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lundi 13 avril 2015

La fermeture, Alphonse Boudard

Cher Padre Hugo,
Il fallait bien que je garde ton dernier Boudard pour aujourd’hui, car il y a 69 années érotiques, jour pour jour, le 13 avril 1946, cette voyoute de Marhe Richard faisait fermer tous les boxifs de France. 
Avoue, ça valait bien d'être synchrone, de marquer le coup, non ?

Sans compter qu’à ma grande stupéfaction, je l’ai trouvé excellente cette fermeture. Il nous a habitué à plus de déconnades l’ami Fonphonse depuis le temps, à des textes plus anarchiques, moins enquêteurs, car oui, il s’agit ici d’une véritable investigation sur le pourquoi du comment de la fermeture des maisons de tolérances.
Attention ! Te goure pas moussaillon, je ne suis pas en train de te dire qu’il s’agit là d’un sous-boudard, au contraire, il y a toujours la plume et la gouaille de l’animal boudarluche, cette jactance merveilleuse à la croisée du louchébem et du titi des faubourgs, mais en sus, il y a un véritable travail d’investigation, un plan, un but, ça frôle l’exercice journalistique ; Boudard s’est fait chier, il a compulsé, interviewé, remonter les pistes, qui toutes mènent à Marthe Richard.
Il commence par nous affranchir sur le fonctionnement des claques sous la IIIe ; avant la Grande guerre ; puis pendant ; puis après, les années folles, la remonte en Amérique du Sud, quand la fesse parisienne s’exportait en Argentine ; ensuite la deuxième guerre(™), les chentils zallemands venant s’encanailler dans les maisons de Luxe, le One Two Two, le Chabanais… Il nous raconte aussi les B.M.C.(Bordels Militaires de Campagne), et les pitoyables gourbis d’abattages dans lesquels des êtres humaines s’appuyaient soixante ou quatre vingts clilles par jours. Avant la pénicilline, après… Il nous dissèque le fonctionnement d’un claque, les mères maquerelles, les sous-maques, les pensionnaires…  

Et tout cela mène à la sulfureuse Marthe Richard. 
Là, conviens-en, farang-sénateur, il a mis le paquet. On la piste depuis ses débuts dans le métier, de michtonnage en espionnage, d’aviatrice en Mata-Hari, de conseillère municipale de Paris pourfendeuse de lupanars en vieille femme rangée et mythomane. Le parcours complet et documenté.

Ami Hugo, je ne te remercie pas de m’avoir passé ce bouquin car j’avais dans l’idée de lire la biographie de Marthe Richard, mais ce «La fermeture» m’a presque convaincu que tout ce qui lui est consacré ne peut être que bien trop vague, contradictoire et passablement caviardé.

Quant à cette dame, je m’en tiendrai donc à simplement réfléchir sur une phrase de la page 224 :

En résumé, certains la prennent pour une femme admirable à l’âme enveloppée de noblesse et d’autres la tienne pour une fieffée salope, capables de toutes les infamies…


Voila, à moins que Padre Hugo arrive à nous trouver une dernière pépite cachée, je pense que nous venons de faire le tour de tout ce qu’a pu commettre l’ami Alphonse Boudard…

Je me suis régalé à chaque fois, merci à Boudarluche et à son aimable truchement Hugolpince.


Proxosénat, Frankreich 2015 !



Réfléchissez, un bon sénateur ne peut pas être pour la pénalisation du client...

lundi 26 mai 2014

La France d’Alphonse Boudard, Pierre Gillieth

Sa France à Boudarluche, c’est celle qu’il a vécue et qu’il a écrite dans ses bouquins. Son oeuvre étant quasiment autobiographique, c’est donc une tranche d’histoire, un beau morceau du XXe qu’on visite, style et jactance en plus ; toute une époque en noir et blanc...

Une autre époque, cependant, car il ne faut pas être dupe non plus, l’ami Boudard, mépriserait la majorité des gens qui l’aime maintenant. Cézig nous prendrait pour des gros nazes, des caves à deux tunes, de tristes turbinards de chez Panhard & Levassor, des fiotasses qui savent mêm’ plus comment faut causer à une gagneuse pour qu’elle aboule la fraîche sans barguigner, ‘tain ; des gros branleurs, quoi !

Mais tout cela n’est pas bien grave car qu’on aime ou pas l’univers Boudard, force est de constater que l’artiste possède une plume magique et ce livre en offre un dernier survol.

Et pour en finir avec Monsieur Alphonse, j’espère que Pierre Gillieth et Père Hugo ne penseront pas que je pousse l'outrecuidance un peu loin en translittérant ici "le questionnaire de Proust d’Alphonse".


Quel est, pour vous, le comble de la misère ?
Être pauvre et vieux.

Où aimeriez-vous vivre ?
N’importe où.

Votre idéal de bonheur terrestre ?
Je n’ai pas d’idéal.

Pour quelles fautes avez-vous le plus d’indulgence ?
Les miennes.

Quels sont les héros de roman que vous préférez ?
Filochard, Riboudingue et Croquignol.

Quel est votre personnage historique favori ?
Armand Fallières.

Vos héroïnes favorites dans la vie réelle ?
La Grosse Mimi, la Grande Catherine et la Petite Loulou.

Vos héroïnes dans la fiction ?
Bécassine, la Mère Michel et le Grand Meaulnes.

Votre peintre favori ?
Adolf Hitler.

Votre musicien favori ?
Louis-Ferdinand Céline.

Votre qualité préférée chez l’homme ?
La discrétion.

Votre qualité préférée chez la femme ?
Réponse passible des articles 282, 285, 287, 289, 290, 59 et 60 du Code Pénal.

Votre vertu préférée ?
La paresse.

Votre occupation préférée ?
Ne rien faire.

Qui auriez-vous aimé être ?
Louis XV dans le Parc aux Cerfs.

Le principal trait de votre caractère ?
Mauvais.

Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ?
Qu’il me fassent marrer.

Votre principal défaut ?
La Littérature.

Votre rêve de bonheur ?
Tenir un clandé.

Quel serait votre plus grand malheur ?
Aller voter.

Ce que vous voudriez être ?
Sans relations avec le percepteur.

La couleur que vous préférez ?
Le gros rouge et le petit blanc.

La fleur que vous aimez ?
La fleur de l’âge.

L’oiseau que vous préférez ?
Le chat.

Vos auteurs favoris en prose ?
Léo Hamon et le général Gamelin.

Vos poètes préférés ?
Landru, le docteur Petiot et Déroulède.

Vos héros dans la vie réelle ?
Les miens sont fatigués.

Vos héroïnes dans l’histoires ?
Marie Besnard, Brigitte Bardot et la Madelon.

Vos noms favoris ?
Bébert, Tatave, Gégène et Popol.

Ce que vous détestez par-dessus tout ?
Le poireau dans la soupe.

Caractères historiques que vous méprisez le plus ?
Une certaine idée de la France, etc.

Le fait militaire que vous admirez le plus ?
La drôle de guerre.

La réforme que vous admirez le plus ?
La n°2. Celle de mon livret militaire…

Le don de la nature que vous voudriez avoir ?
De me transformer en courant d’air au moment adéquat.

Comment aimeriez-vous mourir ?
De plaisir.

État présent de votre esprit ?
Disponible.

Votre devise ?
Pas vu pas pris.



Ah, putain de dieu, Boudard, tu vas me manquer !


© Boudarluche






Salut les potes...

mercredi 20 novembre 2013

Quels romans que nos crimes ! Alphonse Boudard

Allez, une petite lichette de boudarluche, on la mettra sur le compte de l’aéroclub de l’Oscar.


