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vendredi 30 novembre 2012

François Mauriac, Contre son camp, tome 11

On le comprend tout de suite, le bonhomme n’est pas Nietzchéen. Mais, fidèle à sa nature, il est capable de commisération. Je te l’accorde, ce sont ses béatitudes à lui. 
Ne pas oublier cependant qu’il a eu des hésitations suspectes, ce brave homme ; écrivain célèbre, incontournable plumitif du Figaro et académicien, il évitera de justesse le piège de la très Maurrassienne Action Française
Presque Pétainiste au moment des grandes heures.
Heureusement il va refréner tous ces vilains tropismes assez rapidement et garder un silence circonspect avant de finalement basculer du côté de Mon Général. Ouf !
Et, malgré la navrante tentation du goupillon et du képi, ce qui le sauvera à cet homme c’est qu’il n’est  pas antisémite et il tolère mal l’injustice que sa classe fait peser sur la Nation. Il ne supporte pas les requins de la finance et ça l'amène assez souvent à écrire contre son camp. Il a une éthique et, quoi qu’on en pense, ça reste un honnête homme de droite, finalement...

Mais non, farang bolchevisse, tous les gens de droite ne sont pas les crapules que tu supposes, non, il y a des simulateurs dans le tas, des qui font semblant. Mais alors, me demanderas-tu, pourquoi sont-ils si méchants ?
Parce que c’est dans leur nature mon enfant, ils n’y peuvent rien, ils sont câblés comme ça à la naissance.

J’déconne, bien sûr... 
Mais ceci dit, je comprends mieux pourquoi le Figaro me file des encombrements gastriques.
Déjà que le proprio actuel, le fils Bloch, en digne successeur de l’horrible Gaston Calmette, appert comme un garçon insupportablement vulgaire, alors ce n’est pas avec la fervente et très catholique plume de Mauriac que pourra passer mon indigestion.





Je vous demande de vous abonner...








jeudi 29 novembre 2012

1848, Le printemps des peuples, tome 10

ll y a donc trois nobles années à retenir du 19ème : 1830 (les trois Glorieuses), 1848 (2ème République), et 1871 (la Commune).

Là c’est 1848, le printemps des peuples, enfin, si par printemps on parle de révolte ; curieux comme ça rappelle des trucs qui passaient à la téloch l’année dernière, non ? Le printemps est décidément une belle saison.

Bon, résumons:
Italie, Autriche-Hongrie, Pologne, Allemagne, France, ça pète dans tous les coins.

Toute cette effervescence aura des destins mitigés, l'Internationale Impérialiste des Salopards va remettre l’Europe et tout ce petit monde de rêveurs excités sous l'étouffoir, t’inquiète, faudra encore un siècle (et plus, la Pologne par exemple) et des fleuves de sang pour commencer à y voir plus clair, côté “Liberté, Égalité, Fraternité” je veux dire.
D’accord, en 48, le proto-prolo sera un peu moins baisé qu’en 1830, mais va y avoir des lendemains qui déchantent.  
Les quarante-huitards, qui sont-ils ? Qui en sont les plus nobles plumes ?  
Ben, farang parisien, tu en connais : Ledru-Rollin, Blanqui, Louis Blanc ne sont pas que des boulevards ou des stations de métro, ils ont écrit, combattu, ferraillé... et tous ceux-là aussi : Georges Sand, Eugénie Niboyet, Mérimée, Cabet, Leroux, Victor Hugo, etc.
Le printemps 1848 n’était en fait que la chambre d’échos des nombreux printemps révolutionnaires qui vont suivre... et m’est avis que ce n’est pas terminé.

Hé, pour une mise à jour plus pointue, tu fais comme moi, tu te rends chez ton libraire favori et tu débourses 5,90€... Bordèle !




Je vous demande de vous Allons-zenfants-de-la-patrier...

