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mercredi 26 décembre 2012

Le Corbillard de Jules, Alphonse Boudarpince

Troisième épisode des vacances de la vie.

Phonphonse réussit à éviter le pire à la fin de Bleubite. Exit Gaspard et le pitaine Herlier. Zont rendu leur extrait de naissance ces deux vaches, ces nuisibles !
Non, là cézig il escorte le cercueil de son pote Jules (éviscéré à la surprenante par une mine teutonne) dans une traversée improbable de la France en plein désoccupation. Périple assez surréaliste à travers la campagne livrée aux purges vengeresses et au marché noir débridé.
Là on en croise de la crapule made-in-libération, du revirement de toque instantané, de la vocation soudaine au maquisara épurateur.
L’occas pour notre marlou parisien de quitter les F.F.P de Fabien. L’en a class de la dialectouille Stalinienne notre titi du faubourg, de la résurrection de Thorez ou des phrasibuleries à la Duclos.

Le verbe toujours putassier mais la philo de la vie en contrepoint, à chaque page... un pur délice à consommer au moindre couvre-feu.

Comm' d’hab, cette petite perle :
(pour la situasse, il s’agit de son instructeur qui tante une approche inattendue...)

- Je ne te dérange pas, camarade ?
Lui aussi, il s’y est mis au tutoyage, au camarade. Pourtant, moi, je ne suis pas inscrit au Parti, je ne devrais pas y avoir droit. Mais il suppose, pour le moins, sympathisant puisque je suis dans une unité F.F.P... presque acquis, néophyte... que je vais, à ma démobilisation, courir pour m’inscrire aux bonnes adresses du P.C., prendre ma carte. Je suis encore bien pomme, encore bleubite, je le vois pas venir sur le vrai terrain...  J’envisage pas qu’il voudrait bien, en définitive, me sucer la poire, se pelotonner dans mes draps, m’offrir son trou de balle à égoïner. Je le trouve simplement collant, ce zèbre, trop loukoum, trop suave. Je n’imagine pas, à ce moment-là, qu’un communiste comme lui, fiévreux, débordant de prosélytisme, puisse en même temps en refiler à pleine jaquette. Je suis farci d’idées toutes construites, reçues, incontrôlées. On passe une vie entière à se débarrasser des clichetons, des icônes, de tous les grigris. On avance qu’en débroussaillant, en se déplumant peu à peu... hélas, au propre comme au figuré.

...


Elkabbach ! Je vous demande de vous taire...

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