… Cette année, attribution du prix Nobel de “commisération” aux deux aérostiers Michou&Hugo. Si fait, et le jury de Stockholm ne s’y sera pas trompé, ces deux là sont à la gent des aviateurs brevetés ce qu’est le St Bernard au Rottweiler : des sauveteurs patentés, avec bonbonnes de rhum autour du cou et toutim !
Voient-ils un des leurs en proie à un malaise, non pas tant existentiel que déconstructeur, qu’ils surgissent dans le soleil. Les voila tous deux, plongeant sur le malheureux d’un même coup d’aile, distribuant le Boudard et le Charlie-Hebdo comme d’autres distribuent les bons conseils, les bénédictions ou les sucettes à la sortie des écoles. Deux êtres sotériologiques eschatologiquement parlant, si tu vois ce que je veux dire, farang-scolastique.
Encore merci les Bario Brothers ; ne changez rien !


Bon, ce Boudard, c’est quoi ?

Faut se berlurer cézigue Fonfonse maquillé en Fréderic Pottecher (j’ose espérer que c’est un blase qui te cause) ; le gazier s’est appuyé un siècle de “Détective” et de sordidos judiciaire ; tremblez les caves, Pierre-François Lacenaire, Casque d’Or, Le boucher de Hanovre, Gorguloff (l’assassin du président Doumer), Claude Buffet, (l’auto-stoppeur de la mort), L’abbé Guy Desnoyer, etc.
Quatorze “affaires” tout au long desquelles l’ami Fonfonse convoque une sacrée galerie de monstres qui défraya la chronique des XIXe et XXe siècles et dont les G.O., plus ou moins coupables, finirent très souvent coupés en deux, justement.
Le tout cisaillé à la façon Boudard. Les innombrables commentaires sont fins, insolents et instructifs. Le régal du mâtin, quoi... (en deux lettres, hommage à Laclos !)os 

Oh, et puis à la fin, un très très bel hommage à Pasolini dans “Le suicidé des contradictions”, c’est bien simple, j’ai une furieuse envie d’en savoir plus sur l’ami Pier Paolo Pasolini... surtout en tant qu’il est la matérialité discrète de chacun ; (Rick Blaine patented), ha, ha, ha… 

Merci Môssieur Alphonse, l’historiographe de nos crimes !



Le Schpountz



tout condamné aura la tête tranchée...

jeudi 1 mai 2014

La cerise, Alphonse Boudard

Un Boudard de la meilleure eau... Peut-être le meilleur.

Je me le réservais pour la finale car c’est un des rares de cézig que je ne suis pas obligearesse de restituer rapidos après lecture because il est à moi ; tu sais bien que mon Yoda ès boudarluche n’est autre que maître Hugo, et que je ne suis que son padawan impécunieux, et qu’en règle générale j’essaye de lui restituer les bouquins qu’il me passe, sinon y m'pète la gueule, c’est un violent…

Bon, en fait ce sera l’avant dernier du blot car figure toi que j’ai voulu finir chronologique. Ma Hugo-Némésis venant de me refourguer, après moultes recommandations savantes, Les trois mamans du petit Jésus, que c’est le der des der, le quasi posthume, que c’eût été commettre un péché d’en conserver un autre par devers moi, exétéra. J’enquillais donc fort chrétiennement sur cette La cerise et gardait bien au chaud (page 90) l’ultime petit Jésus de l’artiste. Quoique des fois facétieux, je sais cependant me tenir…

Alors, cette Cerise ?

J’avais raison et j’ai déjà averti les populations, pour mézig, c’est le meilleur... son deuxième ”roman” d’après la presque dernière de couv’ du Le Livre de Poche, affiché Prix Sainte-Beuve 1963 (je sais c’est une coquille car après consultation de la wiki-pythie, c’est 1961 qu’il fallait lire). Cela-dit, c’est vif… ethnologiquement à ras les pavetons des années cinquante de messieurs les z’hommes… quand ils sont au ballon, quand ils ont la cerise, qu’ils naviguent en pleine scaille.
Naturliche, c’est auto-biographique et tu t’escalades le parcours fatal qui amènera notre pote Boudarluche de cellote en cellote dans les ergastules de la République. Le pourquoi du comment, disons.
C’est pas la prose à monsieur tout le monde, c’est pour le moins anti-conventionnel, convenons-en, et ce serait surtout impossible à écrire cinquante ans après !

