Pages

lundi 24 décembre 2012

Bleubite, Alphonse Boudarluche

Ch’t'ai déjà affranchi, mon Boudard je l’affure par le fourgue de la bande à Michou l’Élégant, Hugolpince qu’on l’surblaze. Mais on a déjà causé de cette clique de maquisards bolcheviks. L’est un peu chiftir en bodure Hugolpince, il attire à lui les vieilleries délicieuses, et, en bon camarade, il fait tourner.   

Deuxième opus de la série “Les vacances de la vie”. Il suit “Les Combattants du petit bonheur”.

Peu après l’occup et ses précédentes tribulations maquisardes, le gentil margoulin Phonphonse se jette sur les talons des nazis sous le brassard des F.F.I. pour commencer sa croisade vengeresse. Et vu le pedigree des deux ruffians qui le drive, ça tourne vite vinaigre. Il y a Gaspard, un psychopathe évadé de zonzon et le capitaine Herlier, un ancien de la Gestapo judicieusement recyclé dans l’héroïsme maquisard de fin 44.
De margoules en crapuleries, le trio va tenter de rejoindre les troupes du Colonel Fabien qui ferraillent à l’Est. Toutes ces péripéties picaresques finiront sur la Nationale 3, Gravelotte-Metz où effectivement, c’est bien tombé !

Deux petites doses de pur Bourdarluche pour la route :
(ici, portraiturage de la bite à Gaspard)

- Fumez bandes de tantes ! C’est du belge !
Volte-face biroute en pogne. Il dirige son jet vers le Dodge... Il lissebroque haut... dru... glorieux... puissant !
- Et vive ma gaule ! Je vous encule tous !
Voila... Net et sans bavure... La stupeur passée, les G.I.’s se fendent de plus belle. Ils l’acclament... Bravo ! Hip ! Hip ! Hip ! Hourrah !... Eféfay ! Hourra Eféfay ! Calmement, il range sa chopotte, se reboutonne. Il peut l’exhiber, je reconnais... il est monté, l’adjudant Gaspard, impossible de ne pas tomber dans l’expression toute faite... comme un véritable bourricot !
[...] En érection ça doit effaroucher plus d’une gonzesse et pas que les fillettes pucelles... les mères de famille aussi, je suis sûr... jusqu’aux putes, il nous le dira par la suite... Certaines le remboursent dès qu’il leur présente son objet. Ça surprend un braquemart pareil sur ce mec plutôt petit, malingre, rabougri. Son blaze, d’ailleurs, lui va quart de poil. En argot, je précise pour les lecteurs tout à fait caves, les demoiselles snobs du Ranelagh, les provinciaux, les séminaristes... un gaspard c’est un rat.

(et là, le motif de son engagement dans les F.F.I.)
...
Jeunot, tout vous est prétexte pour déconner à pleines marmites. La cause est entendue, n’importe laquelle... toc ! c’est la bonne ! Dans mon quartier... le XIIIe, c’était avant-guerre plutôt l’ambiance en casquette... Commune de Paris... L’Internationale et les meetings antifascistes. Les permanences Doriot-Déat n’avaient pas eu gros succès... non plus la légion contre le bolchevisme. L’idée me serait pas venue d’aller tâter l’aventure en uniforme vert-de-gris sur les bords de la Volga. Le Maréchal grand-papa gâteux, je le trouvais pas non plus très bandant... j’aimais pas son genre voilà tout. Peut-être court comme explication... n’allant pas très loin, ni profond... j’admets. Rétrospectif je devais me creuser à la Camus... vous baver des majuscules... ça me poserait parmi les élites. Je loupe l’occase délibéré. A dix-huit piges on s’engage beaucoup plus facile qu’à quarante, voila tout.


N’empêche, même à la déconne, Phonphonse est plus qu’un écrivain de première bourre, c’est aussi un phisolophe,  et tant mieux si son style te troue le cul, farangus-fascistus.





Je vous demande de collaborer...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire