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dimanche 10 avril 2016

Spinoza

Donc, trois livres majeurs dans cette compile du Le Monde :
«Traité de la réforme et de l’entendement», «Éthique» et les «Lettres».

Suivant les conseils de Roger-Pol Droit dans sa présentation de l’ouvrage, et après avoir drôlement morflé lors d’une première tentative de lecture du «Traité ceci, cela», je me suis précipité sur la troisième partie : Les Lettres.
D’abord pour une question de style car dans ses lettres, l’ami Spinoza répond très souventes fois à un interlocuteur qui a mal compris, tel ou tel point de détail du Traité, de sorte qu’en reprenant la lecture du passage en question nous avons une explication du maître, un développement de sa pensée, mais cette fois à hauteur d’homme, disons ; en second lieu, la lecture de ses lettres nous donne à découvrir maints personnages tous plus intéressants les uns que les autres. Il a des échanges épistolaires sur l’optique avec Godefroy Leibniz ou encore une proposition d’embauche par «le très haut Dr J. Louis Fabritius, Professeur à l’Académie de Heidelberg et conseiller de l’Électeur Palatin», etc.
Il y a les lettres de véritables amis, du beau linge, des savants, et il y a aussi celles des ennemis, des gens qui ont fini par le détester et qui le prennent pour un dangereux et subversif athée ! Lambert de Velthuysen dans la lettre XLII, par exemple.

Après ce bon entraînement, il fallut en venir à la lecture attentive du Traité et de Éthique

Traité de la réforme et de l’entendement & Éthique.
Dans le Traité, Spinoza reprend et répond à Descartes ; c’est ça qui tue un peu au début, toute cette géométrie de la démonstration, comme s’il eut été possible de faire plus rigoureux et plus chiant qu’une démonstration de Descartes.
Il oppose le hasard à la volonté de Dieu, il réfute la vision de ses contemporains, à savoir qu’un Dieu transcendant dirige ses petites affaires du Ciel. Non, pour lui tout n’est qu’enchaînement causal.
Dès lors, après que Galilée et Descartes eurent ouvert la brèche, son Éthique finit de mettre à bas l'aristotélisme. Il s’agit du plan directeur d’un système qui démontre que le propre de l’homme, c’est de savoir. Si Galilée est l’ancêtre de nos astrophysiciens les plus pointus et Descartes celui des géomètres et autres mathématiciens, Spinoza est assurément celui des sociologues et des épistémologues.
À grands coups de Proposition, de Démonstration, de Scolie et autres Lemmes, il t’assène que la vie peut se définir comme le dynamisme interne des choses, le conatusW, l’âme, donc ; il se sert du caractère déceptif des biens de la vie courante [...vains et futiles, toutes ces recherches d’honneur, de considérations et de biens matériels…], pour s'extraire du commun ; il identifie et hiérarchise plusieurs notions de l’idée : idée fictive, fausse, ou douteuse… etc.

hé, hé, hé...
Alors, comment ai-je fait pour transcender la rigueur de ces deux textes et tenter de posséder la pensée de Spinoza ? Hum ?
Et bien j’ai triché ! Je me suis adressé au bon docteur Pierre-François Moreau.
Figure-toi que dans les années 2000, cette noble institution qu’est l’École Normale Supérieure de Lyon, a eu l’excellente idée de filmer les cours d’icelui, et surtout de les proposer sur la webtv de l’enseignement supérieur et de la recherche. Et c’est l’ami Pierre-François MoreauW  qui s’y est collé… une merveille ! Une trentaine de séquences où il décortique tout Spinoza, livres en pogne, et malgré l’austérité apparente du personnage, c’est vachement bien tricoté ; c’est tout bonnement colossal ! L’oeuvre du maître expliquée par une épée, un cador, une figure, et comme si tu y étais. Tu vois le coup ? C’est vieillot, de mauvaise qualité, petit amphi, caméra fixe, les étudiants(diants) gigotent et font grincer les chaises, mais tu te fais happer en moins d’un quart d’heure, et tu vas passer une grosse semaine à gribouiller dans ton “Spinoza, Le Monde Philosophie (Flammarion)”, à négliger tes devoirs familiaux, tes boutures de printemps… et ta pile de repassage !
Cette perle chronophage est ici : «série Spinoza».
Hé, tu veux que je te dise ? Je me suis trouvé une nouvelle occupation. Ce  printemps, mon mooc à moi, ce sera de finir les cours de l’ami Pierre-François… Qu’elle éclate ! Quelle chance...

Alors oui, merci à Baruch et surtout : 




merci et bravo à Pierre-François...

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