Après le kinographe, on sirotait des alcools dans un club… Je m’emmerdais alors à dépérir. Douce pénombre, trompette sangloteuse… ça me fout le noir à l’âme… le vague ! Je manque de toc pour aller me remuer le prosinard sur la piste… “Tu ne sais pas t’amuser, mon coeur.” Petite concession au slow, c’est pas fatiguant… bien obligé…
“ Tu danses bien quand tu veux, mon chéri…”
Je pensais que c’était préférable de faire carrément le julot… On passe relever ses compteurs… Quelques mandales, coups de pompe ! Plus de mon amour !... “Ta monnaie vite ! ton carbure salope, et retourne aux asperges, que je te revoies pas avant vingt sacs !” Simplicité, lignes pures… en maquerotage comme en Art, que ce soit net. Jadis j’aurais pu me lancer dans la carrière. Je n’avais pas vingt ans, ça se présentait comme des petits fours sur un plateau. A cette époque je préférais de Gaulle.
“ A quoi  tu penses mon coeur ? “

Nonobstant, ne va pas confondre la dive langue de l’ami Boudard avec quelques dégueulasses dieudonnésries plus contemporaines… rien à voir, malgré sa jactance, malgré ces ratons, ces youpes, ces gougnotes, ces pédés et ces prix de Diane aux asperges, il est suffisamment “humain” pour qu’on l’aime, qu’on le respecte ; c’est part à trois dans la cellote quand il n’y a qu’une clope à fumer ; anar sûrement, mais communiste aussi… il a une bonne mentalité finalement le Phonfonse… c’est pas un clébard. Un mec qui a du chou, incontestable…
Un récit syncopé entre l’extase d’un avant-le-gnouf et les langueurs incompressibles d’un pendant-le-gnouf; les heures qui filent en gambergerie, en galerie de personnages puisée dans les fins fonds des mystères de Paris du Grand Septon Eugène Sue et dans un Rocambole de Ponson de Terrail. La classe, quoi.

Y a pas à tortiller du prosinard, s’il faut lire un Boudard, c’est celui-ci, farang-finkielkrautien.

J’aime définitivement ce voyou anarcho-humaniste de Boudard et laisse-moi t’objurguer de me l’emprunter…

Mycobacterium tuberculosis




Je vous demande de respirer…

dimanche 5 mai 2013

L’Éducation d’Alphonse, Alphonse Boudard

Suite et fin des cinq romans qui forment Les vacances de la vie (ed. Omnibus, 1112 pages mon cadet). 

Mille pages de bonheur, merci Môssieur Boudard, et merci à Padre Hugo (dès lundi dans ton casier).


On s’en lasse pas de la glose à pépère, il a la poésie du prose chevillée au calbar, le gars Fonfonce, la plume méchamment fessière. C’est l’épistémologue de l’encaldosse ; séculière, à la hussarde ou crapuleuse. 

...
Je la borgnottais en chanfrein, en lousdoc, cette plantureuse... malgré tout, je me la serais bien égoïnée. Son artiste, il me paraissait si frêle, si transparent, qu'il devait pas, je me supposais, lui donner des secousses sismiques. Je m'aiguisais le chibre imaginatif... comment, que je lui aurais bourré, moi, son gros cul... en levrette... mon gourdin d'élite en batterie !
...

Ici, on entre en résonance avec toutes les jactances de Simonin, de Le Breton, de Dard ou de Audiar. La jaspine de Boudarluche c’est la langue française qui sort de ses gongs, qui déborde, qui chagrine les conventions, qui lancebroque sur l'académique. C’en est jubilatoire. C’est l’esprit de Rabelais qui se perpétue.
Déconne pas, farang déconcerté, c’était des Saints tous ces gaziers ; les écrivaillons mauvais genres de l’après guerre, du Paname des années cinquante - soixante, de ceux qui se souviennent encore de la mauvaiseté de Marthe Richard...
Des figures, ch’te dis ! 

