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mardi 30 octobre 2012

Georges Clémenceau, La liberté à tout prix, Les Rebelles 7

Clémenceau ?... 
Le Tigre (à cause des brigades éponymes), la statue des Champs-Elysées (j'ai vu des pigeons y chier dessus) et le porte-avions (on se souvient de la pathétique saga de la coque Q-790 à travers les sept mers) ; voilà, triste farang, ce qu’évoquait le “père la victoire” pour la feignasse inculte que je suis. Quelle misère.

Donc, encore une fois, merci à Jean-Noël Jeanneney et, en l’occurence, à Sylvie Brodziak pour cette remise à l’heure.

Georges est un homme d’action et, à l’instar d’un Jean Jaurès, un homme politique de gauche au sens noble du terme. Il sera aussi médecin des pauvres, journaliste (et quelle plume), député,  ministre de l’intérieur, président du conseil, anticlérical convaincu et intraitable, anticolonialiste, duelliste, dreyfusard, contre la peine de mort, etc.
Son combat : la liberté à tout prix et la justice pour tous. Ses discours seront ciselés et farouches ; toujours il défendra les humbles, les sans-grades, les petits contre l’iniquité des bourgeois, des curés et des grossium.
De gauche, oui, mais à cette nuance près : la lutte des classes n’est pas dans son registre, au contraire, c’est un radical, un pragmatique, il tentera toujours de les réconcilier... les classes.

Cependant, il y a ce qu’il a écrit, et il y a ce que je lis dans wiki... c’était pas le copain de la CGT en 1907 !

Tout cela m’a bien appâté, il faut vite trouver une biographie pour en savoir plusse.




Je vous demande d’aller vous faire désamianter...

lundi 29 octobre 2012

Voyageurs, Neal Asher

Bon bouquin de SF, divertissant ; ce Neal Asher est un crac du genre, presque un Baxter.
C’est le troisième qui me glisse entre les pognes : L’Écorcheur, Drone et maintenant Voyageurs...
Cela dit, il n’y a pas bousculade pour le traduire en français ; que trois livres ? Et les onze autres, c’est moi qui vais le faire, hum ? Allez, les traducteurs, les éditeurs, encore un petit effort ; faites votre boulot.

Nous voilà embarqués dans un voyage spatio-temporel. Spatio car on se balade dans tout le système solaire et temporel car on va de plus (+) quelques milliers à moins (-) quelques centaines de millions d’années. Ouais, si tu ne te fais pas incinérer dans l’avenir quand Pig-city se prend un pélot atomique, tu risques très certainement de finir dans le ventre d’un T-Rex de la fin du crétacé. A l’instar des dinosaures, les hommes du futur sont une bande de sales cons dangereux et affamés.
Mais Polly la petite pute droguée et Tack le tueur du futur vont avoir un voyage mouvementé et l’homme ultime Cowl (le méchant) et sa bête-tor devraient se méfier...

Ouais, Neal Asher est toujours notre ami.



Je vous demande de me souhaiter un bon appétit...

dimanche 28 octobre 2012

À la trace, Deon Meyer

Bon, voilà, maintenant faut attendre la suite ; huitième et dernier Deon Meyer.
J’espère qu’il ne va pas faire comme les autres, faire sa feignasse et nous distiller laborieusement un bouquin tous les deux ans... Là, ch’erai obligé d’en dire du mal !
Mais non, farangos craignos, Deonny c’est pas une tafiolle, va être vaillant, bon garçon et cracher ses deux volumes par an... hum, disons un, alors. Je fais un rêve, je le vois Deonny, au milieu du veld, une cabane en tôle ondulée écrasée par la chaleur, il est agrippé à sa vieille Underwood, un paquet de Lucky (sans filtre) et une tasse ébréchée pleine de... (qu’est-ce qu’ils boivent comme poison, les ivrognes afrikaners ?). Bref, je le vois vaillant ce garçon, il sue, il tape à la machine à écrire, il est sale, en nage, torse nu, la bedaine débordant sur un vieux caleçon auréolé de tâches douteuses. Dehors, dans le veld cramé, un vieux coyote répond à une méduse... heu... bref, Deonny il ne nous décevra pas...
Pis c’est notre ami, n’oublions pas.
Pis il est de 58, ça compte çà, mon Jaco.