mercredi 28 novembre 2012

Et la lumière fut, Jacques Lusseyran

Ouh là là, comment parler de ce livre ?
D’abord, laisse-moi te donner mon sentiment sur la littérature en général et sur ce livre en particulier: un livre c’est comme une bouteille de pinard; il y a les vins de garde, il y a les vins de pisse et il y a le reste, le vinaigre, quoi. 
Ici, c’est un livre de garde.
C’est le genre de texte qui continue à me turlupiner longtemps après que j’ai refermé le bouquin. Je n’arrive toujours pas à décrocher tant le Jacques Lusseyran est solaire ; ça fait deux jours qu’il m’ éblouit sézigue, il y a encore plein de phosphènes colorés qui me taquinent la scissure calcarine (ouais, stupide pharang, tu ne pensais tout de même pas que ce sont tes yeux qui fabriquent les phosphènes, hein ? … ! … ? Ok, laisse tomber).
Tout ça c’est la faute à Darwin et à Jean-Claude Ameisen ! 
Avec sa manie des exemples polétiques et métaphysiques, à l’autre Pygmalion de JiCé, v’là-ti pos que je m’invente des TD, des obligations : Pascal Quignard, T. S. Eliot, et maintenant Lusseyran...  putain, et tout ça pour oublier la dichotomie formidable du moment : Copé ou Fillon ?  

Pouf, pouf...

Le Jaco est un aveugle illuminé, pas moins.
Toute la première partie du bouquin, l’enfance de Jacques, n’est qu’un long fleuve de lumière et de joie. Bien sûr, il y a l”accident, quand il a huit ans, qui le rend aveugle. Mais cette obscurité forcée, cette cécité du dehors va lui faire découvrir la lumière qui est en lui, la lumière du dedans, la vision aveugle. Le sentiment que Dieu est lumière. Ouais, il a gagné sa rédemption à la classique ; petit jésus et tout le tremblement. J’avoue, ça m’a été un peu pénible, au début, mais pour un aveugle tu as la prévenance d’un adulte pour un enfant ou d’un boy-scout pour une petite vieille, t’as des indulgences, ou du moins une sorte de condescendance crétine très judéo-chrétienne, qui te pousse au cul et, pour être parfaitement honnête, j’avoue avoir surmonté les cents premières pages grâce à la petite musique de la voix de Jean-Claude Ameisen qui tournicotait dans mon oreille, si bien qu’on eût dit qu’il lisait par dessus mon épaule. (Drôle d’impression, par ailleurs)

En revanche, dès la deuxième partie, la petite musique a cessé ; je n’en avais plus besoin, figure-toi.  Le lycéen devenant résistant a commencé à forcer mon respèt.
Le jeune homme se jette dans l’action “naturellement”. Il crée DF (Défense de la France), qui deviendra France-Soir à la libération ; sa vie s’emballe, il y a une sorte de compression temporelle. La sève de la jeunesse, la guerre, l’occupation, et le combat : quand le journalisme devient le combat, et inversement. C’est un mec du calibre d'un Albert Camus ou d'un Régis Messac.

Et puis, et puis, il y a la troisième partie...

Oh putain, c’est dantesque ! C’est atroce comme Les jours de notre mort  ou Si c’est un homme.
Un salopard (Elio) trahi le réseau ; Buchenwald en approche rapide... On est en 43, il va falloir survivre jusqu’en 45. Je te laisse te renseigner toi-même... Brrr.

Voilà, quand l’histoire d’un petit aveugle intra-lucide devient l’Histoire des Zommes.

Un livre de "garde", ch'te dis !




Je vous demande d'aller vous faire fiat-luxer..

dimanche 25 novembre 2012

Vision Aveugle, Peter Watts

Hé, hé, hé...(jubilatoire)
T’as vu le coup ? On l’a ! On le tient. Faut plus le lâcher ce mec ! J’allais dire ce petit jeune. Merde, il est aussi vieux que moi ! Des fois, wiki, c’est pénible, trop précis...
Et dire que je le ratais depuis presque quatre ans ! Mais je m’en remettrai, t’inquiète farang priapique, le principal c’est d’être sûr que c’est un bon le Peter ; un très bon.
La relève est là, Danny peut retourner aux champignons... dans la forêt pluviale de la “République Libre du Texas”.

[Déviation égocentrée incontournable pour cause de travaux...]

