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mardi 10 février 2015

La sonate hydrogène, Iain M. Banks

Alors, voila, j’y suis, le dernier tome, et contrairement à tous les autres opus de la Culture que je viens de relire, c’était une première ! Je n’avais jamais écouté la sonate hydrogène. Et tu le sais, farang-David Lynchien, « Un commencement est un moment d’une délicatesse extrême…» (Princesse Irulan), aussi, sois sûre que j’ai dégusté cet ultime récit avec toute l’attention requise.
Il te faut d’abord savoir, farang-ordinaire, que la Sonate Hydrogène ne s’exécute qu’à l’aide d’un seul instrument : l’Undécagone Antagoniste.
Késako, ce machin antagoniste ?
Imagine le truc : une harpe croisée avec une tortue géante, le tout doté de onze cordes et dans lequel tu devras d’abord t’introduire - un peu comme dans une baignoire - afin de manœuvrer les deux archets nécessaires à la fabrication du bruit ; te dire la gymnastique qu’il faut envisager pour ne serait-ce que faire chier les voisins, je ne te parle même pas d’en jouer correctement...
Heureusement, la jeune lieutenant-commandant de réserve gzilte, Vyr Cossont, possède quatre bras ; condition sine qua none. Et la pauvre va devoir se trimbaler pendant les 740 pages du bouquin avec une paire de bras surnuméraire. Des fois, ce ne sera pas commode, et ouais, reufléchis ma fille, tu t’y vois, toi, à faire les soldes, à délirer après ce petit chemisier Cacharel  que t’as vu dans une boutique d’Alpha du Centaure, la semaine dernière ? Tu vois la tronche de la vendeuse quant elle va réaliser que tu es littéralement quadrumane ? Ceci dit, je ne nie pas qu’il peut y avoir des avantages à fréquenter une mignonne petite gonzesse qui aurait quatre mains, mais je te laisse à tes fantasmes, gros dégueulasse car pour ma part j’envisa...

[intervention sub-tangentielle et hyper-boréale de l’URM (Unité de Répression Massive, classe Ferdinand Buisson) « F@P, arrête de déconner avant d’en ramasser une » … Ai-je besoin d’en dire plus ? ]


Hum...
Bien sûr que ce dernier opus de la Culture est exaltant, tu penses bien ! Cette pauvre Vyr Cossont est embauchée par un quarteron de Mentaux de la Culture qui digèrent mal cette Sublimation douteuse des Gziltes ; y a trop de trucs qui clochent avec les Zihdren-Reliquants et il faut vite retrouver le gars QiRia, le mec le plus vieux de toute la Culture ; il a vu des choses dans sa jeunesse, il y a plus de 10 000 ans. Forcement, il sera devenu un tantinet excentrique et un peu cachottier ; ça va pas êt' facile...
Et puis ça sent trop la roupane, cette histoire de sublimation, car attention, sublimer ne peut se faire qu’à l’échelle d’une espèce et il s’agit alors de rejoindre un espace temps situé à deux angles droits de notre univers ridiculement 3D, puis de métaphoriquement rejoindre le pays des bisounours et de la félicité éternelle ! M’enfin, un truc très peu chrétien si tu veux mon avis ; d’ailleurs les Mentaux de la Culture ne s’y trompent pas, la sublimation c’est une sorte de méta-religion pour gogos galactiques dotés d’une équivtech supérieure à 8 ; ça passe mal dans leurs substrats nanotechs encore pétris de l'antienne de notre grand Voltaire : "Tant qu’il y aura des fripons et des imbéciles, il y aura des religions... "
Lâcher la proie pour l’ombre c’est pas leur truc aux Mentaux fripons, et je suis bien d’accord avec eux, la sublimation, jusqu’à preuve du contraire, j’en connais qu’une, c’est la crémation, et laisse moi t’avouer que je ne suis pas bien prête pour la manœuvre, je resterai très culturien en l’occurrence ;  la transcendance à l’échelle galactique m’appert comme éminemment mortelle… La sotériologie V4.0, trop peu pour moi, je préfère encore me télécharger dans un Aïe-fone.con ou dans le trou noir d’Interstellar !


Bref, j'en ai terminé avec ce formidable cycle, avec cette merveilleuse utopie de la Culture, et je suis maintenant bien certain que ce summum d’une certaine idée de la SF n’existerait pas sans les Diogène, Rabelais, Voltaire… et Fouché.
(ça partait bien, mais pourquoi “et Fouché”, après les trois points ?
Circonstances Spéciales, ça te rappelle quelque chose ?)


Ami Menzies, mille et une fois merci, pour avoir enchanté mon âme durant ce pourtant triste début d'année 2015.
C’était, c’était…  

Mektoub, comme dit l’autre.



"Iain Menzies Banks"



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