Pour le coup, il nous a fait un trois z'en-un, l’ami Deonny, il prend de l’avance disons ; c’est un gros 700 pages, hein? 
On y retrouve ce bon Lemmer dans un trafic de rhinos, on reprend du collier avec Mat Joubert qui récidive en “privé”, et quelques nouveaux venus dont Milla n’est pas la moindre. Trois séquences principales qui se mêlent dans un lacis fou et hyper-réaliste :
Des groupuscules islamistes, des cargaisons mystérieuses et extravagantes (!!!), des femmes fatales, des rhinocéros malades, des gangs, des diams, des barbouzes, de la dope, des gros flingues et des cadavres exquis... et toujours l’Afrique du sud actuelle en substrat nourricier.

A lui tout seul, ce mec est en train de nous pondre l’historiographie de l’Afrique du sud “moderne”.

Bravo et merci, môssieur Deon Meyer.




 Nein, Nein, Nein !
Je vous demande de ne pas lire ce Meyer, ce chien du mossad...

mardi 23 octobre 2012

Contre l’argent Fou, Les Rebelles 6

Dans ce numéro on enfonce le clou.

Toujours la même antienne, toujours les même maux. La folie du profit dénoncée par les plus grands : Hugo, Marx, Balzac, Vallès, Zola, Péguy, Blum...
 
Celà dit, tu me permettras un petit cocorico, farang capitaliste, je suis très fier du curé rouge Jacques Roux et de son "Manifeste des enragés", prononcé devant la Convention (1793).

Le mal est identifié, l’ennemi désigné : L’argent fou, l’argent roi.
...
LE CHIFFONNIER: - Les pauvres sont responsables de leur pauvreté. Qu’ils en subissent les conséquences. Mais pas les riches de leur richesse !
...
La Folle de Chaillot (1943) Jean Giraudoux

Quoi dire de plus, si ce n’est tenter de s’en moquer : on n’est est pas sorti d’la berge
.






 

Salauds de pauvres ! ....

dimanche 21 octobre 2012

D'autres vies que la mienne, Emmanuel Carrère

Oh, Manu, tu es fou ?  Tu veux me tuer ? ! Mais de quel monde parallèle sors-tu ? Non, sans dec, d’où tu viens mon grand ?
Un véritable professeur Barnard ! Y m’a fait une opération à coeur ouvert avec son “D’autres vies que la mienne”.

Ce livre te déchiquette les entrailles, te laboure les neurones et piétine ton petit coeur ; faut le lire d’une seule traite sinon tu ne le finiras pas, t’auras trop peur de le rouvrir le lendemain.

Bon, déjà la mort de la petite fille, d’entrée, ça calme bien et je t’épargne les détails, mais ce n’est pas tout. Plus tard tu vas agoniser des poumons avec Juliette... et jusqu’au bout, dans les interstices. Comme si tu y étais ! J’ai tellement peur de mourir comme çà que j’ai presque décidé d’arrêter de fumer, merde !
Maman, j’veux pas mourir...

Et cependant ( l’est fort Manu ), au milieu de tout ce noir, de cette terreur, il jette une lumière éblouissante, il arrive à susciter une jubilation salvatrice quand il développe sur plusieurs dizaines de pages la vie de ces deux “petits juges” à l’étique irréprochable, ces deux êtres merveilleusement moraux, opiniâtres, courageux et constants dans le mano à mano qui les oppose aux “grosses structures financières” du système et dont la principale préoccupation est de capturer des milliers de pauvres bougres dans la spirale du surendettement.
Ces deux là sont indéniablement du bon côté et il faut être vraiment con pour ne pas en convenir... Pour moi, c'est le cœur du livre.

