Fiouuu... que c’était bien. Passionnant. Impossible de décrocher d’une épopée pareille...
Qu’est-ce
que j’ai aimé cette biographie. Les quelques dernières qui me sont
passées sous les crocs décrivaient des monstres. Des monstres magnifiques, soit, mais
quels horribles salopards sanguinaires et paranoïaques. Que de millions
de morts !
Là, c’est l’inverse ; une sorte d’avant-goût de ce que pourrait être l’humanité d’ici quelques milliers d’années.
Hé,
les zélotes des religions du Livre, cherchez plus, vous l’avez eu votre
putain de messie, votre seconde avenue, votre parousie... et vous l’avez raté,
vous l’avez même combattu de toutes vos forces ; pauvres cons de farangs obscurantistes !
C’était Lui, Môssieur Mohandas Karamchand Gandhi, ok ? Il S’est
incarné, ce n’est pas seulement le nom d'un géant dans un livre d’histoire
ou dans un agrégat de données stocké dans un data-center de l’Iowa. Non,
c’était aussi et surtout un Homme. Un incroyable petit bonhomme qui plus
outre.
Respect, merde !
Pour ma part j’en parlerai dorénavant comme si j’évoquais le petit jésus, d’accord ? Un
extrémiste de la non-violence.
Un extrémisme qu’il faut pourtant “avaler” quand
on découvre ce qu’il écrivait au Führer en 39 et qui démarre par “Dear friend”...
Un
extrémisme que j’avale car quoi ? Il va au bout de sa logique, il n’a
pas d’ennemi... et si d’aventure il en avait, il les aimerait !
La clef de son succès ?
D’une part un concept totalement a-naturel : La non-violence au service de la désobéissance civile.
Et rappelle-toi que ça ne se résume pas à un prône sur la tolérance, tout le monde il est gentil,
ceci-cela. Ce n’est pas l’angélisme crétin de la victime consentante,
non, c’est l’inverse, c'est terriblement transgressif, ça a la saveur amère du kamikaze, du "sacrifice de
soi" d’une majorité pacifique mais intraitable, forte de son droit,
offrant à l’Agresseur sa poitrine dénudée de sorte que seule une
victoire à la Pyrrhus est envisageable ; puis cette pitoyable victoire
acquise, le méchant ne régnera plus que sur la cendre des justes...
c’est l’échec programmé de tout comportement agressif. Qu’est-ce que tu
peux contre çà : rien. C’est sensément plus efficace que l’équilibre de
la terreur à coup de mégatonnes nucléaires ; te dire si ça doit être
bien ! La non-violence érigée en arme de guerre, ça frôle l’oxymoron, çà
!
Et
d’autre part, pour que ce concept, aussi beau soit-il, ait eu ce succès
il lui fallait un catalyseur ; Gandhi. Il fallait l’exemplarité de sa
vie, il fallait cette indéniable propension à fédérer les humbles et les
humiliés par le biais d’une empathie quasi lévinassienne. Il était
comme eux, le dernier des humiliés, il a vécu comme les petites gens, ne
céda à aucunes facilités.
Toute
sa vie il a réussi à convaincre des milliers d’hommes, en Afrique du Sud, en Inde et par contamination dans le monde entier. Nombre
d’entre-eux trouvèrent (et trouvent encore) en lui l’avatar parfait, le
réceptacle de ce nouvel honneur qu’il leur révélait si simplement ; la
force de la conscience de soi et du pouvoir insoupçonné de l’inertie.
Hélas,
la tolérance à ce niveau là ne put qu’entrer en conflit avec la
compétition darwinienne qui préside au vivant, qu’insupporter le cerveau
reptilien des primaires, des animaux, des excités de toutes obédiences et déclencha
ainsi la haine irrépressible et meurtrière d'un Nathuram Vinyak Godse en l’occurrence.
Bang ! Bang ! ...
Gandhi ? Un homme et un peu plus...
Ceci-dit
et personne n’étant prophète en son pays, l’armée de l’air indienne des
années 2010 se tate la couille gauche pour savoir si elle achètera 123
Rafales au père Dassault. La non-violence à ses raisons que le conflit Indo-Pakistanais ignore.
Je vous demande, peut-il le faire ? ...
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