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dimanche 8 septembre 2013

Dojoji et autres nouvelles, Yukio Mishima

Quatre nouvelles de l’ami Mishima.
C’est du Mishima, hein ? Finesse et brutalité.

Dojoji : une petite pièce de théâtre où le personnage principal est une armoire.

Les sept ponts : le pari de quatre geishas en mal de sensations.

Patriotisme : seppuku ? Vous avez dit seppuku ? Oh putain, cette nouvelle est infernale !

Il visait à gauche au plus profond de son ventre. Son cri aigu perça le silence de la pièce.
En dépit de la force qu’il avait lui-même déployée pour se frapper, le lieutenant eut l’impression que quelqu’un d’autre lui avait porté un atroce coup de barre de fer au côté. Une seconde ou deux la tête lui tourna. Il ne savait plus ce qui lui arrivait. les cinq ou six pouces d’acier nu avaient disparu complètement à l’intérieur de la chair et le bandage blanc qu’il serrait de sa main crispée appuyait directement sur le ventre.
Il reprit conscience. La lame avait certainement percé la paroi du ventre, se dit-il. Il respirait avec difficulté et dans quelque profond lointain dont il pouvait à peine croire qu’il fût une part de lui-même, surgissait une effrayante, une abominable douleur, comme si le sol s’était ouvert pour laisser échapper une lave brûlante de roche en fusion. La douleur se rapprochait à vitesse terrifiante. Le lieutenant se mordit la lèvre pour éviter un involontaire gémissement.
Le seppuku, se dit-il, est-ce cela ? On aurait dit le chaos absolu, comme si le ciel lui était tombé sur la tête, comme si l’univers, ivre, titubait. Sa volonté et son courage qui avaient semblé si fermes avant qu’il ne fit l’entaille, s’étaient réduits à l’épaisseur d’un seul fil d'acier aussi fin qu’un cheveu, et il éprouva comme un affreux malaise le soupçon qu’il lui fallait avancer le long de ce fil et s’y attacher désespérément. Son poing crispé était tout humide. Il baissa les yeux. Il vit que sa main et l’étoffe qui enveloppait la lame du sabre étaient trempées de sang. Son pagne aussi était profondément teint de rouge. Il fut frappé, comme d’une chose incroyable, qu’au milieu d’une aussi terrible souffrance, ce qui pouvait être regardé pût encore être regardé et que ce qui existait pût exister encore.

Pfiou ! 
Des pages et des pages d'appendicectomie à la nippone… brrrr.

Et, pour se remettre, si toutefois c'est encore possible,

La perle : us et coutumes des femmes japonaises lors d’un goûté d’anniversaire ; étonnant.


Voyage au pays du soleil saignant…


Yukio Mishima




私は先延ばしにしないようにお願いし...

(Je vous demande de ne pas tergiverser...)

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