Bluffé mézigue. Hé, rappelle-toi qu’il m’en faut, chuis peta-gravide de décennies de SF, sans  forfanterie superfétatoire, aucune. Sans dec, le Peter Watts m’a perforé la carte rétinotopique, putain ! Chuis aveugle maintenant. (J’rigole, hein ? on rigol’ pas ? ok, ok...)
Hum...
Tout ce qu’il décrit c’est ce qu’on voit défiler tous les mois dans les Pour la Science, La Recherche et l’Automate Intelligent, au rayon neurosciences. Bien sûr, ça vieillira, mais ici et maintenant, c’est très pointu. Encore une fois, ça donne des perspectives, ça t’oblige à re-feuilleter à côté, à wikipédier, et là, tu découvres une branche de la recherche en pleine expansion ;  la technologie de la cervelle, quoi. C’est fascinant et ça va sûrement nuire à la légitimité d'un paquet de pseudo-sciences à base de “psy”. Freud va voler en éclats, kamaraden. On va peut-être pouvoir se faire rembourser de tous nos péchés kapitaux, va savoir...
En fait, sur fond de Kepler-opéra on a peut-être une idée de ce qui nous attend dans le siècle prochain. Peu importe le motif, la nature de l’estraterreste invasif (Rorschach en l'occurrence), on est d’abord frappé par la plastique cérébrale des humains envoyés au devant de l'alien. Du Capitaine vampire Sarasti, génétiquement ressuscité du pléiocène, à l’homme hémi-objectif Siri Keeton (le narrateur) en passant par le Gang (ensemble fragmentalisé de personnalités multiples colocataires du même morceau de viande), on traite ici de neurologie plus qu’électro-chimique, ça tourne au quantique, ça va devenir compliqué dans un futur proche, compliqué mais excitant.

[Fin des travaux, vous pouvez respirer...]

Tu vois, je vais même oser comparer ce que tisse Peter Watts avec les neuro-sciences à ce qu’a fait William Gibson avec l’informatique au début des années quatre vingts ; cyber-punk vs cyber-gestalt, quoi.

Pour ce qui est lié au thème et à l'organisationnel, à la dynamique du bouquin, P. Watts met la barre très haut : il y a du Rama d’Arthur C. Clarke, du Dantec de Grande Jonction (tu ne comprends absolument rien dès le début), un gros morceau du Titan de John Varley et, je l’ai déjà dit, la vista d’un Gibson dans Neuromencien. Que du beau monde, hein ?

Avec ce roman le Peter se hisse d’emblée au niveau des plus grands du genre ; chapeau l’artiste, et merci pour ces quarante-huit heures de bonheur.

Ah oui, farangus-interrompus, s’il te fallait ne lire qu’un seul bouquin de hard science-fiction présentement, c’est c’ui-ci !







Je vous demande de me prêter la gorge...

mercredi 21 novembre 2012

Tous les matins du monde, Pascal Quignard

Monsieur de Sainte Colombe a deux filles et une viole. Bien. Ils vivent quasi-reclus dans une vieille maison au bord de la Bièvre.
Monsieur est un virtuose de son instrument et l’apprend à ces deux filles, Madeleine et Toinette. C’est un puriste, il est habité par sa musique, surtout depuis que sa défunte épouse le visite lorsqu’il joue et, étant légèrement misanthrope, il refuse de se produire devant le roi ou les sottes gens. Cependant, un jeune gourgandin, Marin Marais, est provisoirement accepté auprès du Maître. Pour ce qui est de la musique, ce jeune homme n’est pas à la hauteur des espérances du vieil homme, par contre, pour ce qui est de séduire les donzelles, il va y parvenir rapidement. Bien sûr, comme tous les bons salops, il se cassera la queue entre les jambes dès que Madeleine sera en cloque. Les années vont passer, la fille se pendra et le jeune salopiaud deviendra musicien à la cour. Tenaillé par le remords (?) et surtout pour apprendre les morceaux que le maître n’a pas voulu lui
enseigner autrefois, il continuera à venir écouter le vieux musicien en cachette.
Monsieur de Sainte Colombe finira par l’initier. Rideau final.


Une histoire simple,
belle, triste et janséniste sur la pureté, la compromission et la mort ; une réflexion sur l’art : à quoi et à qui sert-il ? 
...
D'accord, j'admets avoir été un peu sécos, là, mais t'as déjà vu le film et faut aller manger...

Sache nonobstant, que tous les matins du monde sont sans retour (XXVI).




Je vous demande de ne pas pisser dans ma viole...

La terre vaine et autres poèmes, T. S. Eliot

Depuis le temps qu’il fallait le faire !
Quand on lit assez régulièrement, un peu de tout, on ne peut éviter les références à T. S. Eliot.
Tiens, par exemple, l’inspecteur Chen de l’excellent Qiu Xiaolong en est un parfait zélateur ; et Jean-Claude Ameisen n’arrête pas de le citer ; et si peu qu’il y ait un intervenant anglo-saxon sur France Culture, il y a Joyce et Eliot qui atterrissent invariablement dans la soupe. Ça devenait irritant, à force.
Bon, j’ai déjà gratté mon vieux cuir sur Ulysse... (hein ? Quoi ? 31 ? Mais non, faranga anesthésia, pas celui-là ! Hein ? non plus, pas le grec. Non, je te parle de celui de Joyce. Sois à ce qu’on te dit, bordèle!)  Ouais, il fallait donc que T. S. Eliot me taquinât le cortex visuel. Va pour La terre vaine !

