Biographie (encore)
Voila, farang-uraniste, suite et fin de la biographie de l’ami Proust.
La période va de 1906 à 1922, date de la mort du maître. C’est aussi, à peu de choses près, le temps qu’il va mettre pour accoucher de la Recherche et, bien que techniquement l’écriture ne lui ait pris «que» quatorze ans, comment ne pas inclure les étés 1907 et 1908 à Cabourg dans sa genèse ? Il remplissait déjà ses fameux cahiers de tout le matériau qu’il allait bientôt utiliser.
En 1909 un premier gros roman est déjà bouclé. En 1911 il a doublé et Proust dispose désormais d’une version de «Combray», d’«Un amour de Swann», etc. Mieux, il a déjà écrit de nombreuses pages de «Le Temps retrouvé», le dernier tome de la Recherche ! En fait, ce vaste roman ne va cesser de grossir et d’évoluer jusqu’à la veille de sa mort.
Et que de difficultés à trouver un éditeur pour la parution du premier tome, «Du Côté de chez Swann», chez Grasset (à compte d’auteur) en 1913. La guerre stoppera l’édition mais n’arrêtera pas le processus de fabrication et elle aussi fera partie de la fresque.
1919 parution du deuxième opus : «À l’ombre des jeunes filles en fleurs», chez Gallimard (NRF), qui avait pourtant refusé d’éditer le premier. Prix Goncourt dans la foulée…
Et tout s’enchaîne, s’accélère, le Marcel est pressé, il sent, il sait que la Camarde est à ses trousses, et il entre dans un très long contre-la-montre ; il continue d’écrire, de corriger, sur-corriger, d’ajouter (ses fameuses paperolles), de retrancher (il a fait disparaître plus de deux cents pages dans «Albertine» ! ), il déménage, deux fois (lui qui détestait ne serait-ce que changer de chambre pour dormir ! ), il continue de sortir dans le “monde”, à batailler avec ses éditeurs, et à encore écrire jusqu’à en mourir, exténué, drogué, malade, usé et finalement dévoré corps et âme par son Oeuvre.
1921-1922, sortie de «Sodome et Gomorrhe» en deux tomes... et il meurt.
Heureusement il a laissé des instructions très précises à son éditeur pour les deux derniers volumes qu'il reste à faire paraître, «Albertine disparue» et «Le Temps retrouvé» ; ils sortiront après sa mort, certes moins corrigés que les précédents, disent les aficionados et ses biographes, mais franchement, je n’ai pas bien senti la différence quand je les lisais...
Remarque, c’est bien à savoir, soit sûre que je vais vachement faire gaffe dès que je remettrais le nez dans la Recherche. Hein ? Oui, je veux la relire, car maintenant, grâce à Dieu et à Jean-Yves Tadié, je sais le pourquoi du comment et la prochaine fois va être différente, plus profonde, plus avertie, et peut-être encore meilleure.
Donc, merci à l’ami Jean-Yves Tadié pour tout ce temps perdu et puis retrouvé.
Cahier XX, dernière page de
«Le Temps retrouvé» |
Comment faisait-on avant le traitement de texte ?...
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