Farang chafouin, tu ne m’ôteras cependant pas de l’esprit que le Manu c’est un malin ; notre bonhomme s’économise de payer (en liquide ) une belle limousine teutonne à son psy !
Lui, sa quiétude et sa rédemption, il se le gagne à la force du Mac(intoch) en se glissant dans la peau des fracassés de la vie, des estra-terrestes et, plus généralement dans le visage lévinassien des “autres” ; c’est sa psychanalyse à lui qu’il a, en propre et personnellement. L’a oublié d’être con...

Qu’est-ce que je l’aime, mon ami Manu.


Je demande à Monsieur Carrère de payer ce qu'il nous doit...

mercredi 17 octobre 2012

Jean Jaurès, Justice d’abord ! Gilles Candar

Cinquième opus de la série du Monde, “Les Rebelles”.

Celui-là, on l’appelle pas Jeannot (pas tout de suite), on dit Monsieur Jaurès, et on ôte son galurin.

Merci, merci, et encore merci pour cette compilation des discours de Monsieur Jaurès.

C’est, comme d’habitude, extrêmement bien fait ; un court texte d’introduction, qui cadre les dates, les occurrences, les personnages ; on est installé dans le contexte.
Puis le texte, le discours, l’article de presse : limpide, pertinent, juste et vrai.

Des textes d’une force et d’une actualité sidérante.
Bordel de merde, cent vingts ans après nous gésissons toujours dans les mêmes problématiques de corruption, de prébende, de concussion, de surenchères populistes et insalubres, d’objurgations indignées venant des bancs de droite (nous sommes très souvent à l’assemblée), de ricanements ou de chahuts puérils. PÔvre République... Et toujours la ligne claire de Monsieur Jaurès, exemplaire et inébranlable d’humanité :

(en vrac)
République et socialisme (discours phare),
L’affaire Dreyfus, l’affaire Durand (la voix de la raison),
Le scandale de Panamas,
La peine de mort,
L’émancipation des peuples colonisés (... je vous le demande : de quel droit prenons-nous le Maroc ? Où sont nos titres ?),
Pas vous ou pas ça ! (philippique dévastatrice contre Aristide Brian, l’ami compromis de la première heure),
Liberté des enseignants,
Etc.

... A toi le soin, dans toutes les bonnes librairies.

Pfff... Quel Soleil du Mékong ! Ce Monsieur Jaurès est éblouissant, à lire avec des lunettes de soleil pour les sensibilités de droite ; l’aimait pas bien les puérilités jésuistiques.

Quand je pense que l’autre hongrois à talonnettes c’est permis de l’utiliser... ça me tue !


L’ami Jeannot est notre maître.   





Je vous demande de croire que je suis l'héritier de Jean Jaurès, ah, ah, ah...

Mort d’une héroïne rouge, Qiu Xiaolong

Et voila, farangis amabilis, tu l’avais pressenti , nous avions adoré “Les courants fourbes du lac Tai”, mais ce n’était pas le début de la série. Nous revenons donc ici aux racines du mal.
C’est son premier (2000) à l’ami Qiu Xiaolong, et il en connaît un rayon sur la Chine, le camarade. C’est fantastique... ça donne les mêmes sensations qu’à la lecture d’un premier Kourkov ou d’un Murakami ; on pénètre un univers totalement étranger, des tranches de vies très contemporaines mais géopolitiquement décalées. Rien de farfelu pourtant, que du concret, un polar polétique de la meilleure eau dans la Chine des années 90... un miel dévastateur et noctiphage.
...
La Chine, donc... L’élan inspiré par Deng Xiaoping commence à faire ces effets ; nous sommes un an après les événements de La place Tian'anmen, et l'inspecteur principal Chen Cao va passer cinq cents pages sur le fils du rasoir, dans une enquête désespérément empreinte de justice poétique au milieu du marigot politique post-communiste... Les ECS (Enfants de Cadre Supérieurs) sont à la manœuvre. Ces petits salops profiteurs se pensent tout permis, forts du prestige et de la position sociale de leurs aînés, tout permis, disais-je, y compris l’assassinat d’une jeune femme imprudente et amoureuse.
Cependant rassure-toi, l'inspecteur principal Chen est un homme “moral”, il est tenace et bien que jeune ce n’est pas le premier venu. Avec l’aide de son collègue Yu Guangming, de Peiqin, la femme de Yu, de Lu “le chinois d’outre-mer" et de bien d’autres “amis”, il va réussir à confondre la crapule assassine malgré la mauvaiseté toute communiste de Zhang Zhiqiang, le commissaire politique.

