Biographie
Encore une fois, farang-barrésien, quand un écrivain, ou un phisolophe, ou un Premier consul - même s’il est corse -, ou une aviatrise, un acteur, un homme (ou femme) politique, un journaliste... bref, quand une figure remarquable, salaud ou héros, t'intéresse vraiment, tu es bien obligé de lire sa biographie, sinon comment ferais-tu pour savoir ?
Et ouais, figure-toi qu’un paquet d’«intouchables» risquent de dégringoler de leur piédestal une fois que tu sauras les pitoyables personnages qu’ils sont ou qu’ils furent à la ville.
N’aie nonobstant aucune crainte avec l’ami Marcel, sa vie est éminemment conforme à celle du narrateur de la Recherche, on n’est pas dépaysé.
Le camarade Jean-Yves Tadié a fait un énorme travail ; et si on ne parlait pas de Proust, je dirais que «c’est pas de la bio de tafiole, ça, madame ! », c’est à la hauteur du personnage et de son Grand-Oeuvre. Ce premier opus titre plus de huit cents pages tandis que le tome II n’en fera que cinq cents... On n'est plus à ça près, hein ?
Donc, dans cette première partie de la biographie, on piste Marcel presque au jour le jour de 1871 à 1906, date à laquelle il commencera à écrire sérieusement la Recherche dans ses célèbres cahiers.
L’enfance, les sacro-saints baisers de la mère avant de dormir, les vacances chez la tante, les crises d’asthme, la mort de la grand-mère, les amis, l'amour et ses jalousies, le parisianisme snobinard, la mer, le voyage à Venise dans les traces de Ruskin, etc.
Bref, toute la Recherche, mais pas dans l’ordre, et avec des personnages qui ont changé de nom, voire de genre, mais y a pas : Proust c’est le narrateur, comme Alphredo Agostinelli, son secrétaire, deviendra Albertine dans la Recherche, ou encore qu’il y ait un peu de Robert de Montesquiou, entre autres ingrédients, dans la folle vie du Baron de Charlus...
Les exemples peuvent se décliner à l’infini et ainsi, le remarquable travail de l’ami Jean-Yves Tadié finit par encrer le narrateur dans la vie de Proust.
La collecte et ensuite la facture impeccable de cette somme de détails, de dates, de personnages et d’évènements sont à la hauteur de leur formidable sujet.
Cela dit, et à l’instar du gigantisme formel de la Recherche, cette biographie m’en a donné souvent plus que nécessaire sur une foultitude de détails dont je ne soupçonnais pas l'existence avant de les lire ! Je ne suis, par exemple, pas encore mûr pour les ruskiniennes dentelles gothiques de «La Bible d’AmiensW»… tant pis, ce sera pour l’instant sans moi !
Je n’oublierai cependant pas de remercier l’ami Tadié pour cette magnifique et kolossale première partie de la vie du Grand Marcel : bravo et merci.
Next.
Marcello... Argh...
Caisses-tu fous, mon cadet, tu te fais un rassis ? Mordel de berde, c'est pour quand le suivant ?
RépondreSupprimer