Cher Padre Hugo,
Il fallait bien que je garde ton dernier Boudard pour aujourd’hui, car il y a 69 années érotiques, jour pour jour, le 13 avril 1946, cette voyoute de Marhe Richard faisait fermer tous les boxifs de France.
Avoue, ça valait bien d'être synchrone, de marquer le coup, non ?
Avoue, ça valait bien d'être synchrone, de marquer le coup, non ?
Sans compter qu’à ma grande stupéfaction, je l’ai trouvé excellente cette fermeture. Il nous a habitué à plus de déconnades l’ami Fonphonse depuis le temps, à des textes plus anarchiques, moins enquêteurs, car oui, il s’agit ici d’une véritable investigation sur le pourquoi du comment de la fermeture des maisons de tolérances.
Attention ! Te goure pas moussaillon, je ne suis pas en train de te dire qu’il s’agit là d’un sous-boudard, au contraire, il y a toujours la plume et la gouaille de l’animal boudarluche, cette jactance merveilleuse à la croisée du louchébem et du titi des faubourgs, mais en sus, il y a un véritable travail d’investigation, un plan, un but, ça frôle l’exercice journalistique ; Boudard s’est fait chier, il a compulsé, interviewé, remonter les pistes, qui toutes mènent à Marthe Richard.
Il commence par nous affranchir sur le fonctionnement des claques sous la IIIe ; avant la Grande guerre ; puis pendant ; puis après, les années folles, la remonte en Amérique du Sud, quand la fesse parisienne s’exportait en Argentine ; ensuite la deuxième guerre(™), les chentils zallemands venant s’encanailler dans les maisons de Luxe, le One Two Two, le Chabanais… Il nous raconte aussi les B.M.C.(Bordels Militaires de Campagne), et les pitoyables gourbis d’abattages dans lesquels des êtres humaines s’appuyaient soixante ou quatre vingts clilles par jours. Avant la pénicilline, après… Il nous dissèque le fonctionnement d’un claque, les mères maquerelles, les sous-maques, les pensionnaires…
Et tout cela mène à la sulfureuse Marthe Richard.
Là, conviens-en, farang-sénateur, il a mis le paquet. On la piste depuis ses débuts dans le métier, de michtonnage en espionnage, d’aviatrice en Mata-Hari, de conseillère municipale de Paris pourfendeuse de lupanars en vieille femme rangée et mythomane. Le parcours complet et documenté.
Ami Hugo, je ne te remercie pas de m’avoir passé ce bouquin car j’avais dans l’idée de lire la biographie de Marthe Richard, mais ce «La fermeture» m’a presque convaincu que tout ce qui lui est consacré ne peut être que bien trop vague, contradictoire et passablement caviardé.
Quant à cette dame, je m’en tiendrai donc à simplement réfléchir sur une phrase de la page 224 :
En résumé, certains la prennent pour une femme admirable à l’âme enveloppée de noblesse et d’autres la tienne pour une fieffée salope, capables de toutes les infamies…
Voila, à moins que Padre Hugo arrive à nous trouver une dernière pépite cachée, je pense que nous venons de faire le tour de tout ce qu’a pu commettre l’ami Alphonse Boudard…
Je me suis régalé à chaque fois, merci à Boudarluche et à son aimable truchement Hugolpince.
Proxosénat, Frankreich 2015 ! |
Réfléchissez, un bon sénateur ne peut pas être pour la pénalisation du client...