Tu les as en tronche tous ces lascars. 
Rappelle-toi que les Granier-Deferre, Denys de la Patellière, Molinaro, Grangier and Company ne s’y sont pas trompés ! Ils nous ont déjà formaté  tout le scénar...
Essaie seulement, installe-toi et ouvre un de leur bouquin : tu as la voix d’André Pousse qui déroule le livre à ton oreille... des phrases infinies, peu virgulées, beaucoup de … (trois points) dans ta caboche...
Lino Ventura, Gabin, Blier, Lefèvre ou Biraud surgissent immédiatement...
Toute une époque... un monde, quoi.

Ai-je encore besoin de convaincre quiconque ?


Lis cette compil de Boudard... ose le nihilisme de la Porte de Choisy, ose désacraliser ton turbin de pue-la-sueur des usines Panhard-Levassor...
Donne-toi du bien, bordel !

André Pousse





Ch’te recommande de lever les pognes, mon gars...

lundi 1 octobre 2012

L’étrange Monsieur Joseph, Alphonse Boudard

On ne s’en lasse plus du Boudarpince... on l’a à la bonne cézigue, pis on a affuré un drôle de filon...
Ouais, tu es en passe de supposaresse, farangmuche, que je suis brusquement tombé en cavitude et que je ne peux plus triquer sans porter les harnais de Phonphonse sur les andosses, hein ? Que nenni ! Laisse glisser, je t’affranchis :

En fait, je suis devenu le jeune padawan d’un grand djedaï spécialisé dans la nébuleuse sidérale des Boudard, Audiar, Simonin et autres Le Breton. Chuis pris aux chevilles mon gars !
Son blase à l’autre subjugueur c’est Hugo de Paname, une gueule, une figure de l’aviation. Mais si, remets-le ; y bosse avec le Dabe des cockpits, “Michou des Jaurès” et sa copine Farida, la reine des Aurès.  Ils trimbalent toujours avec eux un jeune Coq, un ancien prisonnier fellaga qu’ils ont chopé dans le sud-algérien, au temps des grandes heures. Et puis, va comprendre, après que Mon Général ait mis fin aux  “zévènements”, le gazier s’était habitué, l’a plus voulu les lâcher à ses tortionnaires ; logé, blanchi, deux costards par an, y s’est plus senti prisonnier ; les trois autres, grands seigneurs, l’ont adopté, comme porte-flingue. Tu parles d’un quarté gagnant, toi !

Donc, et comme j’te disais, ce Hugo de paname, y m’a à la bonne, rapport à nos lectures communes et au fait qu’on a volé dans la même escadrille, il y a une dizaine d’années. Quoi qu’il en soit, ce mec est un possédé des bons mots, un iconoclaste académique (et vice-versa) qui me drive sévère sur le parcours du camarade Phonphonse ; y m’a à sa pogne l’ami Hugo.

Pour ce nouvel opus on va suivre le parcours assez singulier d’une figure du Paname de l’occupe, le roi de la magouille ferrugineuse et du marché noir : Monsieur Joseph.
Joseph Joanovici, un drôle de zigue ; juif, chiffonnier, milliardaire, pourvoyeur du IIIe Reich en métaux de récup, et cependant défenseur de la veuve et de l’orphelin à une époque où ce n’était pourtant pas la mode. Mi-collabo, mi-résistant et peut-être à la botte de Moscou, il a arrosé tout le monde Monsieur Joseph et ça, c’est jamais bon. De fait, ça va mal se passer pour lui à la libération : cellote en zonzon, déchéance nationale, jeté d’Israel quand il a voulu s’y réfugier, il finira misérablement.
Parcours totalement atypique pour ce curieux personnage planté par Boudard dans cet  Étrange Monsieur Joseph.



