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mardi 10 septembre 2013

Train, Pete Dexter

L’ami  Dexter est un virtuose de la plume noire.

Après l'excellentissime God’s Pocket des bas-fonds de Philadelphie, nous voici à la remorque du petit gars Train, caddie sur les greens de Los Angeles... années cinquante. Au surplus et en regard de la date, Train est black… comme tous les caddies. Un bon petit gars remarque, pas con et habitué à faire profil bas. Hélas, on ne fait pas ce qu’on veut dans l'amérique des années cinquante quand on est black, il y a des situasses où tu peux pas test, et là, à m’ment donné, ça dérape méchamment. 
Bien sûr, c’est pas du brutal, non, le camarade Pete est bien plus subtil que ça et le destin des quatre personnages principaux part en couille par petites touches esquissées, chapitre après chapitre, et malgré les apparences on s’achemine vers le bas, vers plus de noirceur… combien de temps pourras-tu survivre à cette apnée mortelle, farang-judeo-chrétien ?

Je te confirme que les bouquins de Pete Dexter sont angoissants, mais rassure-toi, il n’y a pas de vampires ou d’E.T., ils sont juste angoissants dans leur normalitude, écrits sur le fil ; ils sont pertinents, inconfortables et prégnants.

- Ça va merder, obligé ! que tu penses tout du long.
On s’attend toujours au pire dans les deux pages, et non, ça passe à un poil une fois de plus.
- Tu crois que ça pourrait bien finireux une histoire pareille ?
Hélas, ça se complexifie à chaque tour de manivelle ; c’est anentropique, si tu vois bien ce que je veux dire… hum.

Le môme Train a le chatouilleux Plural, ce vieux boxeur black incontrôlable et quasi-aveugle, qui lui colle aux basques, il y a aussi l’inquiétant Miller Packard, ce bizarre flicard blanc, fan de golf,  qui semble pouvoir toujours tout arranger, et, en dame de pique sanglante atrocement mammectomisée, il y a surtout cette gonzesse, Norah, au milieu de tout ça.
Et ça donne un drôle de pastis au final.


Dans le paradis noir de mes nuits blanches, l’ami Pete Dexter est un diabolique dealer d'inquiétudes...



Tiger Woods




Chuuut… je vous demande de respecter Train, c’est mon idole...

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