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dimanche 21 juillet 2013

Petit traité de l’abandon, Alexandre Jollien

Quel ami formidable cet Alexandre.

J’aime sa simplicité et ses inquiétudes.
J’aime son discours courageux et désinhibé, son érudition, sa profonde humanité... il m’émeut ce con ! En fait je sais très bien qu’Alex n’est pas un con, c’est pour cela que je l’appelle un con.
J’aime ses pharmacopées distillées par petites bouffées intelligentes.
J’adore son côté lévinassien, cette détermination dans la bienveillance.

Comment ne pas aimer cet ami dans le bien ? Hein ? Ils ne sont pas si nombreux à allumer une petite lumière au sein de nos solitudes corticales. Lui a trouvé l’interrupteur.

Cependant et si j’osais cher Alexandre, j’ajouterais :


Je comprends moins ton incertitude sur dieu car de deux choses l’une, ou le barbu céleste exisse et le fumet de tes prières monte chatouiller ces divines narines, ou il n’exisse pas et quand tu pries depuis le fond du fond, dans la béatitude de ton coeur, ben tu pries l’homme que tu es, celui que tu nommes Frère Âne ; c’est du self care en somme... et pourquoi pas ! Tu illustres même mon propos dans le chapitre “La foi et la prière” par la phrase de St Augustin :
“Ne t’en va pas au-dehors, rentre en toi-même ; au coeur de la créature habite la vérité.”

Perso, j’opte plutôt pour l’aception mémétique de cette curieuse fantaisie qu’est le “sentiment du divin” et des religions qui l’incarnent, c’est de la génétique culturelle, ni plus, ni moins.

Plus simplement, chuis pas mûre pour la zénitude qui a l’heur de te seoir, j’ai encore besoin de gigoter vainement, de m’épuiser en combats abracadantestes,  j’ai toujours l’envie de fabriquer, d’avoir l’illusion d’avancer et de briser ce putain de mur qui barre l’horizon, bien que je ne sois pas dupe du changement de perspectives qui s’opère au cours d’une vie d’homme ; l’horizontal se mue en vertical et seul un impact mortel nous attend en bas...
Je ne veux pas m'asseoir, je ne veux pas m’abandonner... j’ai trop peur qu’une flopée d’oiseaux noirs me cache le ciel bleu, tant qu’il est bleu...

Quoi qu’il en soit, merci pour cette admirable leçon de positivisme sinon radical, du moins convaincu. À lire absolument et c’est pour tout public.


Je t’aime Alex, tu es mon ami bien que je n’oublie pas qu’Alex n’est pas mon ami ; c’est pour cela que je l’appelle mon ami...

Laurel & Hardy- Way out West



- Dis-moi, Hardy... cet Alex, finalement, c’est notre ami ou pas ?

- Pffff, des fois, tu me fatigues, Laurel...

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