Ok, j’ai compris. Déjà, on ne dit pas Eliot ceci-celà, non, on dit Mister Té-Esse-Eliot ! On n’oublie pas les majuscules et on ôte son galurin, mec. On respète !
Pouf, pouf...

La terre vaine.

Voila comment je vois le truc : Môssieur Té-Esse-Eliot
a construit un long  polème, très beau, très sombre, très post-Grande-Guerre, bardé de références (merci pour les notes, sinon ce n’est même pas la peine d’essayer) ; très noir et très romantique, quoi. Et puis, quand il a eu fini son fragile ouvrage tout empreint de grâce aérienne, tout en nuances oblongues et vitrées, et avant qu’oncque n’y posât la souillure d’une pupille, il a chopper un gros marteau et a franchement fracassé tout l’édifice. Bordel !
Maintenant, faut se démerder avec les débris ! Faut bien se défractaliser la comprenette, faut faire du macro avec de l'infinitésimal... et vice versa.
On parcourt ce texte comme
on reconstruit un puzzle, en sautant d’un tesson à l’autre, d’une couleur à l’autre, en naviguant d’éclat en éclat. Ça pique dehors et ça pique dedans, c’est blanc comme des os dans la terre noire, c’est lisse comme la porcelaine d’une tasse de thé, c’est creux comme un homme et ça flippe devant la mort ; c’est humain... mais ça laisse un arrière goût de bondieuserie, ça fouette un peu trop de la roupane pour moi. Ça teinte mon plaisir, ce tropisme sur les couleurs de Marie ; le blanc et le bleu m'emmerdent.

Je parlais des notes, ne ris pas, innocent  : t’as plutôt intérêt à relire le polème après les avoir scrupuleusement consultées lors de la première passe, tu verras, ça s'emboîte mieux après.

Ouais, bon, ce n’était pas facile mais on trouve un tas de fragments qui peuvent te laisser sur le cul :
...
Oserai-je
Déranger l’univers ?
Une minute donne le temps
De décisions et de repentirs qu’une autre minute renverse.
...
The love song of J. Alfred Prufrock


Voila, quoi ! Une lecture exigeante.



Joyce

Je vous demande de ne pas vous gourer d’Ulysse, merde...

mardi 20 novembre 2012

Nouvelles chroniques de San Francisco (t. 2), Armistead Maupin

Retour au 28 Barbary Lane pour le deuxième opus des chroniques de San Francisco.

C’était bien avec le numéro un, c’est mieux avec cette suite. Là, les personnages sont tous installés, ceux qui devaient mourir sont morts ou vont mourir (ce salop de Beauchamp arrête de faire chier le monde), les jumeaux sino-californiens profitent correctement dans le ventre de DeDe, les amours perdues et retrouvées se croisent et se décroisent sans souci des genres ou des transgressions. Michael retrouve Jon (mais perd ses jambes), Mona renoue avec ses origines, et Burke, le nouveau petit camarade de Mary Anne découvrira les causes de sa phobie des roses et de son amnésie.


Et surtout, surtout, il y a ce grand moment épistolaire - grave et poignant - qu’est la réponse de Michael à ses parents (lettre à maman). C’est carrément Rousseauiste ; une merveille d’éloquence, de sensibilité et de tolérance qui te feront monter la larme à l’oeil, homo-farangus.


Brèfe, c’était un pur délice et en plusse j'ai découvert que la transsubstantiation confine à l'anthropophagie !

Céline est notre amie.




Je vous demande  de faire tourner le pétard...

dimanche 18 novembre 2012

Les conquérants, Larry Niven


Huit nouvelles de Larry Niven.

Connais-tu Larry Niven, farangis-ignorantis ?
C‘est l’homme de l’Anneaux-Monde, La poussière dans l’oeil de Dieux, Protecteur, etc.

Catalogué à juste titre - et il n’y a rien d’ignominieux là dedans -  comme auteur de Hard-SF, dans la lignée des Heinlein,  Asimov et autres Arthur C. Clarke.

