Quel bonheur à chaque fois de retrouver l’ami Jean-Baptiste Poquelin.
Bon, tout le monde connaît le thème de l’École des femmes ; il s’agit de l’éternelle affaire de la fesse infidèle, de l’impitoyable téléonomie du concept de “reproduction” qui transforme nombre de maris en cocus.
En l'occurrence le bourgeois Arnolphe s’est réservé pour ses vieux jours un jeune tendron dans la personne d’Agnès qu’il garde soigneusement séquestrée, pure et naïve, sous la surveillance d’un couple de vilains (Alain et Georgette).
Bien sûr arrivera ce qui devait arriver et le jeune Horace aura raison de tous les subterfuges du vieux pédophile égoiste et soupçonneux...
Une pièce non pas tant sur le fait d’être cocu que sur la peur de le devenir (trompettophobie). Une maladie, que dis-je, une pandémie heureusement non létale…
Une lecture jubilatoire à chaque fois ; un tel plaisir que je vais t’en rappeler quelques bribes par bonté d’âme.
Acte II, scène V.
L’alerte a été chaude, le proto-cocu, Arnolphe, interroge sa belle promise Agnès pour savoir s’il les porte ou pas ; sa tompettophobie est alors à son paroxisme.
…
Arnolphe
Outre tous ces discours, toutes ces gentillesses,
Ne vous faisait-il point quelques caresses ?
Agnès
Oh tant ! Il me prenait et les mains et les bras,
Et de me les baiser il n’était jamais las.
Arnolphe
Ne vous a-t-il point pris, Agnès, quelque autre chose?
(la voyant interdite.)
Ouf !
Agnès
Hé ! il m’a…
Arnolphe
Quoi ?
Agnès
Pris…
Arnolphe
Euh !
Agnès
Le…
Arnolphe
Plaît-il ?
Agnès
Je n’ose,
Et vous vous fâcherez peut-être contre moi.
Arnolphe
Non.
Agnès
Si fait.
Arnolphe
Mon Dieu, non !
Agnès
Jurez donc votre foi.
Arnolphe
Ma foi, soit.
Agnès
Il m’a pris… Vous serez en colère.
Arnolphe
Non.
Agnès
Si.
Arnolphe
Non, non, non, non. Diantre, que de mystère !
Qu’est-ce qu’il vous a pris ?
Agnès
Il…
Arnolphe (à part.)
Je souffre en damné.
Agnès
Il m’a pris le ruban que vous m’aviez donné.
A vous dire le vrai, je n’ai pu m’en défendre.
Arnolphe (reprenant haleine.)
Passe pour le ruban. Mais je voulais apprendre
S’il ne vous a rien fait que vous baiser les bras.
Agnès
Comment ? est-ce qu’on fait d’autres choses ?
Arnolphe
Non pas.
Mais pour guérir du mal qu’il dit qui le possède,
N’a-t-il point exigé de vous d’autre remède ?
Agnès
Non. Vous pouvez juger, s’il en eût demandé,
Que pour le secourir j’aurais tout accordé.
...
On choppe immédiatement la banane, non ?
Écoute-moi bien, i-farang, de loin en loin, lire une pièce de Molière, c’est comme une gorgée de Perrier-rondelle bien glace (que le verre y transpire), quand t’as la soiffe du diable…
L’ami Jean-Baptiste est toujours ultra-moderne, et le restera tant que les hommes et les femmes gigoterons des fesses dans cette vallée de larmes, et, c’est ainsi qu’Allah est grand et que Jean-Baptiste Poquelin est son prophète.
Amen.
Nono, Dédé, Horace et Agnès surpris par Arnolphe. |
Mfffff'ky…Harrr-harg’my... glluubsss-band !
(Sky... my... husband !)
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