Aubrey-Maturin, t. 11
Avec ce tome peut être un peu moins maritime que les autres, l’ami O’Brian trempe sa plume dans l’encrier des grands romans anglais du dix-neuvième siècle : du grand art.
Rappelle-toi, farang-anglican, qu’il ne va pas être à la fête l’ami Aubrey dans cet opus.
Pour commencer, et alors qu’il est encore mouillé devant Bridgetown avec l’escadre des Caraïbes, il reçoit la visite de Samuel Panda, un étrange jeune homme, noir et papiste (!!!), qui s’avère être le fils qu’il fit à la gente Sally Mputa alors qu’il était jeune monsieur à bord de La Resolution. Ensuite, il sera requis en tant que membre du tribunal de la cour martiale en charge de faire pendre une poignée de mutins de la Royal Navy retrouvée à bord du Norfolk dans l’épisode précédent. Pas Glop, pas glop...
Te parlerai-je de la chasse échevelée mais infructueuse qu’il mena peu après entre les Açores et Brest sur les talons du corsaire Français le Spartam ? Évoquerons-nous sont atterrissage fort impétueux en plein milieu de la flotte du blocus de Brest ? Faut-il encore préciser que c’était certainement le dernier voyage de la Surprise ? Dois-je réellement te faire la somme de toutes les avanies qui l’attendent à terre, domaine où hélas il n’est guère à l’aise ?
Te dirai-je, Ô ignominie des ignominies, qu’il finira en homme brisé, au pilori de la Bourse Royale de la City de Londres ?
Puis-je, en toute conscience, te dévoiler qu’il sera chassé de la Navy comme le dernier des hooligans ?
Non, je ne ferai rien de la sorte, sache simplement que l’ami Jack n’a plus la baraka et qu’il va pédaler dans une béchamel infernale durant tout cet épisode, et que c’est rien de le dire votre honneur !
S’il était encore besoin de le préciser, souviens-toi que Patrick O’Brian a découpé le personnage romanesque de Jack Aubrey sur le gabarit d’un homme ayant réellement existé, Lord Thomas Cochrane, à qui il arriva, et pour des motifs semblables, l’iniquité de visiter les geôles de Marshalsea, de passer une heure au pilori et d’être renvoyé de la Royal Navy comme le dernier des patriçounets.
Avec ce tome peut être un peu moins maritime que les autres, l’ami O’Brian trempe sa plume dans l’encrier des grands romans anglais du dix-neuvième siècle : du grand art.
Je vous demande de ne pas me jeter la pierre...
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