Une très intéressante photographie des us&coutumes du Shanghai d’il y a vingt ans.


Oui, je l’affirme, l'inspecteur principal Chen Cao est définitivement au nombre de nos amis.



Camarades, je vous demande de vous ultra-libéraliser...

samedi 13 octobre 2012

Chroniques de San Francisco, Armistead Maupin


Encore un Ave de bonheur qui vient de me filer entre les doigts dans le chapelet de mes lectures (j’espère que tu te souviens qu’il faut dix Ave pour un Pater et un Credo sur la croix... bref).  
Merci à Sainte Céline pour ce premier épisode, fou, romanesque et philistin. Finalement cette petite tribu du 28 Barbary Lane est bien émouvante. Il faut voir cela comme la description d’un espace psychologique distinctement humain ; une expérience fondatrice des années 70. La  substantifique moelle de la beatnik generation... à San Francisco, et dont les échos ont résonné dans toutes les capitales occidentales jusque dans les années 80.
Rappelle-toi, farang conventionnel, que tu vas en découvrir un brin sur la retraite de conscientisation, le repositionnement par thérapie féministe bioénergétique, sur l’herbologie et le volley-ball transcendantal... et c’est juste une mise en bouche !
Vraiment, Céline, tu as fait circuler un souffle de jeunesse sur nos rouages karmiques et nos vieux cuirs érodés.
Cependant faut pas nous laisser comm’ça dans cette post bellum story : nous voulons la suite ! Tu as promis...

Quoi qu’il advienne, Mary-Ann Singleton, Anna Madrigal, Mona Ramsey, Michael (Mouse ), Brian, D'orothea, Jon Fielding, et même Deedee et Beauchamp sont devenus nos amis. On les aime...





Je vous demande de retrouver la clef de cette putain de maison bleu...

mercredi 10 octobre 2012

Les anarchistes, Ni Dieu ni maître ! Sylvain Boulouque

Tout d’abord, laisse moi te présenter mes excuses, stupide farang, pour t’avoir traité de “pauvre bouse des steppes iphoniques” dans mon commentaire précédant. Je ne le pensais pas, hein ? En fait je t’aime sale con, mais ça fait du bien de sembler s’adresser à plus crétin que soi... Ché dis bas gué z’est udile, ché dis gué ça zoulage... Allez, on n’en parle plus et cesse de chialer, ton maudit iphone est à la poubelle de toutes façons !

Bien, Number Vier pour cette saga des rebelles.

Nonobstant, je ne vais pas non plus te faire l’apologétique de Anars, j’ai passé l'âge, chuis bien trop embourgeoisé, mais c’est de loin le meilleur de la série. Là on révise vraiment ses classiques (les jeunes amatrices de Culture Gé sont obligées de mettre le nez dedans).

Sans dec, que du beau monde dans cet opus :

Proudhon ( la propriété c’est le vol) ; Bakounine, mon favori ( si Dieu existe, il faut l’abolir) ; Déjacque (A bas les chefs !) ; l’excellente Louise Michel (Vive la Commune !) ; Emile Pouget et son insurpassable “Le Père Peinard” ; le ô combien légitime credo de l’émancipation féminine avec Emma Goldman (çà, ça va plaire à Nelly); Voline (le fascisme rouge), et plus proche de nous : Léo Ferré ou Bérurier noir ; et tant d'autres...
Bref, que des merveilles indispensables et qu’il faut lire, relire, rabâcher, marteler, inculquer et relire encore ; inlassablement... 
6€ chez ton marchand de tabac (ou sur mon bureau).
Comment, tu ne vas pas chez les marchands de tabac ? Tu ne fumes pas ? ! Oh putain ! Farang, farang... qu’est-ce que je vais faire de toi ? 



Bakounine

Si Dieu est, l'homme est esclave, or l'homme peut et doit être libre donc Dieu n'existe pas...

mardi 9 octobre 2012

Churchill, François Bédarida

Hé oui, pauvre bouse des steppes iphoniques, me voilà à faire le panégyrique d’un Tory éminent !

- On aura donc tout subi, penses-tu ex abrupto.

- Oui mais entention, pourrais-je te rétorquer, Winnie ce n’était pas que le vieux monsieur au Panama avec un Havane comac au coin du bec que l’on voit faire le “V” de la victoire sur de vieux clichés en noir et blanc. 
Non, Le Bulldog était déjà un vieux clébard teigneux bien avant le début du siècle (ne soit pas con, je parle de l’autre). Il sévissait déjà à l’ère Victorienne, une vraie gueule d’Empire cézigue ; campagnes d’Inde, d’Afrique du Sud (guerre des Boers), sans parler de la Grande Guerre et de la mémorable branlée des Dardanelles (le turc est fourbe, ô combien !). 
Bref, c’était un bibard de soixante-cinq ballets quand l’Adolfe c’est mis à déconner et à vouloir accaparer les jouets de ses “bédits gamaraden”...

Bon, je cesse de te bourrer le mou, ce bouquin s'achète dans toutes les librairies & bureaux de tabac, c’est une série du Nouvel Obs, presque 10 balles.

A vous le soin, Monsieur Babbington... (ben, devine, grosse tête... O Brian, ça te revient ?)

Quoi qu’il en soit, et s’il y a un truc à retenir, c’est :

We shall fight in France. We shall fight on the seas and oceans. We shall fight with growing confidence and growing strength in the air. We shall defend our Island, whatever the cost may be. We shall fight on the beaches. We shall fight on the landing grounds. We shall fight in the fields, and in the streets, we shall fight in the hills. We shall never surrender!



Je vous demande de croire que ça me fait chier de le dire, mais Britannia rules the waves...

lundi 8 octobre 2012

Quinzinzinzili, Régis Messac.

Préliminaire fumeux et superfétatoire (mais obligatoire, et ouais) :

Indécrottable farang, quand je te dis qu’on a toujours besoin d’un plus “ancien” que soi, d’une figure sinon tutélaire, du moins paternelle qui veille sur ton éducation, d’un noble et sage géant sur les épaules duquel tu peux voir plus loin, ailleurs. Moi, j’ai ma Lumière du Mékong, mon Pygmalion, mon Patriçounet Doré. C’est le mien... que personne ne s’approche de Lui ou je sors les flingues et j’estermine, j’dératise !
Il m’a fait l’honneur d’une petite visitation, hier. L’était avec Maman, la Noble Patriçounette (que Le Grand Babu la tienne en Sa Sainte Garde!) et Il déposa en mon humble logis (d’un geste forcément cérémoniel) la merveille dont il est question présentement : Quinzinzinzili.

- Lis cela, fils, et tu éviteras, peut-être, mon légitime courroux, tonitrua-t-il subrepticement (on se demande comment Il fait).

- Heu... crus-je bon d’aporiquement laisser échapper. (ha, ha, ha...)

- Comment ?... tu rétorques, tu argumentes, tu es en proie au verbiage ?... insignifiant vermisseau ! éructa-t-il  gracieusement ( L’est fort, hein ? Essaie seulement d'éructer gracieusement, tu m’en diras des nouvelles).
Cependant, l'accorte Patriçounette, judicieusement sise dans une tangente vive (anti-sorte d’angle mort, disons) et qui connaît son Larron Oxymoresque, qui sent bien qu’on ne s’en sortira pas si je le prends de front, à L’Autre Septicémie Égocentrique, me mimait toutes sortes de postures de soumission, par devers notre Auguste Tourmenteur, bien sûr ; dans son dos, quoi.

J’obtempérais complaisamment, effectuais les diverses génuflexions prescrites par le credo du Necronomicon Asymptotique et crachais rituellement sur les quatre coins de mon bureau...
La Bestia Eschatologica se calma et reprit visage rubicon et Jourdainien ; nous pûmes poursuivre l’apéro, sereinement, comme il se doit...
L’est pas commode Le Vieux Sulpicien, mais bien serviable quand on sait le prendre.
Evohé, Aum, Amen...