Avec ce recueil, on choppe les premiers textes de Larry Niven, publiés entre 64 et 68.
Quand les mecs de cette écurie-là écrivaient, dans les années 50-60, ils se projetaient dans un futur situé dans les années 90-2000... Alors bien sûr, ça prête à sourire, maintenant, c’est très daté, on est en plein boum militaro-technologique - guerre froide oblige - et les hardeux nous imaginaient aller au boulot en hélicoptère atomique ou partir en vacances sur Vénus.

Ouais, ça a terriblement vieilli et on peut se cantonner à la série de l’Anneau-Monde (quatre livres) si on tient à lire ou relire sézigue.




Je demande aux homo-farango de ne pas foutre le bordel dans le système solaire...

samedi 17 novembre 2012

La nuit, le jour et toutes les autres nuits, Michel Audiard

Une nouvelle Hugolade.
Merci pour cette tranche de lucidité corrosive.
Si t’as jamais cru qu’Audiard était un rigolo, ben tu t’es mis le fingueure dans le noeilleux. Là, dans le crépuscule de la cinquantaine, il convoque tous ses vieux démons, se délivre de toutes ses rancoeurs, s'exorcise ; il s’écorche à pleines pages.
Et c’est de l’Audiard supérieur ; un Audiard acide, désabusé et délicieux, un vinaigre exquis...
On sait tous qu’il a été un dialoguiste extraordinaire, hélas piètre réalisateur (on lui pardonne), mais là, c’est un véritable écrivain. Un bon. Un qui fait vibrer. 
Il y a du Boudard, du Simonin, de la misanthropie et c'est presque aussi bon que du Céline. C'est extra.

Atche con, je t’en balance une lichouille, à la régalade :


Les femmes qui me causent au restaurant ou au lit, comme ça arrive un peu des fois, de moins en moins, parce que ça ne m’excite plus beaucoup, me font souvent la remarque : “ Tu as l’air ailleurs.” Elles se demandent où. Je suis dans mes petits cimetières de la périphérie à compter et recompter mes morts, à faire des totaux, à me demander ce que je fous là, à cette table ou à ce plumard, à bouffer des belons ou à brouter une femme de lettres, des choses qui feraient tellement plaisir à d’autres, par exemple à de jeunes poètes ou à des travailleurs immigrés. J’ai rien de spécial contre les travailleurs immigrés, ils ne sont ni plus répugnants ni plus glaireux que les autres. Je cite les travailleurs immigrés pour être désagréable, c’est tout. Comme il m’arrive de dire : les ratons, les négros, les youpins. Exprès. J’ajoute parfois qu’ils sentent mauvais. Je dis de plus en plus de choses blessantes pour faire chier les gens. Personne ne vaut rien !   
...

C'est très, très politiquement incorrect, comme dans la vraie vie.


Bravo l'artiste.




Je vous demande de vous tontonflinguer...

Starfish, Peter Watts

Merci...
Enfin un nouveau p’tit gars de la SF qui émerge... Un canadien en plusse. M’fin canadien américain, mais bon.

Oh putain, que c’était bien ! Pis c’est une trilogie, c’est suivi par “Rifteurs” et “Behemoth”. Encore un petit salopiot qui va me coûter une fortune... Vision Aveugle (hors série des Rifters, 2009) est déjà en approche rapide (mais retardataire). Une petite merveille d’après mon cher Cafard Cosmique... Ça me troue d’avoir quatre ans de retard ! Comment ai-je pu vivre ?

Voila, c’est ça que je veux. Lecture techno-facile, prenante et pointue, mais avec une touche de philo ; lecture autistique assurée, détente absolue... mais des perspectives.

Bravo Peter.

Bien, nous sommes dans un avenir assez proche, en plein Pacifique (300 km de la côte ouest du L’Am ), amarrés à la dorsale de Juan de Fuca. Monstres des profondeurs, centrales géothermiques, humains (?) modifiés pour vivre à quatre mille mètres sous l'eau et un final eschatologique sur une base isotopique 238U...  BLOUM !
'tention les dents.
Nonobstant, j’ai été bien contente d’apprendre que la "conscience de soi" est un phénomène quantique, m’enfin, c’est plus exactement un diagramme d'interférences quantiques qui se propagent à l’intérieur des microtubes protéiniques des neurones. Putain, ça calme !
...
[ passage en mode polémique superfétatoire... ]

