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mardi 16 juin 2015

Les Frères Karamazov, Fédor Dostoïevski

On sait tous que si à cinquante balais t’as pas lu Dostoïevski, t’as raté ta vie... tu peux te jeter à Garonne, ça fera chier personne !

Tu parles si j’étais tranquille quand la Grande me demanda de lui passer “Les Frères Karamazov”…
Cherche, cherche, cherche, dans les mètres linéaires de la bibli… 
Nib ! 
Nada ! 
Pas de Frères Machinazov à l’horizon, ‘tain ! 
Là, un doute me saisit, je n’aurais jamais lu les Frères Karamazov ?  J’ai heureusement retrouvé les énormes «Crimes et châtiments» du grand homme, et, vue la couche de poussière, ils attendaient que quelqu’un les rouvrent depuis vingt piges, minimum. Je lui ai immédiatement proposé de commencer par «Crimes et Châtiments», tu penses bien, mais ce n’était pas ça qu’elle voulait, la gueuse ! Elle n’en démordait pas, c’était “Les Frères Karamazov” ou elle ne répondait plus de rien quant à l’utilisation intempérée de ma carte bleu. Hélas, et je le sais depuis longtemps déjà, je vis sous la botte d’une clique d’Hittler femelles, et ça n’a pas coupé, ma pusillanimité, tant parentale qu'existentielle ou plus trivialement ontologique, si tu préfères, m’a immédiatement commandé la conduite à tenir. Ni une, ni deux, j’ai affuré cette énorme chose par le biais d’une entreprise, peu recommandable tant éthiquement que fiscalement, je te l’accorde, mais qui a le soin d’être efficace, et à la suite de quoi je me suis tapé la semaine en mode “slave paléo-soviétique”... et sans respirer !

Pfiouuuu…

Je confirme que ce bouquin est giganteste, phénoménal… the polar absolu !
Ouais, on ne t’avait peut-être pas prévenu, farang désenchanté-du-monde, mais tu auras ici à te confronter à une véritable Hercule-Poirotade de premier ordre : lequel des trois (ou quatre) frères Karamazov a tué et volé le vieux ?
Ok, j’ai rapidement réussi à me convaincre (à peine quelques centaines de pages) que Dmitri était un coupable trop idéal et que ce n’était peut être pas lui, malgré les apparences, qui avait fumé le dabe ; les deux (ou trois) autres frérots peuvent être candidats ; mais peut-être me trompé-je ? …
T’inquiète, je te laisse découvrir le fin mot de ce mystère par toi-même, il faudra juste que tu persévères jusqu’à la page 717 pour avoir le nom du véritable coupable… ah, ha, ah… et encore tu seras loin du dénouement car la tension culminera au moment du procès, qui s’étale de la page 757 à la page 868 !

Quoi qu’il en soit, il s’agit bien là d’une formidable peinture de “l’intime” slave des années 1880, d’une fresque sur les hommes et la profondeur de leurs turpitudes existentielles, qui laisse lentement apparaître la puissance des courants, tant moraux, religieux que philosophiques, qui traversent et modèlent en profondeur ces gens et cette société. 
Immersion totale dans les maladies mentales - et des avanies qui en découlent - de la famille Karamazov...

Bien sûr, et avant d’en terminer, il faut remercier les acteurs principaux de ce polar-monde.

Le père :
Fédor Pavlovitch Karamazov

Les fils :
Dmitri Fèdorovitch (Mitia),
Ivan Fèdorovitch,
Alexis Fèdorovitch (Aliocha),

Pavel Smerdiakov.

Les autres :
Le vieux Grigori Vassilievitch,
Catherine Ivanovna,
Agrafena Alexandrovna Svietlova (Grouchenka),
Le Staretz Zossima,
Le petit Ilioucha,
Etc.

Un des plus beaux «classique» qui me soit passé entre les pognes.
À lire lentement pour ne rien en perdre, mais à lire absolument !


Eviva España...



Brochette à la Karamazov...

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