Pages

samedi 14 septembre 2013

Intentions, Oscar Wilde

Pfiou… 
Mes cadets, faut être en forme pour fréquenter cézigue Oscar !
Heureusement, le jour (la nuit ?) d’avant Saki m’avait mis en jambe, et rappelle-toi qu’il me fallait au moins cette piqure de rappel quant à l’ambiance victorienne.
Ceci dit, il n’est pas suffisant d’avoir bien révisé son Saki avant de folâtrer dans l’Oscar Wilde ci-présent, et de loin ! Apprête toi à suer sur ton Hamlet, à bien te souvenir des poèmes de Coleridge, ou encore d’avoir jamais su que la Terre de Van Diemen est l’ancien nom de la Tasmanie…
En fait, si tu n’as pas été suffisamment attentif et appliqué durant tes humanités, tu vas faire comme mézigue, il te faudra presque quarante-huit heures pour t’appuyer ces 250 pages.

Re-pfiou...
Évite aussi de zapper les quarante premières pages d’introduction, et surtout, surtout, ne rate JAMAIS une annotation, il n’y en a qu’une ou deux par page !
Tu vas en apprendre des trucs mon chéri. Par exemple, page 139, à propos du dénommé Lucien, qu’à mon instar tu avais sans doute pris pour Lulu de Montreuil, mais si,  tu te souviens, le fourgue de la bande à Fifi l’embrouille, ben c’est pas de lui dont il est question ; écoute un peu,
1. Lucien : probablement Lucien de Samosate (v. 125-v. 192), rhéteur grec auteur d’un récit fictif, “l’Histoire vraie”, et des célèbres “Dialogues des morts”... Etc.

Putain, tu savais, toi, que  Lulu de Montreuil était grec ? L’avait bien maquillé son jeu le salaud, sinon on ne lui aurait jamais acheté de flingues… un grec, tu penses !


Brèfe, causons enfin de ce bouquin main’nant.


Il s’agit de quatre textes (études critiques) :
Le Déclin du mensonge,
Plume, pinceaux, poison,
La critique est un art,
La vérité des masques.


Comme je te l’ai déjà dit, c’est d’une érudition folle et c’est extrêmement impertinent.
Oui, en affirmant que la nature n’est réelle et bien faite que dans la mesure où elle imite les oeuvres de l’homme, que le mensonge est bien plus intéressant et donc supérieur à la vérité, que l’artistique ne peut être qu’artificiel et donc création de l’homme et, en rajoutant la surcouche finale (La critique est un art), que la critique de l’art est supérieure à l’art qu’elle juge, car encore plus artistique en somme, je comprends bien qu’il a dû casser les bonbons à pas mal de gens l’ami Oscar.
Envers et contre toutes les croyances de son temps et de son milieu, il donne la prépondérance à l’esthétique. La nature, cette gueuse, n’a plus qu’à se plier au regard de l’artiste car tout est dans l’oeil du “spectateur”. Intrinsèquement le réel n’a aucune âme, il est sans morale ni beauté, il est, tout simplement. Du coup il serait vain d’attribuer le beau au bien et le laid au mal ; ce serait une vaste connerie, et il le démontre… m’enfin, il me le démontre. Chuis largement pas assez calé pour t’espliquer  le pourquoi du comment, farang-louis-philippard, mais j’ai cependant la méchante impression qu’il n’a pas tord cet homme, les choses ne valent que par une interprétation radicale et une réécriture permanente du réel.


Alors, qu’on ait pris O. W. pour un dangereux excentrique, qu’on l’ait même fourré en prison pour homosexualité ne démontre en rien  qu’il était le dandy pervers pour qui le scandale faisait loi.
En fait et rapporté à notre époque, il passerait pour à peine plus baroque qu’un Jean-Edern. Non, c’est la société victorienne dans laquelle il vivait qui était d’une imbécillité complète ; lui, il était normal.


Bon, tout cela posé, je ne prétends pas avoir tout bien capté, hein ? J’ai même peur d’avoir raté pas mal de trucs, mais chuis vraiment impatient de lire un biographie de ce drôle de zozo.

Oh non, Oscar n’est pas mon pote, c’est pour cela que je dis que c’est mon pote.



Père Lachaise, concession n°  PA 1909, 89e division




Je vous invite à venir m’embrasser...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire