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dimanche 24 avril 2016

Les Chirac, les secrets du clan, Béatrice Gurrey

Avec ce bouquin tu auras le parfait complément de la revue précédente : «L'Histoire, Le cas Chirac».
En fait, on entre dans les premiers cercles du grand Jacques. La famille, les intimes et les amis de 30 ans. Un régal et on peut dire que l’amie Béatrice Gurrey n’aime pas bien sa Bernadette. Un portrait au vitriol ! Est-il possible que cette petite bonne femme soit si méchante ? 
Et les pièces jaunes, qu’en fais-tu, Béatrice ? 
Comment ? 
Elle serait devenue la geôlière du vieux Jacques ?

Bref, un petit livre fort édifiant sur l’épaisseur du cuir que se doit d’avoir un vieux crocodile de la politique. 

Cela dit, farang crypto-trotskiste, si tu t’intéresses un tant soit peu à Chirac et qu’à mon instar, tu ais la Revue de L'Histoire et ce livre en ta possession, laisse-moi te donner à lire cette saynète (presque) imaginaire que m’inspirent les temps qui courent :

Supposons que tu veuilles amener de la lecture lorsque tu te rends à un rassemblement de Nuit Debout, hein ? Comment fais-tu ?

Première façon de faire : 
Tu roules ta revue «L'Histoire, Le cas Chirac» que tu n’as pas encore fini de lire, tu la glisses dans la poche de ta parka, et tu va déambuler Place de la République, par exemple. Au bout d’un quart d’heure tu croises un jeune con... homme, un pétard éteint au coin du bec qui te demande :
-Hé, M’sieur, t’aurais du feu ?
Toi, bien aimable et indigno-compatissant, tu mets la pogne à la fouille et tu dégaines ton Zippo. 
CLINK®...
Dans la manoeuvre tu accroches maladroitement un pan de ta veste ; une poche change d’angle et la revue qu’elle abrite («L'Histoire, Le cas Chirac», souviens-toi) choit à terre, PLAF, entre tes pieds, première de couverture (21x29,7) en l’air…
Consternés, mais pas pour les mêmes raisons, vous zieutez tous les deux le portrait pleine page de ce grand couillon de Jaco, puis vos regards se croisent à nouveau et tu comprends maintenant que tu as fait une erreur d’amener ça ici ; le petit cancre boutonneux se recule et commence à rameuter quelques néo-septembriseurs plus aguerris qui zonent autour de la baraque à frites en s’enfilant des bières :
- Héééé, les mecs, venez vite, j’en tiens un autre !
Il ne tient rien du tout ce petit merdeux, mais très vite un tourbillon de planétésimaux hostiles commence à s’accréter autour de ton barycentre de gravité.
- Putain ! De la propagande pornographique de droite, s’exclame le premier en apercevant le portrait de Chirac qui gît entre tes deux converse®. C’est un ennemi du peuple !
- Oui, s’emporte un autre, c’est un provocateur fasciste, franc-maçon et islamophobe !
- Tenez-le bien, s’exclame un troisième, l'aut' soir on a laissé s’échapper le sioniste de droite Finky, faut pas rater celui-là !
On t’agrippe, on te crache à la figure et tu comprends que la Lanterne c’est pour tézigue. Heureusement, une jeune étudiante en deuxième année de philo joue les modérateurs :
- Non, attendez camarades, il faut le juger avant de l'écorcher, et on te traîne vers une Lubianka de la VIe République ; t’inquiète, il y aura toujours un Saint-Just ou un Vychinski pour s’occuper de toi... 

Deuxième façon de faire : 
Tu mets ton petit bouquin «Les Chirac, Les secrets du clan, Pocket, N°16497» (10x18) dans la poche arrière de ton 501, et tu va déambuler Place de la République, par exemple. Au bout d’un quart d’heure tu croises un jeune con... homme, un pétard éteint au coin du bec qui te demande :
- Hé, M’sieur, t’aurais du feu ?
Toi, bien aimable et indigno-compatissant, tu mets la pogne à la fouille et tu dégaines ton Zippo
CLINK®...
Rien ne bouge, le «Les Chirac, Les secrets du clan, Pocket, N°16497» reste bien calé, invisible, dans ta poche arrière. Tu allumes le mégot du jeune con...heu, de l’impétrant.
- Merci, man, tu veux tirer une latte ?
En plus son teuch est excellent… profite camarade.

Puis, au fil de tes flâneries nocto-verticales (interdiction de s'asseoir, sinon c’est pas jeu !), tu finiras bien par t’échouer au pied d’une tribune où le matérialisme dialectique fait encore florès, où plus certainement, dans le périmètre d’une AG auto-missionnée dans l’étourdissement de ses auditeurs, eux-mêmes friands de nouvelles horizontalités républicaines, prisonniers volontaires d’un tourbillon de tirades chronométrées (trois minutes, douche comprise) et tous furieusement opposés à la dictature de la deuxième loi de la thermodynamique.
Et alors, gravide jusqu’à l’ivresse de toutes ces promesses de brisures spontanées de symétrie, tu pourras t'appuyer au premier lampadaire venu (Ah... verticalité jacobine, quand tu nous tiens !) et dégainer ton Pocket pour finir le chapitre 18 (Le Reclus) en toute discrétion : miniaturisé et anonyme.

Attention cependant, l’éthique et la tolérance ont leur mur de Planck (10-33 cm), aussi, et même en format «poche», je ne saurais t’encourager de tenter cette expérience avec un bouquin d'Alain Finkielkraut, ou de Régis Debray dans la fouille… Il y a des complexités de gris qui ne peuvent être perçues par les âmes trop simples, l’indignation est toujours sélective, printanière et romantique... Toutes les histoires endocriniennes finissent mal, en général.
Bien sûr que tout doit changer, mais hélas, et c’est là qu’est l’os, rien ne change jamais. Ou alors si lentement... Il suffit de lire un peu pour le comprendre. Rien de nouveau sur les tablettes de l'humanité depuis l'épopée de Gilgamesh, les cancres finissent toujours par cracher sur Finky...

Cela dit, Chirac est encore dans les temps pour une AG Place de la République : trois minutes, douche comprise...

©AFP






Et devine à qui Madonna refila sa petite culotte ?...

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