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mercredi 11 septembre 2013

Reginald, Saki

Suite et fin des aventures de Reginald.
Bien sûr, beaucoup de doublons entre Le cheval impossible et ce recueil, mais quand on aime…

Le gars Reginald est toujours aussi acide et c’est un grand bonheur de le lire ou relire.
C’est un dandy, mais surtout un sacripant invétéré :

...
Nous avons couronné la soirée en jouant aux petits chevaux, avec comme prix pour le vainqueur une boîte de crottes en chocolat. J’ai reçu une éducation soignée et je n’ai pas l’habitude de jouer à des jeux de société avec des crottes de chocolat pour enjeu. Je prétextai donc une migraine et me retirai pour la nuit. Ce faisant, j’avais été devancé de quelques minutes par une certaine Miss Langshan-Smith, personne assez imposante qui se lève toujours de bon matin en s’arrangeant pour vous donner l’impression qu’elle est déjà entrée en communication avec les principaux chefs de gouvernement européens avant même de vous rejoindre pour le petit déjeuner. Elle avait épinglé sur sa porte un bout de papier où elle demandait à être réveillée très tôt le lendemain matin. Une telle opportunité ne se présente pas deux fois dans une vie. Je recouvris son papier d’une autre feuille en ne laissant dépasser que sa signature, où je spécifiais que lorsqu’on lirait ce billet, elle aurait déjà mis fin à une vie gâchée, qu’elle s’excusait pour le dérangement qu’elle allait causer et qu’elle apprécierait en outre qu’on lui rendît les honneurs militaires. Quelques minutes plus tard, je soufflai dans un sac en papier que je fis exploser sur le palier, puis je me mis à pousser des gémissements destinés à être entendus depuis la cave. Et là-dessus j’allai me coucher. Le vacarme que firent les gens pour forcer la porte de la malheureuse fut parfaitement incongru. Cette dernière opposa une vaillante résistance à ses assaillants et j’imagine qu’ils durent la fouiller des pieds à la tête pour vérifier si elle n’avait pas un pistolet sur elle.
...
(Page 81, 82)

Une trentaine de petites nouvelles où le maître taquine les us&coutumes de la bonne société de son temps (fin 19ème, début de l'autre).

Tu l’auras compris, farang-suicidaire, le Saki est décidément un grand tourmenteur de zygomatiques…


Victoria





Je vous demande de taire ces ricanements choquants...

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