Je vous appelle à résister...

dimanche 30 mars 2014

Le banquet des Léopards, Alphonse Boudard

Il faut être juste dans la vie, savoir faire sa repentance ; ces derniers temps j’ai particulièrement dénigré un de mes meilleurs dealers es boudarlucherie, l’ami Hugo ; son dernier Guy Breton m’a laissé un arrière goût Louis-Philippard en bouche et je commençais à songer à tous les noms d’la terre quand j’évoquais cézig. Heureusement le trio qu’il compose avec Michou-bidou me laisse net un Charrlie-Hebdo par semaine ; ouais, que je t’affranchisse, ils sont trop énormes à eux deux pour ne parler que d’un duo si peu tant est qu’on les évoque simultanément, l’image la plus correcte qui surgisse est celle d’un trio, pour le moins, ces deux là, unitairement séparés font plus que deux dès qu’ils sont combinés, voila pourquoi nous parlerons désormais du trio Michou&Hugo.
Hors donc, la seconde moitié du trio sus-évoqué, Hugo, certainement vexé par les réflexions peu amènes que je laissais involontairement sourdre dans mes propos intempérés afférents à sa précédente livraison, s’acharna à redorer son blason. Pour ce faire il n’hésita pas à visiter son Aîné, J-L, pour subrepticement pillaver la bibliothèque de son Cicérone de grand Frérot. Il en revint la besace gravide de moultes merveilles qu’il s'apprête à me distiller au gré de ses humeurs transalpesques, le salop !

Quoi qu’il en soit, après ce Banquet des Léopards, par lui si précieusement refourgué (fait gaffe à l’objet mec, j’ai fait une razzia dans la bibliothèque du frangin, déconne pas avec le matos, faudra que je le restitue intact, j’ai promis !), force est de constater que je suis redevenu sa chose… m’enfin, leur chose, aux T. Brothers, car oui, cet énième tome de l’ami Phonfonse est purement archétypal. J’oserai presque dire le meilleur de son répertoire si je n’avais pas tant aimé les autres.
The Boudard über alles, en somme.
Ici, le lascar se lâche, explore les solutions de continuités qui se dessinent dans le Paname après-guerre du monde des marlous(1950), entre la cellote 206, deuxième étage, deuxième division… Fresnes les Rungis, et les agapes pétomanesques du banquet des Léopards.
Du Boudard à l’état pur… un des meilleurs ch’te dis ! Ne rate pas ça, malheureux !
Peut-on survivre sans connaître les tribulations du terrible Vulcanos ? ! Son chibre monstrueux, son œil envoûtant, sa faconde astrologique, ses énormes cacas ? !
Et l’Auguste, avec sa clope éternelle au coin du bec, l’imperturbable Pygmalion de La lanterne
Mais aussi l’aimable Karl, le tringleur fou de la fameuse celotte 206, etc;
Il ne peut pas cacher ses origines tudesques. De son passage chez les Das Reich, la division SS furieuse, il en a gardé moult tics. L’allure fauve…  cette brusquerie comme s’il allait à tout bout de champ défourailler à la mitraillette… au jugé… encaldoçaresse ce qui se présente. Son obsession… toute la journée il en débagoule… ce qu’il a tringlé, ce qu’il tringlera… enfiotera… crac ! Il mime ! Ach ! A l’Infirmerie annexe, d’où il m’est arrivé il y trois semaines, il s’en est donné, paraît-il, à bite que veux-tu ! Chambrée de vingt… vingt-cinq ! Dans le nombre il y a toujours, par-ci par-là, quelques amateurs de biroute en fion ! Deux trois tantouses plus ou moins en état de se faire régaler. Aux chiottards, il se les embourbait Karl… Ran ! Il me pantomime… Ran ! À la margarine il s’enduit son instrument comme Marlon Brando dans “Le tango ultime”. Il me lasse tout de même, à la longue, me pompe l’atmosphère, me bassine, me les gonfle avec ses Ran ! ses histoires sordides : Qu’il se faisait aussi un ancien combattant unijambiste ! La faim féroce qu’il a de tringler ! Je ressens moi aussi cette fringale mais je me contrôle les apparences ! Tout est là, les sauver toujours, l’édifice tient… tiendra peut-être.

Un grand merci à l’ami Jean-Louis, le grand frère, vulcanologue émérite.
Serviteur, mec…







osez, osez Joséphine...