C’est quoi, alors, Quinzinzinzili ? C’est un titre, çà ? C’est sûrement un bouquin pour les mômes, serais-tu tenté de penser en bon jocrisse incontinent que tu es. Gros nase, est-ce que “Sa majesté des mouches” ou “l’Enfant” de Vallès sont pour les miochards, hum ? (à ce propos, ne zappe pas l'excellente préface ; Eric Dussert a pris le bien meilleur exemple de "Poil de carotte" en l’occurrence).

Bon, ceci dit, ce livre reste la meilleure contre-utopie post-apocalyptique jamais écrite en français (1935 !), un roman eschatologique d‘un désespoir et d’une acidité absolue.
La fin et la renaissance de l’humanité pour le pire. Une poignée de mômes dans le rôle des derniers humains sous le regard indiffèrent du dernier des adultes. Une sorte de “Malville” d’un pessimisme et d’une lucidité noire, mais noire ! 
Une pluie noire :
...
Et puis, la pluie va venir. Je la vois, je l’entends tomber dès l’automne et changer tout en boue. Et la boue reviendra poussière, et la poussière boue, pendant bien des hivers, pendant bien des étés. Et puis l’océan viendra peut-être à son tour ensevelir ce cadavre, l’envelopper du linceul  de ses sédiments. Et la mer capricieuse  se retirera, laissant le soleil et les vents tamiser à nouveau ces cendres, dune inféconde, appelée elle-même à s’éparpiller, à disparaître. Alors, sur le sol égal, le soleil immobile éclairera dans la plaine le sable solitaire et brûlant. Plus rien, plus de trace...


Ah, putain, Régis (qui es in caelis) m' a tuer...
Oui, Régis Messac est notre maître.
Oui, Régis Messac doit être lu et relu.
Oui, on s'en occupe.... J'en vois plein sur l'@m@zon 2.0, hé, hé...

Hein ?

Oui, je sais, faut y aller cool sur l'amazon...
Oui, je sais, y a le foncier qui est tombé...


Pfff...



Le pape qui crie, Bacon, ceci-cela.

Pater noster, quinzinzinzili
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua
sicut in caelo et in terra...

Et caetara.












samedi 6 octobre 2012

Les courants fourbes du lac Tai, Qiu Xiaolong

Cette chinoiserie est tellement parfaite que c’en est presque Britannique!
Pouf, pouf...

Le décor :
La Chine. Maintenant. Le bled s'appelle Wuxi et bordure le lac Tai. L’inspecteur s’appelle Chen Cao.

Le genre :
Polar sino-écolo-poétique.

Le contexte politique :
La Chine d’aujourd’hui est la fille de la doctrine de Deng Xiaoping : l’économie socialiste de marché qu’il lança en 1992 et dont le résultat sur la société chinoise “moderne” peut se résumer par une citation de Karl Marx que je te rappelle en partie et dont la fin est subrepticement glissée dans le livre :

Le capital abhorre l’absence de profit ou un profit minime, comme la nature a horreur du vide. Que le profit soit convenable, et le capital devient courageux : 10% d’assurés, et on peut l’employer partout ; 20%, il s’échauffe ; 50%, il est d’une témérité folle, à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines ; à 300%, il n’est pas de crime qu’il n’ose commettre, même au risque de la potence...

Voila, le contexte te fournit le motif des crimes, car il y plusieurs crimes ; crime contre l’Homme et crime contre la Nature, la mère universelle, Gaïa.

Tout d’abord le crime classique, prosaïque, inhérent à la substance d’un roman policier ; le directeur d’une usine chimique se fait buter juste avant la rentrée en bourse de son usine. Là, faut compter avec le très digne et so british inspecteur Chen ; l’est fort le flic poète et il va régler çà en deux coups les gros... entre deux tasses de thé.

