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samedi 7 mai 2016

Pour la Science, Mai 2016, N° 463

Ce mois-ci, le dossier principal de PLS : Le GPS de notre cerveau.

C’est lumineux, on comprend plein de choses sur la façon qu’ont les mammifères (entre-autres) de fabriquer une carte mentale qui reflète la géométrie spatiale où ils se trouvent. Hé, les mammifères c’est nous… les rats. Il y a trois façons de se déplacer dans le monde du vivant ; soit tu suis une odeur ou un stimuli quelconque et tu fais parti de la gent des Caenorhabditis elegansW, par exemple ; soit tu es doté d’un GPS interne et tu peux alors revendiquer un certain voisinage de pensée avec apis mellifera, si tu veux ; ou alors tu proclames haut et fort ton appartenance à l’échelon supérieur du mamiferiat : rattus rattus, disons, et là tu sais actualiser des cartes Michelin neuroniques.
Bon, ok, mais comment ça se passe ?
En fait, notre cerveau fabrique et apprend en permanence une carte topologique de notre environnement de façon à nous situer dans le temps et dans l’espace. Quatre sortes de cellules (cellules de grille; cellules de lieu, cellules de vitesse et cellules de direction de la tête) interviennent dans le système d’orientation, et deux organes (l’hippocampe et le cortex entorhinal) entrent en jeux dans cette bio-appli de géolocalisation et ce, sans smartphone ni GPS ! Non, juste quelques viscères, de la chimie et d’infimes différences de potentiel électrique. Après apprentissage et stockage d’une série de “cartes”, et avec ces quelques grammes de graisse blanche ultra-spécialisée, les mammifères de base, les rats, se déplacent allègrement dans tous les labyrinthes qu’on leur présente. S’invente alors dans leur cerveau ratimorphe un système de navigation couplé à la mémoire qui associe des souvenirs aux lieux visités. C’est la magie de la viande et des glandes qui ont subi les millions d’années de l’Évolution (et le scalpel de l’homo-sapiens-experimentis, en l’occurrence).
J'espère nonobstant que tu sais que toi aussi tu possèdes un hippocampe et un cortex entorhinal, farang-du-vieux-campeur.
Hippocampe : de hippo, “cheval” en novlangue de l’Éducation Nationale, et campe, pour “campe”... C’est donc un viscère qui a la forme d’un cheval qui campe (je rappelle aux étourdis qui décideraient d’aller camper avec un cheval, qu’il faut insister auprès de ce dernier pour qu’il dorme avec la tête dans la canadienne et non dehors… Oui, ça pisse hippoment un cheval, le soir au campement… ok, je sors --->) et où, accessoirement, se fabriquent nos souvenirs ; notre expérience, en somme.
C’est ainsi que dans leurs errances quotidiennes, les femmes sont invariablement déviées vers le tiroir où on planque le chocolat, pendant que les maris, se mélangeant les pinceaux dans leurs cartes d’orientation, font très souventes fois un détour par l’appartement de leur(s) maîtresse(s) avant de regagner le foyer conjugal. Que cet hippocampe nous rend la vie amère et compliquée !
Cortex entorhinal :
- Comment, tu ne préfères pas savoir ?
Dommage, tu rates la façon dont sont liés les … hein ? Tu liras toi-même ? Bon, bon…

Sinon, et dans le dossier de la métaphysique cosmologique (page 36), un excellent article sur les multiples visages de la Matière Noire.
Tu vas y apprendre que la matière par nous observable, et donc par nous observée (riez pas vous autres, les rats en font parti), la matière baryonique en fait, n’est qu’un modeste pourcentage (4,9%) de toute la matière de l’Univers. Oui, tout le reste, à l’exception des neutrinos qu’éventuellement on détecte moyennant de lourds investissements (IceCube, ANTARES expérience, etc.), tout le reste, disais-je, est composé de matière inférée… (inférée ? c’est de la science, ça ?) opaque à tout nos détecteurs et en flagrante opposition à l’esprit cartésien qui devrait animer nos savantes investigations. Oui, il faut maintenant “inférer” que la majeure partie de l’Univers reste hors de notre portée ! ???
Attends, je te pourcente le truc.
L’Univers® est saucissonné comm’ça :
- 4,9% pour la matière baryonique, ce que tu peux agripper, zieuter, renifler, manger, baiser, voler, sucer, etc.
- 26,8% de matière noire. Bon, on va pas s’attarder sur la matière noire, disons que c’est la nuit et qu’on y voit mal. D'ailleurs, la matière noire n’est non pas tant noire que transparente.
- 68,3% d’Énergie sombre… Là, c’est mystère et boule de gomme  !  On suppose que… Faudrait que ça soit comm’ci… Ça expliquerait que certains trucs se passent comm'ça… Les milieux informés s'autorisent à penser que… 
Et ça me fait rudement mal aux miches, ‘tain ! Tout ça commence à furieusement ressembler aux Équants de Ptolémée ou à l’harmonie des sphères de l’ami Pythagore, non ? Peut-être est-il temps de changer de paradigme ?
Quoi qu’il en soit, amis «Géo Trouvetou», faut arrêter de nous rendre fous, de nous embrouiller, matière noire ou pas, faut vous sortir les budgets d'où vous voulez, et trouver les moyens de nous expliquer ce bordel de façon sinon cartésienne - on a compris, vous ne pourrez pas - du moins de manière rationnelle ! Sinon tout ce merdier continuera à ressembler à de la marmelade métaphysique, et ça tu peux pas testMOZINOR.

Autrement, tu apprendras comment la jeune Annie Lannuzel, professeure de neurologie au CHU de Pointe-à-Pitre mène son enquête sur les traces du virus Zika ; tu vas aussi en savoir un peu plus sur une nouvelle régularité dans la suite des nombres premiers ; ou encore sur la pertinence de l’intervalle entre les internoeuds d’un bambou (force de flexion, etc.) ; et même comment l’olivine se déforme sous l’effet d’une force de cisaillement…

Toutes ces choses si vulgairement baryoniques et pourtant si passionnantes !

Bef, encore une fois que du bon dans ce PLS.
Merci les zamis !






Un photon sombre peut-il couler à la vitesse de la lumière ? ...



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