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mardi 21 avril 2015

Robert Badinter un juriste en politique, Paul Cassia

Il ne s’agit pas ici de faire le dithyrambe du grand homme car qui pourrait détester ce pur produit de l’esprit des lumières, sinon les sots ?
Les fées ont dû se pencher sur son berceau !

On sait tous, bien sûr, que c’est l’homme de l’abolition de la peine de mort, en 1981, mais c’est déjà un vieux briscard des prétoires à ce moment là car il débute sa carrière en 1950, sous la férule d’Henry Torrès.
Il sera aussi l’avocat de «L’Express», ainsi que celui des «assassins» dans les années 70, et je ne doute pas qu’il aura été un lecteur très attentif de Foucault (Surveiller et punir). 
Il y gagnera l’inimitié de la majorité de ses concitoyens, je m’en souviens. Que n’entendait-on alors sur ce «salaud» qui luttait de toutes ses forces pour que l’on ne coupât pas en deux ses infanticides clients… et plus tard, en 1981 donc, il n’y eut qu’une minorité du peuple français pour accepter l’abolition de la peine de mort, et pourtant, qui maintenant oserait la remettre en doute, hum ? 

Il sera de tous les combats, dépénalisation des relations homosexuelles, convention européenne des droits de l’homme, und so weiter...

C’est aussi l’homme qui en 1994 dira :
«Candidat, jamais. Je suis trop lucide et pas de nature à transporter les foules (...) Je cumule tous les défauts : intellectuel, parisien et juif.»

Et ce n’est pourtant pas fini, il présidera ensuite deux fois le conseil constitutionnel et sera même sénateur des Hauts-de-Seine.

Merci, Monsieur Badinter, merci d’avoir été le digne fils des Voltaire, d’Alembert et Condorcet ; merci d'être notre champion des temps modernes.


Un travail remarquable de l’ami Paul Cassia, toujours intéressant, très complet mais jamais intrusif, car en fait il ne s’agit pas d’une biographie au véritable sens du terme, très peu d’incursions dans le privé de Badinter, à peine ce qu’il faut pour étayer certains pans de sa vie publique, car c’est bien de celle-ci dont il est question ici, et je comprends maintenant qu’il y avait déjà de quoi faire pour la condenser en moins de six cents pages !

Merci Paul Cassia de nous le faire aimer encore plus, ce géant du génie français. C’était remarquable et passionnant.



Elisabeth



Quel homme mon Robert…

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