Cela dit, je comprends mal qu’il faille attendre presque dix ans pour avoir ses bouquins en français.
Encore une fois, qu’est-ce que vous faisez les éditeurs francaouis?  Vous n’avez pas assez de traducteurs? Ok, ok, chuis dur, je sais que vous en chiez, les grosium de la Culture de masse, les marchands de Brown, de Musso et autres Levy, et puis je suis bien placée pour savoir que ces salops de Zoteurs sont des grosses fiottes ivres de caprices dispendieux ; on ne peut pas s’y fier et, comme le suggérait récemment l’un d’entre eux, le mieux ce serait de s’en passer, des Zoteurs.
De toutes les façons, sachez qu’Auto-writer v4.0 va facilement les remplacer avant vingt ans, pis Auto-Reader v3.2, release 5, pourra lire à ma place, farangged-unplugged.
Bon, ça me fera des économies, mais je vais l’avoir à la caille, rappelle-toi !
Mais brèfe.

[ fin du mode polémique superfétatoire... ]

Peter Watts, puis-je être ton ami ?





Je vous demande de vous procurer un bonnet... rouge.


lundi 12 novembre 2012

Léon Blum, La force d'espérer

Opus nummer neun de la série du Monde.

Encore un rebelle ; pas le moindre et sûrement un des plus actifs et efficaces, après Jaurès.

Un républicain. Toujours les mêmes combats : émancipation des femmes, éducation, défense indéfectible des faibles, antifasciste, anitbochevisse... et puis quoi,  c’est l’homme de 36, merde ! le Front Populaire, bordel ! La semaine de 40 heures, les congés payés, etc.

Un homme de raison et une vie de combat ; jugé, condamné et expédié chez les Teutons par les séides du Reich qui siégeaient à Vichy pendant les grandes heures.

Un putain de vrai socialo... même s’il a été pote avec Mon Général.

Léon, je t’aime !

Aude Chamouard est notre amie.


Pierrot...

Je vous demande de vous rendre compte qu’en plus Blum était juif ! On était bien obligé...

dimanche 11 novembre 2012

L’Essence de l’art, Iain M. Banks

Ah ! Une petite parenthèse d’exo-humanité avec cette Essence de l’art.

Peut-être ne le sais-tu pas, farang innocent, mais Iain Menzies Banks est notre ami Écossais depuis longtemps déjà. Qu’est-ce qu’on l’aime ce mec ; as-tu déjà connu des vaisseaux spatiaux intelligents qui s’appelleraient :
Mauvais Caractère,
Rien Qu’Un Peu Tordu,
Je Croyais Qu’Il Était Avec Toi,
Monstre De L’Espace,
Suite D’Explications Improbables,
La Grosse Bébête Qui Monte,
Ne Parle Jamais Aux Étrangers,
Ce Sera Fini Pour Noël,
Pourtant Ça Avait Marché L’autre Fois,
Etc. ?

Voilà les énergumènes qui traînent dans la civilisation galactique de la Culture.
J’ai encore la nostalgie du VSG (Véhicules Systèmes Généraux) de classe Plaque  “Service Couchettes” dans l'excellent Excession (1998 in french).

La Culture...

La Culture c’est l’Empire, la civilisation pan-galactique dominante, très Soft-Power, voire anarchiste ; liberté absolue pour tous les adhérents, où le moindre frigidaire est aussi malin que toi, souvent plus. Je ne te parle pas des Mentaux qui orchestrent tout ce bazar, ni des moyens "militaires" gigantestes déployés, et...  et, pour contenir tout cela, une branche bien particulière : Circonstances Spéciales. Les barbouzes, quoi. Les coups tordus, la realpolitik appliquée par le biais de la section Contact.

Curieusement, ce bouquin est son seul recueil de nouvelles (il y en a huit), et la majorité de ce qui est écrit là trouve sa place dans la série.
(J’ai cependant un peu peur que ça sente les fonds de tiroir cette affaire...)

Pour ta propre kultura, voici ce qu’il ne faut absolument pas rater de cette épopée totalement dingue :

Une forme de guerre
L’homme des jeux
L’usage des armes
Excession
Inversion
Le sens du vent
Trames
L’essence de l’art
Les enfers virtuels

Te voila prévenu, tes prochaines grandes vacances sont occupées, pis tu vas voir qu’il n’est pas avare de son talent le scottish, il nous pond des gros Robert Laffont en majorité ; bien épais.


Bon, maintenant, on attend la suite mon grand. 



Je vous demande de soutenir le XV du chardon...