histoire de la chirurgie de Louis XV à Giscard Ier .
On participe de loin à la Révolution, puis à la terreur, on fuira en Angleterre, on apprendra de nouvelles techniques à Boston, Vienne, etc.
Les voyages forment la jeunesse et au fil des générations, on sera chirurgien dans la grande armée ; Maringo, Austerlitz… Waterloo. Ça va tronçonner, amputer, et recoudre aux quatre coins de l’Europe.

On opérera aussi au cul des barricades de 1848, on mourra dans l’enclave de la Commune de Paris en 1871, mais heureusement, farang-libidineux, on aura eu le temps de se reproduire… in extremis !
Et au tournant du siècle commenceront à triompher des techniques plus modernes ; l’hygiène, l’anesthésie… on n’ose imaginer ce que ça devait être de se faire charcuter à vif - avant le chloroforme - par un apprenti coiffeur (ou boucher) sale comme les sept péchés et armé d’une scie et d’un rasoir !

Heureusement pour les progrès de la médecine, la grande guerre offrira à nos Grands Saigneurs l’occasion de peaufiner leurs techniques et, le temps d’une respiration, ils pourront valider tous ces nouveaux acquis durant la deuxième guerre mondiale. On ne dira jamais assez l’importance d’une bonne guerre sur l’art des uns à sauver des gens que d’autres font s’entretuer.

Avec Guillaume, le dernier des Laverle, nous arrivons presque chez nous, ou pas loin, et malgré tout ce lobbying para-médical, ch'uis toujours pas pressé d’aller me faire ouvrir le bide par un de ces  barbiers des temps modernes.



Je te l’ai déjà dit, ces un peu plus de huit cents pages étaient passionnantes.

Merci à l’ami Marco pour ce bâptème chirurgical.
Merci à Mestre Schlogel pour cette initiation sanglante…



Christian Barbier




Je vous demande de vous empierger...

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