Et puis, en background, il y a le crime contre la nature. La pollution absolue engendrée par la course au profit de toutes ces usines qui recrachent leur merde dans les eaux du lac Tai. Rappelle-toi, faranguis horribilis,  qu’il ne faut pas bouffer les poissons que tu y pêcheras, hein, et quant à y tremper les arpions : oublie immédiatement, tu le regretterais très vite !

Conclusion :
Un très bon et très beau polar, entre-tissé de poésies. S'il continue, ce Chen est en passe de devenir notre ami.




Je vous demande de longuemarcher...

jeudi 4 octobre 2012

Je vais passer pour un vieux con, Philippe Delerm

Ouais, l’a pas tout à fait tort, Fifi...
Pour une fois j’ai beaucoup de mal à te faire l’article d’un livre ; c’est un comble ! Bien que je ne sache pas faire, le mieux serait que je n’en dise rien ; je ne devrais pas trop la ramener sur les trucs qui me passent au dessus de la tête. Mais, bon, ne rien dire ce n’est pas mon genre, hardi petit...

Chaque phrase, chaque paragraphe, chaque chapître est frappé au sceau du bon sens, du bon mot, du bon sentiment et en plus s’est presque fin. Mais c'est mou, farang débandant, c’est fade, téléphoné, langagier et loin d'avoir la saveur d’une première gorgée de bière !
Tout ça est décidément bien ancré dans un boboïsme (parisien?!) assez insupportable.

Bon, attention,  Fifi je le connais mal finalement, c’est très certainement un mec formidable... Alors disons qu’il sera mon ami quand il commettra des textes un peu plus rugueux et moins “intelligents”. 
Faut qu'il arrête la bière le vieux gars Delermuche ; devrait passer au pinard...





... Muscadet monsieur, goûte... Alors ?

Où tu l’trouves ?

Chez Baladin, rue d’la Clef, 160 balles...






mardi 2 octobre 2012

L’odyssée fantastique d’Arthur Dément, Mario Mercier

Voilà, encore un pur exemple de la malignité des livres. Hier soir, je tchaoupinais dans ma bibli kiss-cool, à la recherce des Misérables (j’ai vraiment envie de le relire, bordel !), à l’endroit ou je supposais qu’ils sont ces misérables², et, bien sûr, ils n’étaient pas dans la première couche de bouquins, l’a fallu passer au deuxième effet, c’est à dire virer la première rangée, celle que l’on voit immédiatement, pour zieuter derrière, dans la deuxième. Bien sûr, je ne les ai pas trouvés, tu te figures bien... à la place j’ai pris un coup de neuralizer, tu sais, ce sextoy chromé qu'utilisent les MIB pour subjuguer les témoins : SPLASH, bzzzziiiii...
C’est ce bouquin qui m’a flashé ! Trente ans, au bas mots, qu’on ne s’était plus croisé ; j’ai immédiatement oublié ce que je cherchais, j’ai saisi ce Mario Mercier et suis allé m’enfermer dans ma cabane...
Pfiou... cet Arthur est dément !
C’est tellement barré que je ne vois qu’une profonde peur des femmes pour susciter une telle odyssée. Accroche-toi à ton membre turgescent, farangilingus, car pour une fois il te servira à autre chose qu’à violer des petites filles thaïlandaises (fumier!), tu vas avoir besoin de t'agripper à quelque chose de familier pour suivre le Dément, à bord du fier navire Tchiapakan, dans son périple à travers les mers Psychique et Mémorielle. Cargaison psycho-sexuelle atroce, bordels flottants, sirènes nymphomanes et édentées, couilles ambulantes et monstrueuses, vagins vénéneux, équipage picaresque et vaillant capitaine borgne.
C’est fou, moite, visqueux, pervers, maritime et il y a une touche de Borges...

Un livre des bordures, pas du tout, mais alors pas du tout mainstream.

Ça doit être un drôle de zigue Le Mario ! Hélas, comment trouver ces premiers bouquins ? Les seuls trucs de disponibles sont de vagues fadaises fortement ésotériques et des conneries sur le chamanisme.

Hé... serait-il possible qu’il soit mon ami ?




Je vous demande de regarder la lumière...