Ouf… Tu me permettras bien cette petite facilité entre un Foucault qui m’a mis le neurone en surchauffe pendant plusieurs mega-secondes, un Padura absolument remarquable (L’homme qui aimait les chiens) qui bousille toutes mes nuits, et une Caroline Fourest qui n’avait pourtant pas besoin de prendre un mégaphone pour m’intimer l’ordre de blasphémer, putain de Dieu !
Bref, c’est l’amie Céline, la glorieuse maman de la Féline Bari et de la californienne Anna Madrigal qui m’a forcé la main. En fait, je suis une victime collatérale d’un «cross booking» particulièrement sauvage, perpétré sur la plage d’une Échelle du Levant très certainement située en région PACA.
Miaou...
Les chats parlent, c’est un fait, mais nous sommes très peu à le savoir car pour les comprendre Il faut une dose d’empathie bien supérieure au simple fait de convoquer «le visage de l’autre» si cher à l’ami Levinas, non, il s’agit ici d’accueillir la subjectivité d’un hôte bien plus exigeant que le vulgum pecus habituel, il faut s’imaginer en Felis silvestris catus, se laisser pousser les moustaches, les oreilles, les yeux et la queue ; il faut devenir chat pour entendre un chat. Ne perds cependant pas ton temps à essayer de communiquer avec un chien, ça marchera pas, il n’y a que les chats qui parlent, c’est comme ça ! À l’extrême rigueur, si le Muscadet est bien «glace» et si la beuh est de qualité, en fin de soirée, aux entours des deux grammes, tu peux tenter de communiquer avec un poisson rouge ou une méduse, mais avec un chien, fifre ! T’y arriveras pas... à moins que tu sois un gros con de chasseur, bien sûr, et si tel était le cas, je te demanderais de quitter instamment cette page !
- Miaou, miaou ?
- Oui, Tiburce, il est parti le mec du FN, avec son chien et son fusil, je vais pouvoir raconter ton histoire maintenant…
- Miaou, Pffff !
- Hein ? Tu ne veux pas que je raconte le livre ?
- Ronronron…
- D’accord, Tiburce, mais je peux quand même dire que ça se passe à Paname.
- … (divers mouvements de moustaches)
- Et qu’il y a un crime dont tu seras le…
- Pffff, miaou, ramiaou !!!
- Ok, ok... ben, ça va être court comme résumé de bouquin si je ne peux pas en dire plus.
(Y me grifferait ce con si je balançais, je le connais le Tiburce, un véritable fauve)
- Miaou ?
- Non, non, je ne marmonne pas, je reufléchissais à voix basse. Je pourrais nonobstant citer quelques noms de rues, qu’en penses-tu ?
- … ? (autres mouvements corporels)
- Car après tout, c’est mes vingts ans le quartier où se déroule ce roman :
...
Rue des Minimes, rue des Blancs-Manteaux, rue du Plâtre, rue des Vertus, rue des Escouffes, rue Barbette, rue de Picardie, rue du Roi-de-Sicile, rue de la Perle - elles parlaient, ces rues, de métiers disparus, de familles, de contrées, d'artisanats.
…
Un souffle de jeunesse le 26 rue des Vertus… Tu te souviens ma vieille Biloute ?
- Miaou, grrr !
- Mais non, ne soit pas jaloux Tiburce, c’est Titi ma vieille Biloute, le papa de Gogy et le tonton de Pouchy et Mimine…
- Miaou ?
- Non, t’as pas connu, c’était il y a plus de trente ans… et il y en a eu d’autres depuis.
- Miaouaou !
- Plein, ch’te dis ! Nous avons toujours habité chez des chats. Il y a eu les deux parisiens Pouchy et Mimine, rue des Vertus justement, ensuite il y a eu Phégor (notre première proprio toulousaine), et puis Kiwi, Mimi et Fisson, et maintenant nous habitons chez l’extraordinaire duo Fils-Pougne & Kikeu…
- Miaouu, lap, lap...
...
- Hé, Tiburce…
- Miaou ?
- Tu pourrait arrêter de te lécher le cul quand je te parle ?
…
Encore merci à la gente Céline pour ce bol d’air parisien et, cela va sans dire, merci à Philippe Ragueneau, le papa de Tiburce.
Home sweet home...
Ah, ma vieille Pougne, c'est pas humain de me chatouiller la nostalgie… La rue des Vertus, je croyais que c'était hier. Puschy, Mimine, Goggy… Tu vas me tirer la larme, animal !
RépondreSupprimer